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Clermont communauté encourage le tri sélectif

Clermont communauté encourage le tri sélectif

Mieux gérer le parc des containers à déchets ménagers, développer le geste du tri sélectif chez les habitants pour mieux recycler, renforcer l’hygiène et la sécurité pour tous, tels sont les objectifs de ces nouveaux containers installés par Clermont communauté en pied d’immeubles.


Containers « grutables » versus poubelles collectives

Plus propres, plus faciles à collecter, plus incitatifs au tri des déchets, une soixantaine de containers grutables ont été installés dans Clermont-Ferrand en remplacement des poubelles collectives noires et jaunes de plusieurs immeubles locatifs. L’objectif : faciliter le geste de tri et augmenter les performances. Au bout de quelques mois, les résultats ne se sont pas fait attendre : «  Ces équipement ont eu un effet dopant  sur la quantité et la qualité des emballages collectes »  constate Philippe Dartigues, directeur général des services. « Nous avons mesuré un taux de matière recyclable en hausse depuis l’installation de ces containers. » Avec ce système le tri devient intuitif, il est plus facile de jeter ses papiers et emballages dans le container jaune, dont la trappe d’accès est dimensionnée pour ne pas recevoir de gros objets encombrants. Comme elle est située entre la colonne à verre et la colonne à déchets non recyclable, le tri devient évident. Le geste du tri est meilleur. On ne se débarrasse plus de son sac dans la première poubelle venue, confirme le responsable de VEOLIA : « Tout est mis en œuvre pour augmenter encore le volume des emballages récoltés à hauteur de 75 % ( le taux actuel est de 67 %) et de relancer la collecte du verre qui stagne. »

Rationaliser le service de collecte

Autre effet de ce nouveau système est la réduction des coûts. Un camion seul peut récupérer 60 colonnes avec une fréquence de collecte hebdomadaire. Avec la pratique, collecter un seul bac au moyen d’une grue ou 10 bacs de 660 litres est plus rapide et surtout, comporte moins de risques d’accidents de la circulation. Si par malheur, un automobiliste se trouve bloqué par un camion en train d’effectuer la manœuvre, son temps d’attente ne sera que de quelques minutes. Quant au personnel qui n’a plus à présenter les bacs à l’arrière du camion sur la chaussée, l’économie sur sa santé et le gain en sécurité sont évidents.

Le premier camion de collecte avec grue a fait son apparition dans les rues de Clermont, portant des slogans incitatifs sur ses flancs type «  Vos déchets, n’en faites pas des tonnes » ou « Le tri, une force collective. »

Le déploiement devrait se poursuivre avec VEOLIA pour l’implantation de colonnes à verre supplémentaires portant leur nombre à 565 sur l’ensemble de l’agglo et sur l’installation de bornes d’apport volontaire supplémentaires chaque fois que cela sera possible. Les responsables en charge de ce projet n’avancent pas de chiffres ni de dates car tout passe par une négociation avec les utilisateurs c’est à dire les bailleurs sociaux intéressés pour accueillir ce type de dispositif.

Qu’en pensent les habitants ?

Entre la peur de voir le gardien d’immeuble licencié parce qu’il n’aura plus ce travail de gestion des bacs des déchets ménagers et le risque de ne pas comprendre grand chose dans ces consignes de tri jugées trop complexes, les usagers s’avèrent un peu circonspects au départ mais adoptent très vite de nouveaux comportements. La question qui revient le plus souvent est  : « Pourquoi tous les emballages ne sont-ils pas recyclables ? ». Pascal Heyraud ( éco-emballage) se veut rassurant : « On tend vers une simplification des emballages car il y a actuellement plusieurs filières qui ne sont pas organisées et dont on ne peut récupérer le plastique mais de gros efforts ont déjà été faits par les industriels notamment sur le poids des bouteilles en plastiques qui a considérablement diminué. »

C’est du côté des bailleurs sociaux que se construit le dialogue : dans certains immeubles il est envisagé de ne laisser aux soins du gardien que le bac des déchets ultimes à charge pour lui / elle de faire appliquer les consignes du tri que, par ailleurs, ces personnels connaissent sur le bout des doigts. Pourtant, échanger une colonne de déchets ménagers ultimes contre 10 bacs de 660 litres et une colonne de collecte des emballages contre 8 bacs jaunes, lourds à manipuler et malodorants, tel est la proposition qui devrait séduire les gestionnaires des immeubles et des entreprises qui génèrent beaucoup de déchets.

Quant aux enfants ils sont déjà convaincus. « Nous avons un programme de sensibilisation avec une équipe d’animateur qui intervient dans les écoles à hauteur de 250 animations par an :  ils ne se posent plus de question. Pour eux, le geste du tri est devenu automatique. » La loi de transition énergétique impose aux collectivités de mener des actions pour réduire la production de déchets et favoriser le recyclage. La multiplication de points d’apports volontaires est un grand pas en avant pour répondre à cet objectif.



Un article de Chantal Moulin

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