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Jean-Yves Resche « Pour le MEDEF, l’économie française est asphyxiée ! »

Jean-Yves Resche « Pour le MEDEF, l’économie française est asphyxiée ! »
Jean-Yves Resche, président du MEDEF Puy-de-Dôme

La rédaction du Journal de l’éco ouvre une nouvelle rubrique intitulée « chronique d’opinion ». Chaque semaine, la parole est librement donnée à un acteur de l’économie auvergnate. Cette semaine, Jean-Yves Resche, président du MEDEF Puy-de-Dôme, livre son point de vue.


Le MEDEF vient de publier le premier carnet de santé trimestriel de la France et des entreprises. Basé sur des données publiques reconnues, claires et transparentes, ce carnet vise à donner une vision objective et pédagogique de la situation économique de notre pays et de nos entreprises dans la zone euro. Un nouveau carnet de santé sera publié chaque trimestre.

Au travers de ces carnets, le MEDEF a cherché à analyser la situation de la France par le biais de 10 indicateurs clés : croissance du PIB, PIB/habitant, production manufacturière, emploi marchand, chômage, solde commercial, dette publique, taux de prélèvements obligatoires, dépense publique et prix de l’électricité pour l’industrie.

En parallèle, 6 indicateurs complémentaires viennent dresser la situation des entreprises : taux de marge, taux de prélèvements obligatoires, coût horaire de la main d’oeuvre, parts de marché, investissement productif et effort privé de recherche et développement. Ces indicateurs sont mis en comparaison avec la moyenne de la zone euro ainsi que deux pays aux économies comparables : l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Le MEDEF a choisi de s’intéresser tout particulièrement à ces indicateurs, les considérant comme pertinents et de nature à être compris par tous les Français. En effet, une multitude de statistiques et d’indicateurs peuvent s’avérer être contre-productifs, personne n’étant plus en mesure d’effectuer une synthèse ou une conclusion sur la situation du pays et de ses entreprises.

La situation des entreprises est très difficile

Ces carnets démontrent la gravité de la situation de notre pays et la nécessité d’agir vite et fort pour rétablir notre économie. Sur les 10 indicateurs relatifs à la France, notre pays est en dernière position sur 6 d’entre eux. Trois illustrent le « mal français » : dépense publique, dette publique et taux de prélèvements obligatoires. Seul un indicateur, le prix de l’électricité s’avère positif mais il convient de le relativiser car ce n’est déjà plus le cas pour les industries grandes consommatrices (les électro-intensifs).

La situation des entreprises est très difficile. 4 des 6 critères sont largement en dessous de la moyenne de la zone euro. Les entreprises sont asphyxiées par un taux de prélèvement trop élevé ce qui ne leur permet plus de se développer. Le « mal français » est ainsi clairement identifié. Plus il y aura de la compétitivité et plus nous serons susceptibles d’avoir de la croissance, de l’emploi et un solde commercial positif. Or, cette compétitivité est au point mort et c’est inquiétant. Aujourd’hui dans le Puy-de-Dôme notamment, nous connaissons un certain nombre d’entreprises qui sont en difficulté car elles n’arrivent pas à redresser leur marge.

La France est malade et ce carnet de santé permet de poser le diagnostic. Le pacte de responsabilité proposé par le Président de la République peut être l’ordonnance qui permettra la guérison. Les partenaires sociaux ont déjà travaillé à son élaboration et sont arrivés à des propositions. Encore faut-il que le remède proposé soit à la hauteur de l’enjeu et que la confiance indispensable à la guérison s’installe. La baisse des dépenses publiques est l’élément clé de ce remède. Il faut que le gouvernement prenne la mesure de l’urgence de la situation, précise rapidement son ambition et agisse en cohérence pour rétablir la confiance.

 

Jean-Yves Resche
Président du MEDEF Puy-de-Dôme

Cliquez ici pour consulter le carnet de santé publié par le MEDEF

 



Une chronique

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