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Cabinet Inna Shveda à Clermont-Ferrand : « La satisfaction des clients avant tout »

Cabinet Inna Shveda à Clermont-Ferrand : « La satisfaction des clients avant tout »
Maître Inna Shveda

Avocate au barreau de Clermont-Ferrand, Maître Inna Shveda intervient principalement en droit du travail, droit de la famille, droit des étrangers et droit pénal. Installée depuis 2012 à la limite entre les quartiers de Croix-de-Neyrat et Champratel, son cabinet de conseil, de défense et de formation est une suite logique à plusieurs années au sein des juridictions et de l’université d’Auvergne. Dans laquelle la confiance de ses clients prime avant le reste.


Dans une circulation chargée du boulevard Etienne Clémentel, le 185 bis se situe discrètement entre une boulangerie et un concessionnaire de télévision. La balance, synonyme de justice, orne le nom et les coordonnées du cabinet sur la pancarte murale. Une porte grise ouvre sur un escalier étroit et aux bureaux à l’étage. Maître Inna Shveda, avocate au barreau clermontois depuis 2011, travaille en zone franche urbaine, à la lisière des quartiers populaires de Croix-de-Neyrat et de Champratel.

Créé en 2011 et sans repères dans la profession, le cabinet d’Inna Shveda connait un lancement timide. « Quand il débute, le conducteur automobile n’est pas toujours très à l’aise » tempère-t-elle. Après quelques années à l’Ecole de droit à l’université Lumière de Lyon II et à l’université d’Auvergne, elle obtient sa thèse en 2005 sur le thème de la liberté de la presse. De contrat en contrat, elle s’implique dans l’enseignement, puis vit une expérience de formatrice en droit social dans une entreprise à Bourg Les Valence (Drôme) puis dans une association sur le droit des étrangers (Puy de Dôme). Le parcours de cette constitutionnaliste s’oriente progressivement vers le droit social. « J’interviens principalement en matière de droit du travail, droit de la protection sociale, droit de la famille et droit des étrangers. Les cas les plus souvent rencontrés touchent au licenciement pour motifs économiques, personnels en cas de sanctions disciplinaires, la rupture conventionnelle du contrat de travail ou encore le harcèlement moral ou la discrimination. »

Partenaire des salariés comme des chefs de l’entreprise, elle ne relève pas davantage de contentieux et de recours à la justice que par le passé. La justice française, souvent dénigrée à tort, est appréciable. « L’indépendance des juges est un acquis considérable. Aucun système n’est parfait mais à notre petit niveau, cette qualité est sous-estimée. Elle a ses avantages, ses inconvénients, elle est perfectible comme tous les domaines, mais elle évolue positivement. Regardez par exemple, le silence de l’administration devant certaines demandes vaut aujourd’hui acceptation, au lieu d’être rejeté hier. Cela modifie de manière importante notre relation avec l’administration. » Les jurys populaires ? « Un projet ambitieux dans lequel le jury élu n’est pas forcément formé pour juger et peut tomber dans l’arbitraire, à la différence du juge dont c’est le métier. » La proposition de loi Macron, modifiant notamment les professions réglementées de notaire et d’avocat ? « Je suis allée manifester à Paris en décembre 2014 car je suis solidaire de la position défendue par l’Ordre des avocats, opposée au statut des avocats d’entreprise, à la suppression de la postulation (ndlr : recours à un appui local en cas de procédure écrite) et à l’ouverture aux capitaux étrangers. »

Une justice équitable, à taille humaine et bien incarnée

Quand on aborde la question de discrimination, Inna estime que « c’est complexe, souvent parole contre parole et par conséquent difficile à prouver. Il y a aussi parfois de l’exagération qu’il est nécessaire de relativiser. Pour ma part, je n’ai pas ressenti de barrière dans ma prise d’initiative. J’avais envie d’être indépendante, de me tester moi-même, de créer quelque chose et de voir ce que cela donne. Je n’ai pas bénéficié d’accompagnement particulier, mais j’ai suivi les règles en vigueur dans la profession. L’occasion a fait que…» Pas opportuniste pour un sou, cette ancienne contractuelle de la cour d’appel de la Chambre sociale a obtenu son certificat d’aptitude à la profession d’avocat, le fameux CAPA.

D’origine ukrainienne, son renoncement à sa nationalité d’origine pour exercer en France a été un crève-cœur pour cette avocate qui érige la famille comme valeur fondamentale ! Poutine, les ressources naturelles, le chômage, la place des langues et surtout sa famille résidant à 400 kms à l’ouest de Kiev… Elle reste extrêmement attentive à l’évolution du conflit. Quant à l’exercice de la justice là-bas, « je n’y pense même pas, je n’y suis pas diplômée ! Le droit du travail n’apporte pas d’obligation, ni de protection aux salariés, ce n’est pas comparable. Le divorce est aussi plus simple qu’en France. » Outre les compétences juridiques, les clients du cabinet bénéficient d’un accompagnement dans leur langue maternelle (Russe, Anglais et Ukrainien). Un atout important à l’heure de la liberté de circulation en Europe.

Demain est un autre jour. Elle ne pense pas intégrer d’autre avocat(e) dans l’immédiat. « Pourquoi pas si l’occasion se présente, je n’y ai pas réfléchi. Je n’ai aucun regret d’avoir créé mon cabinet. L’essentiel pour moi est de satisfaire mes clients, la confiance qu’ils placent en moi. Je ne me projette pas, je fais de mon mieux selon les opportunités. » Elle défend bien quelques clients des pays de l’Est, mais sans communautarisme aucun. Elle appartient avant tout au genre humain. Mikhaïl Gorbatchev disait : « les hommes doivent, partout dans le monde, reconnaître leur appartenance au genre humain, avec l’ensemble des droits et des devoirs qui découlent de cette idée. » Une citation figurant en accueil de son site internet. Une justice équitable, à taille humaine et bien incarnée.



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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