Services aux Particuliers

Avec Blind Me, l’amour se dévoile au fil des messages

Avec Blind Me, l’amour se dévoile au fil des messages

Il y aurait plus de 2 000 sites de rencontres en France. Selon le baromètre de l’économie numérique publié par Médiametrie, 30 % de nos concitoyens fréquentent ou ont fréquenté l’un de ces sites. Quelle que soit la notoriété du site, les mastodontes Meetic ou Attractive World en tête, tous ont un point commun : la photo de profil. Tous sauf un, Blind Me, qui a décidé de ne rien faire comme les autres en proposant des rencontres à l’aveugle. Le Journal de l’éco a testé le concept.


Qui a dit que l’amour rend aveugle ?

Le porteur principal du projet est Fabrice Nkoa Zoa. Ce jeune lyonnais s’est essayé à l’orthopédie avant de se découvrir une passion pour les nouvelles technologies. Il fait ses premières armes en tant que commercial pour une agence Web. L’idée lui est venue de créer sa propre structure au cours d’un repas avec ses associés. Tout est parti d’un constat : « Passé la trentaine, on se préoccupe moins du physique. Nous avons constaté qu’aucun site ne propose de rencontres à l’aveugle. Ni en France, ni ailleurs. Nous avons ainsi imaginé de créer un site où la photo de profil des candidats à l’amour serait floutée et se dévoilerait petit à petit, au fil des échanges. » Blind Me était né ! Amandine, l’une des associée, a pris en charge le commercial et apporte un « œil féminin » très appréciable à la jeune pousse. Sam, le troisième associé, est développeur web et graphiste.

Comment fonctionne le site ?

L’Internaute est invité à s’inscrire sur Blind Me et à répondre à un questionnaire en 20 points. Elaboré à partir d’un panel de 1 000 personnes, il comprend des questions diverses et variées, parfois farfelues, parfois plus banales. Ainsi se dessine le profil de chaque candidat, qui se voit proposer 20 profils maximum susceptibles de lui convenir. Notons que toutes les orientations sexuelles sont les bienvenues. Il suffit de préciser ses préférences. Parmi les 20 profils proposés, 10 sont floutés. Ce sont ceux qui présentent le plus d’affinités avec nos réponses au questionnaire. Les 10 autres profils, dévoilés, présentent moins de 50 % d’affinités. Chaque candidat a la possibilité d’entamer la discussion avec les profils qui lui sont proposés et d’envoyer des « flashs » pour marquer ses coups de cœur. « Environ 25 messages sont nécessaires au défloutage de la photo, précise Fabrice Nkoa Zoa. Cela donne du piment à la relation. »

Un modèle économique basé sur la publicité

Les trois associés ont décidé de faire reposer leur modèle économique sur la publicité. Ainsi, une version entièrement gratuite est proposée aux internautes, tandis que la version sans publicité sera facturé à 4,99 euros mensuels. Pour Fabrice Nkoa Zoa « ce tarif est bien en dessous de ce qui se pratique habituellement sur les sites de rencontres. Les 10 000 premiers inscrits sur Blind Me auront droit à l’abonnement sans pub, gratuitement. » Les trois associés espèrent compter 100 000 inscrits d’ici à la fin de l’année 2016, date à laquelle sera lancée l’application mobile dotée d’une version en anglais.

La rédaction du JDE a testé Blind Me

Les rédacteurs du Journal de l’éco, ne rechignent jamais à donner de leur personne et deux d’entre eux se sont inscrits anonymement sur Blind Me afin de tester le site. Nanou explique : « Dans l’heure qui a suivi mon inscription, j’ai eu 3 flashs. Dix jours plus tard, j’ai eu droit à un autre flash venu… de mon collègue de la rédaction qui ne connaissait pas mon pseudo. Sur les 3 flashs que j’ai eu, deux étaient floutés et l’autre était net. Les deux profils floutés pouvaient me correspondre d’un point de vue culturel. J’ai apprécié le côté mystérieux du concept. Si j’avais une requête à formuler, ce serait de recevoir plus d’informations sur la personne qui a visité mon profil, lorsque je reçois un mail d’alerte. »

Pierre-Louis, notre autre cobaye, trouve « le concept assez sympa et original. Mais il faut améliorer encore des petits bugs dans l’envoi des mails. Le site souffre visiblement d’un manque de candidats en province, mais c’est normal compte tenu de la jeunesse du projet. Je pense que l’originalité du concept va permettre au site de se développer. Je me permettrais de formuler une petite réserve sur le modèle économique reposant sur la publicité. A mon avis, c’est un non-sens compte tenu des tendances actuelles et de la profusion des bloqueurs de pubs. L’avenir de Blind Me ne pourra être que dans le payant, mais modestement pour se démarquer de la concurrence. »

L’histoire ne dit pas si nos rédacteurs ont fait la rencontre de leur vie, ou d’un soir…



Un article de Thomas Fauveau

Si vous avez aimé cet article,
partagez le !