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Jean-Marie MONTEL : « Le très haut débit, une révolution profonde et engagée en Auvergne »

Jean-Marie MONTEL : « Le très haut débit, une révolution profonde et engagée en Auvergne »

Jean-Marie MONTEL, Délégué Régional du groupe Orange pour la région Auvergne, a présenté le déploiement du Très Haut Débit en Auvergne aux Présidents des clubs et associations économiques de l’Interclubs du Grand Clermont le mardi 27 mai 2014 au Novotel du Brézet.


Il y a seulement dix ans, le numérique pouvait être vu comme une technique parmi d’autres : ces bidules, ce débit, en avons-nous vraiment besoin? En tant que particulier, en tant qu’entreprise ? Rien d’exagéré dans mon propos : faites l’effort de vous souvenir !

Le numérique est aujourd’hui présent à chaque seconde de notre quotidien. Mais il ne s’agit pas d’une croissance ordinaire : seulement plus de couverture, plus de débit, plus de volume, plus de services ? Non : une révolution profonde est engagée.

Déjà le numérique transforme l’éducation, la santé, l’économie, les métiers, les organisations, le management, les relations humaines, les loisirs… Transforme l’espèce si on observe que l’usage d’une tablette ne mobilise pas exactement les mêmes zones du cerveau que l’usage d’un livre !

Nous sommes à l’heure de la connexion permanente en multi-écrans, des MOOC, du télédiagnostic, du Cloud et des SAAS, de l’open data et du big data, des réseaux sociaux dans l’entreprise, du NFC, de la réalité augmentée (comptez parmi ces faits ceux qu’on observait il y a dix ans).

Et nous ne sommes qu’au début de l’histoire ! Tout cela pose, à l’échelle planétaire, mille questions de normalisation technique, de régulation concurrentielle, de droit, de fiscalité, de sécurité, d’égalité, de citoyenneté, de solidarité, de société, etc. Sans ignorer les questions existentielles.

Mais on ne peut attendre que tout cela décante, il faut être dans le film dès le début, ou alors risquer le déclin, la marginalisation.

La force de l’Auvergne est que nos grands élus, toutes tendances confondues (entre Région, Départements et agglomérations, nous couvrons le plus large spectre !), ont compris très tôt les enjeux vitaux pour nos territoires, et ont eu l’intelligence de s’unir pour agir au plus tôt.

Basiquement, l’accès des citoyens et des acteurs économiques à tous les usages repose sur des infrastructures : sans elles, toute la population est privée des services essentiels de demain.  L’Auvergne a donc agi prioritairement (mais pas seulement) sur les infrastructures, en complément d’investissements privés très ambitieux, comme le permet le plan national très haut débit (initié sous le gouvernement Fillon, conforté sous le gouvernement Ayrault). En réalisant le grand shelem des premières : premier PPP haut débit régional en octobre 2007, première convention fibre signée avec Orange en février 2012, visite du Président de la République et discours sur le haut débit à Clermont-Ferrand en février 2013, premier PPP régional très haut débit en juillet 2013.

Le haut débit fixe

L’investissement privé couvrait en ADSL 96 % de la population régionale en 2005, sur le réseau de France Télécom Orange.

Déployé principalement entre 2007 et 2009, le plan Auvergne Haut Débit a permis d’offrir 100 % de 512 kb/s aux Auvergnats, par l’installation de 321 sites ADSL nouveaux. 99,6 % de la population a ainsi accès par l’ADSL, 0,4 % par satellite subventionné.

Le très haut débit fixe

L’investissement privé en fibre optique au domicile (FTTH) prévoit la couverture des agglomérations de la région, ainsi que les villes de Saint-Flour et Riom d’ici 2020. Ce réseau est déployé par Orange, et est ouvert naturellement aux autres FAI conformément à la règlementation et aux accords régis par l’Arcep et l’Autorité de la Concurrence (Orange compte aujourd’hui 3 000 clients fibre sur les villes de Clermont-Ferrand, Cournon et Chamalières). En complément de quoi le VSDL dans certaines zones permet d’améliorer le débit sur la ligne de cuivre existante.

Pour la fibre en entreprise (FTTO), si toute l’Auvergne est couverte théoriquement par les opérateurs privés, les tarifs varient selon la densité d’activité et la concurrence. Ainsi à Clermont-Ferrand, compte tenu des infrastructures des opérateurs privés et de Clermont Communauté, les tarifs sont attractifs. Au cœur de nos campagnes, où aucune infrastructure ne préexiste, un opérateur privé pourra livrer une liaison très haut débit sur fibre, mais ce sera au prix d’une réalisation spécifique (GC, liaisons, matériels, exploitation, SAV, etc.) dont découle un tarif « adapté ».

L’intervention publique, le plan Auvergne Très Haut Débit, comporte deux volets. Pour les entreprises, des infrastructures optiques sont déployées pour permettre de couvrir plus favorablement 220 communes. Pour les particuliers, quatre technologies sont déployées pour accroître le débit : dans les zones assez denses, la fibre (FTTH), dans les zones moins denses l’adjonction de nouveaux équipements ADSL, dans les zones peu denses une solution radio Wifimax, dans les zones de population éparse le satellite. La fin du déploiement est prévue en 2025.

L’ambition s’exprime ainsi : dès août 2017, chaque Auvergnat disposera d’au moins 8Mb/s en dehors des zones d’investissement privé, et 75 % des foyers auvergnats seront reliés en fibre optique en 2025. En regard de notre densité de population, c’est considérable !

Maintenant, la question du lecteur, particulier ou entreprise, que j’imagine impatient, déjà perdu ou lassé de ces questions techniques, est : et moi ? et moi ? et moi ? j’aurai quoi ? quel débit ? quand ? où?

Le serveur d’éligibilité mis en place par Auvergne Numérique, la régie qui déploie le plan Auvergne Très Haut Débit pour le compte des collectivités, est en service depuis quelques semaines et apporte les premières réponses, que vous soyez collectivité, entreprise, particulier, ou opérateur. Ces réponses seront affinées au fil du temps et de la réalisation des travaux. Son adresse est limpide, il ne vous reste qu’à cliquer : www.auvergnetreshautdébit.fr

Le haut et très haut débit mobile

La question du mobile est différente, puisqu’il n’y peut y avoir dans le contexte actuel d’intervention publique en dehors du programme zones blanches maintenant achevé. Gardons à l’esprit que 95 % de la population de ces départements est couverte en 3G, sans entrer dans le détail de chaque opérateur. Le contexte règlementaire et économique actuel ne permet pas aux opérateurs d’aller au-delà. Cela n’est pas jugé satisfaisant par beaucoup d’utilisateurs de nos territoires : autant que l’usage du fixe, l’usage du mobile est devenu essentiel, et les trous de couverture devront certainement être traités dans les années à venir, sans qu’on puisse aujourd’hui en cerner les modalités.

La couverture en 4G s’étend. Pour Orange par exemple, après l’ouverture de l’agglomération de Clermont-Ferrand dans la première vague nationale le 4 avril 2013, les villes d’Aurillac, Montluçon, Moulins, Vichy, le Puy-en-Velay seront ouvertes en juin, prolongées ensuite par des extensions aux autres villes des agglomérations. Les débits descendants mesurés en utilisation réelle par les organismes indépendants montent jusqu’à 40 Mb/s, chez Orange.

THD Moulins

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Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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