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Lady connect : Ludivine Sapio souhaite démocratiser les objets connectés

Lady connect : Ludivine Sapio souhaite démocratiser les objets connectés

Le site Lady connect a vu le jour en décembre dernier. Cette idée a germé il y a pourtant plusieurs années, au fil du parcours professionnel de sa créatrice Ludivine Sapio, 37 ans, qualiticienne formée à l’IEQT où elle deviendra ensuite conseillère pédagogique.


Pour achever sa formation à l’Institut Européen de la Qualité Totale, Ludivine Sapio, rejoint le groupe L’Oréal en tant qu’animatrice environnement au début des années 2000. C’est ici que nait sa curiosité pour les outils web. Elle reprend alors ses études et obtient un Master II Stratégie internet et pilotage de projets en entreprise. Elle intègre ensuite un laboratoire de phytothérapie comme responsable qualité, elle a aussi pour mission de créer le site de e-commerce. Nous sommes en 2005, la vente en ligne émerge juste. En 2008, elle renoue avec son école et devient conseillère pédagogique. Parmi ses missions figure celle de webmaster, et l’esquisse de ce que l’on nomme aujourd’hui le community management, pour l’ensemble des écoles du réseau des IEQT.

Elle quitte la structure dans le cadre d’un départ volontaire en 2015, avec l’envie de créer son entreprise. « J’avais l’idée des objets connectés et du e-commerce, mais je savais que c’était trop tôt. Les objets connectés n’étaient pas encore entrés dans les usages, les études prospectives l’annonçaient pour 2020 » se souvient-elle. Elle construit son projet et opte pour la création d’un blog qu’elle baptise I am Lady connect. « J’étais séduite par les usages des objets connectés, j’avais envie de partager mes découvertes avec mes mots, de voir les réactions que cela engendrait. »

Une communauté de soutien

Le blog s’adresse aux femmes, il présente des objets connectés pour faciliter leur vie quotidienne. Ludivine Sapio s’appuie sur son expérience de maman de trois enfants et d’amatrice de course à pied pour sélectionner les objets qu’elle met en avant avec un ton décalé teinté d’une touche d’humour. « Le blog a validé que les femmes n’étaient pas technophiles. Elles sont intéressées par les services qu’apportent ces objets au quotidien. Elles ne cherchent pas les mêmes informations pour les apprécier. » Le résultat non anticipé du blog est qu’elle est en train de créer une communauté qui la soutiendra pour les prochaines étapes de son projet.

Sortie du site : l’aventure continue

En avril 2016, elle crée sa société LC connect. Elle lance une campagne de financement participatif au mois de juillet pour créer une version test de son site internet et voir si le projet suscite suffisamment d’intérêt. La campagne est un succès. En décembre de la même année, le site voit le jour dans sa version actuelle. Déjà, la jeune chef d’entreprise a goûté aux joies de l’aventure entrepreneuriale. « Pour mon passage en comité de validation d’entrée à l’incubateur Rhône-Alpes Pionnières, l’une de mes filles avait glissé dans mon dossier un dessin avec « Tu es très courrageuse, Maman ! », avec deux R pour avoir encore plus de courage. » Elle aimerait aussi montrer à ses enfants, que « rien n’est impossible pour celui qui Rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais. » Cette citation de Xavier Dolan est son leitmotiv. «Il faut savoir s’entourer de personnes positives et bienveillantes. L’entrepreneuriat est une aventure, un cheminement avec des joies, de la fierté et des déceptions aussi. »

Des produits et des valeurs

Elle réalise une veille pour détecter des objets d’avant-garde, elle est aussi contactée par des fabricants. « L’idée est de tester des objets en fonction des besoins d’une mère de famille de trois enfants. Pratique? Pas pratique? Je fais plus que les vendre, je les recommande. », explique-t-elle. Elle s’intéresse à l’histoire des produits et des créateurs. « Savoir comment et pourquoi l’objet a été créé donne de la valeur au produit. Il y a derrière les objets des histoires humaines incroyables. » A moyen terme, elle souhaite aller au-delà du simple e-commerce. « J’ai envie de travailler avec des entreprises innovantes pour réaliser des pré-ventes et permettre à la communauté de participer au développement des produits. Cette démarche permettrait aussi de soutenir les start-ups dans la phase pré-industrielle. »

La nécessité de s’associer, d’intégrer des réseaux

« Sur le territoire les institutions ont été bienveillantes à mon égard, et j’ai eu besoin d’aller plus loin, de confronter mon projet à des personnes qui disposaient d’une expertise forte dans ce domaine. J’ai aussi eu besoin de trouver un réseau qui tienne compte de ma condition de femme. La création implique ma famille, mes enfants, je veux composer avec sans avoir besoin d’avancer masquée. » C’est ainsi qu’elle a intégré le réseau Rhône-Alpes Pionnières. Elle a également bénéficié d’un prêt bancaire grâce au soutien de InitiativeVichy. Elle est actuellement en phase de formalisation pour s’associer. « Cela me permet d’intégrer les compétences nécessaires au développement technique. C’est aussi utile pour solliciter des investisseurs. » Elle a également contacté la French Tech pour un accompagnement sur les aspects fonctionnels et marketing, son dossier de demande de bourse est en cours.

Faire de la proximité sur le web

La chef d’entreprise se consacre maintenant au développement de son catalogue, elle souhaite travailler la relation client au maximum, « je veux faire de la proximité sur le web », elle n’exclut pas d’organiser des évènements pour aller à la rencontre de ses clients. « J’aimerais en faire un site de référence pour les femmes, à la façon d’un centre de ressources pratiques pour faciliter leur quotidien ». Si la présentation des produits est pensée pour les femmes, les produits s’adressent aussi aux hommes.

Sandrine Rochas, pour les Carnets économiques de Vichy Val d’Allier Développement



Communiqué de presse

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