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Avec « Air Pulse », l’aéroport de Lyon veut bouillonner d’idées

Avec « Air Pulse », l’aéroport de Lyon veut bouillonner d’idées

Se faire confisquer un objet auquel on tient au contrôle de sécurité d’un aéroport est fâcheux. Celui de Lyon permet de le récupérer. Une des innovations dont il se veut désormais le champion avec son incubateur de projets « Air Pulse ».


« Ça paraît tout bête, mais on est les premiers à le faire », souligne Olivier Althuser, chargé de la satisfaction des voyageurs et de l’innovation au sein d’Aéroports de Lyon, au sujet de ce nouveau service – payant – de réexpédition. L’idée a germé dans la tête de deux employés du groupe et a été mise en place en trois mois: à l’essai actuellement, le dispositif concerne potentiellement 1.000 objets – le canif de monsieur ou la paire de ciseaux de madame, mais pas sa bouteille de shampoing trop volumineuse – sur les 3.000 prélevés chaque mois dans les bagages-cabine.

C’est un des projets développés dans le cadre d’Air Pulse, l’incubateur que vient de mettre en place le groupe dans le but de faire de sa plate-forme de Saint-Exupéry, riche de 250 entreprises et en cours de privatisation, « un laboratoire » pour développer de nouvelles idées, en interne comme en externe. »Inciter les salariés à oser apporter leurs idées, les aider à les faire aboutir, c’est capitaliser sur la qualité des hommes et des femmes qui composent l’entreprise », fait valoir Philippe Bernand, président du directoire.

Air Pulse développe déjà des projets soumis par des personnes extérieures au groupe: un chariot électrique que l’on ferait avancer simplement avec les jambes, en gardant les mains libres pour consulter son billet ou utiliser son téléphone; et des escalators transformés en support digital d’informations et de publicités.

Faire du business

Aéroports de Lyon a également noué un partenariat, présenté jeudi lors d’une conférence de presse, avec une start-up lyonnaise, KidyGo, qui propose depuis l’an dernier un service collaboratif d’accompagnement des enfants dans le train, concurrent de celui de la SNCF, et désormais en avion. « On avait des demandes pour l’avion, notamment sur des trajets est-ouest pas toujours commodes en train », explique Joanna Faulmeyer, co-fondatrice de la société, dont l’idée est née de ses trajets d’étudiante entre Lyon et Nantes.

Depuis juillet, les 5 700 parents utilisateurs du service, aux deux-tiers des couples séparés, peuvent demander de faire accompagner leurs enfants en avion par les « kidysitters » inscrits sur le site, dont 85% sont étudiants. Sept mille cinq cents sont en cours de « certification » et plus de 600 le sont déjà: pour rassurer les parents, l’entreprise a pu vérifier leurs documents d’identité, leur casier judiciaire, les soumettre à un test de mise en situation, leur faire accepter ses « règles d’or » et enregistrer une vidéo de présentation de 40 secondes, obligatoire.

La rémunération du « kidysitter » est fixe ou se fait via la prise en charge, partielle ou totale, de son billet de train ou d’avion. Quand des parents valident un trajet, la start-up se rémunère en leur facturant 4,89 euros de frais de transaction. Elle fait aussi payer 49 euros à l’année sa licence donnant le droit d’accompagner des enfants.

KidyGo vise 20 000 utilisateurs, moitié parents, moitié accompagnateurs, début 2017. Les modalités financières de son partenariat avec Aéroports de Lyon restent à déterminer mais la plateforme n’exclut pas, à terme, une prise de participation. »En matière d’innovation, notre objectif est clair: on n’en fait pas pour le plaisir, mais on le fait au service de nos clients et pour faire du business », indique Arnaud Besson, directeur de la stratégie et de la communication.

La démarche a été engagée en 2013 et a déjà permis de réaliser 250.000 euros de chiffre d’affaires additionnel récurrent. Le groupe visait 500.000 euros par an à partir de 2019 avant même de mettre en place Air Pulse, qui n’a pas encore d’existence juridique mais pourrait devenir une filiale à part entière.

AFP.



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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