Auvergne

Caleden à Chaudes-Aigues : les eaux les plus chaudes d’Europe au service du thermalisme et du thermoludisme

Caleden à Chaudes-Aigues : les eaux les plus chaudes d’Europe au service du thermalisme et du thermoludisme

Située à une vingtaine de kilomètres de Saint-Flour, Chaudes-Aigues est l’unique station thermale du Cantal. Elle a également pour particularité d’être la seule station d’Auvergne à intégrer au sein d’un même établissement des thermes, un centre thermoludique et un hôtel. Le Journal de l’éco s’est entretenu avec Jean-Marc Dolon, le directeur du centre Caleden pour évoquer à la fois l’histoire du site, les soins dédiés aux rhumatismes, les activités thermoludiques et l’avenir du lieu.


Chaudes-Aigues possède très exactement 32 sources d’eau chaudes connues et réputées depuis l’époque Gallo-romaine. La plus renommée est celle du Par avec des eaux à 82°C. Elle fournit la moitié de la production d’eau de la ville. Dès le XIVe siècle, les habitants de Chaudes-Aigues ont utilisé les sources afin de chauffer leurs maisons grâce à un système de canalisations par géothermie. Afin de préparer la rénovation du centre qui débutera en 2006, la décision a été prise par le conseil municipal en 2004 de réserver la source du PAR au thermalisme, mettant ainsi fin à ce chauffage gratuit. De nos jours, seules les maisons alimentées par des sources privées conservent ce mode de chauffage original. La municipalité, de son côté, continue à assurer le chauffage des établissements publics tels que la piscine, la maison de retraite ou encore l’église qui doit être sans doute l’une des mieux chauffées de France.

C’est au XIXe siècle que se développe à Chaudes-Aigues le thermalisme moderne. La commune comprend alors quatre établissements qui sont regroupés en un seul dans les années 1930. Une société d’économie mixte (SEM) constituée par les propriétaires privés, la commune et le Conseil Général est créée en 1962 pour rénover l’établissement alors géré uniquement par un acteur privé. Enfin, après un épisode où la gestion a été déléguée au groupe Eurospa de 2008 à 2011, la SAEM a repris la direction de l’établissement Caleden. Jean-Marc Dolon, titulaire d’un DEA en physique-chimie arrive en 2003 à Chaudes-Aigues à un moment où l’établissement thermal rencontre de nombreuses difficultés liées à des infrastructures vieillissantes et à la mise en place de nouvelles normes bactériologiques. Grâce à sa formation de chimiste et passionné par l’eau depuis toujours, Jean-Marc Dolon relève le challenge. Au fur et à mesure des restructurations, il occupe successivement les postes de directeur technique, puis de directeur d’exploitation et enfin, depuis 2011, de directeur général du centre Caleden.

Un symbole du concept des stations dites « de pleine santé »

En 2009, d’importantes rénovations de l’établissement permettent à la station de se moderniser avec notamment un plateau thermal entièrement reconfiguré. Le centre Caleden profite aussi de cette restructuration pour créer parallèlement un centre thermoludique, devenant ainsi précurseur et s’imposant comme un symbole du concept des stations dites « de pleine santé » telles qu’elles se développent actuellement dans la région Auvergne. C’est à la même époque que sont mises en place des prestations de remise en forme ouvertes à des personnes qui n’ont pas forcement 3 semaines à consacrer à une cure thermale. 5 000 personnes fréquentent le Centre Caleden pour une durée de un à douze jours dans le cadre d’une remise en forme.

Mais l’orientation thérapeutique de Chaudes-Aigues reste la rhumatologie. « C’est notre cœur de métier, l’histoire de la ville depuis toujours », insiste le directeur général de la station thermale.  Ainsi, 2 000 baigneurs pris en charge par la Sécurité Sociale et venus de toute la France séjournent chaque année au centre Caleden pour 3 semaines de cure. Comme le souligne encore Jean-Marc Dolon : « Le fait d’avoir historiquement les eaux les plus chaudes d’Europe constitue pour nous un véritable bandeau publicitaire au niveau national, voire international. La qualité de l’eau connue et reconnue par les curistes est notre plus grande force en terme de notoriété. Sans oublier que la qualité de l’accueil et des infrastructures jouent également un très grand rôle dans la promotion de notre station. »

En ce qui concerne le centre thermoludique, trois bassins intérieurs conçus comme une grande lagune d’eau thermale accueillent les 40 000 visiteurs annuels. Un chiffre en constante augmentation. Le hammam comprend 3 salles en enfilade à température progressive avec ses bancs de marbre chaud. A l’étage supérieur sont mis à disposition un sauna ainsi qu’un bassin extérieur en toiture et sa musique subaquatique. Tout est conçu pour le bien-être. En haute saison, 65 personnes travaillent au sein de la structure, soit 39 équivalents temps-plein sur l’année.

Le nouveau défi que s’est fixé cette station certifiée « Aquacert » est d’accueillir des sportifs de tous niveaux afin de leur faire bénéficier des bienfaits du thermalisme. « Nous sommes en train de mettre en place des protocoles avec des spécialistes, explique Jean-Marc Dolon. Tout ceci se fera en trois étapes. Dès 2016 nous ouvrirons le centre aux clubs sportifs pour de courtes périodes. En 2017, ce sera le tour des longs séjours afin de renforcer encore les effets thérapeutiques et les faire concorder avec les objectifs des sportifs. Enfin, en 2018 nous engagerons des protocoles d’accord avec des structures hospitalières afin de mettre en place à la fois de la rééducation pour les personnes blessées et de la prévention de blessures pour les sportifs de haut-niveau. »

Cette nouvelle spécialisation à destination des sportifs, le fait de pouvoir bénéficier au sein d’un même établissement d’un centre thermal, d’un centre thermoludique et d’un hôtel font que Caleden s’oriente de plus en plus vers une saisonnalité élargie. « Le centre thermoludique est déjà ouvert toute l’année, ce qui constitue un fort pôle d’attractivité pour la ville. Nous envisageons à présent d’ouvrir les thermes plus longtemps. Néanmoins, tout ceci ne pourra pas se faire sans l’installation de nouveaux médecins sur la commune afin qu’ils nous accompagnent dans les protocoles de soins. », conclut Jean-Marc Dolon.



Publi-rédactionnel

Si vous avez aimé cet article,
partagez le !