Auvergne

750 personnes pour « L’entreprise libérée » au meeting du Medef à Clermont-Ferrand

750 personnes pour « L’entreprise libérée » au meeting du Medef à Clermont-Ferrand

C’est sous de bons auspices que s’est tenu le meeting annuel du Medef jeudi 10 décembre à la Grande Halle d’Auvergne. Près de 750 personnes avaient répondu présent pour venir écouter Isaac Getz, professeur à l’ESCP Europe et auteur du livre « L’entreprise libérée », Jean-Dominique Senard, président du groupe Michelin et Pierre Gattaz, président national du Medef.


« Une évolution pas une révolution »

« Je me suis intéressé aux entreprises qui ont complètement revu la hiérarchie au sein de leur organisation. Mon livre est une sorte d’enquête sur ce nouveau mode de fonctionnement qui libère l’entreprise » commence Isaac Getz. Le professeur s’intéresse depuis 2009 à ce qu’il nomme « l’entreprise libérée ». Le plus vieil exemple en France est la société FAVI en Picardie (équipementier automobile). Dès la fin des années 70, Jean-François Zobrist (dirigeant de Favi jusqu’à sa retraite en 2009) a appliqué les principes d’une entreprise totalement libérée de la hiérarchie classique au profit d’un organigramme aplati. « Les entreprises traditionnelles souffrent d’une hiérarchie bureaucratique. Si on la supprime, elle est remplacée par une vision commune et partagée : celle d’avancer tous dans la même direction, complète Isaac Getz. Ce mouvement est perçu comme innovant. Pourtant c’est une évolution des entreprises, pas une révolution ! Car cela tient compte de l’héritage du passé. »

Donner du sens au travail

« Il s’agit d’une approche humaine de l’entreprise autour d’un projet collectif. L’entreprise c’est le plus bel endroit au monde avec la famille. Depuis 15 ans, j’applique le concept du lean management au sein de ma société. L’idée c’est de donner le « pourquoi » plutôt que le « comment ». Cela implique de responsabiliser davantage les employés, de leur redonner confiance » développe Pierre Gattaz, président national du Medef. Une entreprise traditionnelle est une entreprise « comment » où les responsables hiérarchiques disent aux employés comment ils doivent travailler. Cela a pour conséquences des employés moins motivés, une entreprise moins performante et qui a du mal à innover. Au contraire, une entreprise libérée est une entreprise « pourquoi » où ce qui compte c’est l’objectif, pas la façon d’y arriver. « L’entreprise libérée c’est une philosophie. La croyance que l’homme est digne de confiance. Le pouvoir de l’autorité disparaît mais il reste un degré de responsabilité différent. Comme par exemple, un leader, un manager, un capitaine qui coordonne l’équipe » précise Isaac Getz. « Le client devient le patron final, ajoute Pierre Gattaz. Beaucoup d’entreprises adhérentes au Medef sont intéressées par ce concept. Les patrons sont tous extrêmement curieux. »

Une ovation pour Jean-Dominique Senard

Le meeting du Medef s’est terminé par un engagement fort pris par Jean-Dominique Senard, président du groupe Michelin. Ce dernier s’est exprimé sur sa vision d’un management moderne et engagé dans la vie de la société en acceptant de « libérer » ses employés qui souhaiteraient s’investir dans les domaines de la politique ou de l’humanitaire. Son intervention s’est terminée sous les applaudissements et l’ovation pendant de longues minutes des patrons présents.



Un article de Laëticia Raynaud

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