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Bienveillance et Attention ! Les pépites de l’efficience et du bien-être en entreprise

Bienveillance et Attention ! Les pépites de l’efficience et du bien-être en entreprise

« Tout ce qui nous fait accepter la vie est bon, tout ce qui nous la fait refuser est médiocre et provisoire » nous enseigne Jean-Claude Ameisen, Médecin, chercheur et professeur d’immunologie à l’université Paris-Diderot et par ailleurs Président du Comité consultatif national d’éthique. A l’heure du « French Bashing » et de la désespérance contagieuse et  face au changement accéléré et à la difficulté d’agir en prise avec le réel quand on peine à le lire tant il est touffu, contradictoire, hétérogène, bref complexe, Claude Ameisen attire notre attention sur le fait que la paix n’est pas dans le monde mais dans le regard de paix que nous portons sur ce monde ».


Quand on veut faire accepter une rupture… il faut commencer par sécuriser…

Nous sommes confrontés à une situation complexe ou l’innovation, garant de notre pérennité, nous oblige à sortir de notre zone de confort qui assure de façon paradoxale notre sécurité. L’innovation dans l’entreprise comme dans la création artistique nécessite d’adopter une vision nouvelle de la réalité qui va inéluctablement provoquer une rupture destructrice de l’ordre établi dans lequel nous évoluons et auquel nous sommes familiers. Quand on veut faire accepter une rupture ou un changement brutal il faut, de façon paradoxale, commencer par sécuriser et flatter les personnes concernées par cette mutation, et plus la rupture est brutale et inexplicable par des mots plus il faut pratiquer une extrême bienveillance et porter son attention aux personnes afin d’éviter des réactions de rejet et de violence à l’encontre des innovations proposées. L’exemple édifiant et réussi des Impressionnistes, grâce à la stratégie qu’ils ont imaginée et mise en place à la fin du 19éme siècle pour faire accepter leur rupture artistique avec le classicisme intemporel et anesthésié de leurs prédécesseurs, éclaire particulièrement la situation que nous traversons actuellement.

La tourmente économique que nous traversons associée à la nécessité d’innover a pour effet de cristalliser l’attention de beaucoup de managers sur la peur d’échouer et sur l’obsession de la performance à tout prix. Cette attitude mentale les pousse à vouloir tout prévoir et contrôler en se focalisant sur la tâche et le résultat et les décentre ainsi de la raison d’être du management, à savoir : l’accompagnement des hommes dans le but de les faire grandir. Cette perte de sens de la fonction du manager qui devrait progressivement passer d’une position hiérarchique à une posture de coach entraine de sérieux dysfonctionnements et une disparition de la bienveillance dans les relations interpersonnelles.

Créer de la confiance et pratiquer la bienveillance…

Bien au contraire les managers devraient s’employer à créer de la confiance et à pratiquer la bienveillance envers leurs collaborateurs pour lever leurs peurs et leur inquiétudes et les rendant ainsi plus audacieux, plus imaginatifs et créatifs. Selon Laurie Mondillon enseignant chercheur spécialiste de la psychologie des émotions et de la gestion du stress, les managers doivent faire de la prévention en aidant leurs salariés à se responsabiliser et construire leur santé et leur bien-être et pas seulement s’occuper d’eux quand ils ont fait un burnout ou un accident cardio-vasculaire ceci d’autant plus que les prévisions en matière de santé au travail laissent augurer d’ici 2020 un accroissement spectaculaire de ces deux fléaux en entreprise.

Au lieu de se laisser envahir par des images et des sons saturés d’informations chaotiques, brutales et inquiétantes Jean Claude Ameisen nous invite, à la lecture des derniers travaux de laboratoire effectués par des scientifiques Japonais à nous plonger dans un univers saturé d’images de bébés pleines de tendresse et d’émotions. Stupeur et tremblement qui aurait pu pronostiquer que la vue d’images représentant de jeunes enfants pouvait à ce point, sans effort et volonté affichée, développer notre empathie et changer, notre humeur, la qualité de notre attention à l’autre, notre désir de coopération mais surtout la qualité et l’efficience de notre travail.

Le manager se doit de devenir un passeur…

Dans le même sens, et à l’éclairage d’une réflexion de Boris Cyrulnik, le manager se doit de devenir un passeur qui aide avec bienveillance et tempérance ses collaborateurs à concilier « deux courants contraires qui les entrainent l’un à devenir eux-mêmes en s’arrachant à leur groupe, l’autre à appartenir à leur groupe, ce qui les ampute d’une partie de leurs potentialités en leur donnant une personnalité collective ». C’est à ce prix que les managers permettront à leurs collaborateurs de retrouver la confiance et la sérénité nécessaires pour assurer leur bien-être et satisfaire de façon pérenne aux exigences d’adaptation, d’innovation et d’efficience imposées par la compétition économique.

J’invite les dirigeants et les managers à lâcher prise…

Le rôle de l’artiste est de nous questionner, de nous déranger sans pour autant nous agresser en stimulant nos yeux anesthésiés par tant d’images qui déferlent au quotidien. Sur les pas de l’artiste, j’invite les dirigeants et les managers à lâcher prise, à mieux sentir et observer leur environnement dans l’instant présent et à être plus bienveillant envers eux même et les autres. Ils développeront ainsi leur vision prospective et leur créativité et pourront répondre collectivement, avec bien-être et efficience, aux nombreux défis en termes d’innovation et de performance auxquels ils sont confrontés. Pour ce faire ils peuvent se tourner vers des méthodes aujourd’hui validées scientifiquement en découvrant puis en pratiquant au quotidien des techniques telles que la « Mindfulness » ou « Méditation en Pleine conscience » et la « Cohérence cardiaque ».



Une chroniquede Go Between

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