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Jean-Yves Resche : « La croissance provient de l’emploi et non de l’assistanat »

Jean-Yves Resche : « La croissance provient de l’emploi et non de l’assistanat »
Jean-Yves Resche, président du MEDEF Puy-de-Dôme

Dans le cadre de sa nouvelle rubrique « Chronique d’opinion », la rédaction du Journal de l’éco laisse la parole à Jean-Yves Resche, président du MEDEF Puy-de-Dôme. Il livre son point de vue sur les propos de Pierre Gattaz, président du MEDEF, qui plaide pour des salaires « transitoires » en dessous du SMIC pour encourager l’embauche des jeunes.


Polémique autour du SMIC 

Le 16 avril dernier, les acteurs économiques et politiques s’enflammaient après les déclarations du Président du MEDEF,  Pierre GATTAZ, concernant le SMIC.

Et si la vérité était plus simple à dire …

Tout d’abord, rappelons que Pierre GATTAZ a évoqué une piste à aborder dans le cadre de discussions entre partenaires sociaux et qu’il n’a jamais fait de proposition de sous-SMIC pour les jeunes.

Ensuite, Pierre Gattaz a simplement souligné qu’il existe un problème de retour à l’emploi pour des populations qui sont éloignées durablement de l’emploi : personnes au RSA de longue durée, jeunes sans qualification aucune, SDF, etc. ;  des populations qui ne perçoivent que de très faibles revenus en somme. Cette idée est d’ailleurs venue au départ d’une visite à Emmaüs Defi (association qui resocialise des personnes dans la rue en leur proposant un travail), qui avait elle-même posé la problématique du SMIC.

Pour le MEDEF, l’EMPLOI demeure au cœur de ses réflexions !

Aujourd’hui, nous ne pouvons qu’être tous d’accord sur le fait qu’il y a un problème  pour des populations éloignées de l’emploi, il faut donc peut-être accepter de sortir des cadres existants pour trouver des solutions.

Alors, n’est-il pas mieux qu’une personne qui est loin de l’emploi,  trouve un travail payé «hors SMIC» dans un premier temps pour lui permettre d’aller vers un travail plus pérenne plutôt que de la payer au RSA sans fin ? Ne vaut-il pas mieux « aider à revenir vers le travail et l’emploi » plutôt que de développer des politiques d’assistance à long terme ? L’emploi et le travail sont des moyens forts pour redonner de la fierté aux personnes concernées et des moyens puissants de resocialisation.

A la question, peut-on vivre dignement aujourd’hui avec moins de 1 100 euros net par mois ? Le propos n’est pas de dire qu’il faut rester durablement avec des emplois moins payés que le SMIC mais que de manière temporaire, dans certaines situations, on peut peut-être l’envisager surtout si l’alternative, c’est un RSA à 490 euros. D’ailleurs, est-ce que rester longtemps au RSA est une solution ?

Un SMIC trop fort ne favorise ni la progression salariale, ni le retour à l’emploi. Ce n’est pas le MEDEF qui le dit, c’est plusieurs économistes aujourd’hui, et Bruxelles et d’autres pays européens qui l’ont mis en place. On peut continuer notre préférence pour l’exclusion et le chômage de masse, mais ce n’est pas notre ambition.

Nous n’avons pas forcément la réponse, mais nous pensons que c’est un sujet dont on doit discuter avec nos interlocuteurs, les partenaires sociaux. Ce que nous proposons, c’est simplement d’en débattre. Il n’y a pas de parfum de scandale à vouloir discuter.  Nous n’avons pas fait de proposition concernant le SMIC, nous avons simplement émis le souhait d’ouvrir le débat pour certaines catégories de personnes et de manière temporaire.

 Jean-Yves Resche
Président du MEDEF Puy-de-Dôme

Pour plus de renseignements : Sandrine Albaret – Déléguée Générale du MEDEF Puy-de-Dôme



Une chronique

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