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Les jardins de Pistyles : une SCIC au service de l’environnement, en pleine agglomération lyonnaise

Les jardins de Pistyles : une SCIC au service de l’environnement, en pleine agglomération lyonnaise

Ce qui nous manque souvent en pleine ville, c’est un bout de nature. Des espaces verts, fleuris. C’est une forme de « thérapie par l’écologie », que propose cette Société Coopérative d’Intérêt collectif, en Rhône-Alpes : Pistyles. Le projet porté par un ingénieur du paysage, Thomas Gentilleau, tente de ramener les habitants dans leur jardin, et permet le retour à la biodiversité. Eh oui, la nature en ville, c’est possible !


Une économie sociale et solidaire

Pistyles est une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), fondée par Thomas Gentilleau, en mars 2015. Le jeune créateur est parti de plusieurs constats : «  Je trouve qu’il y a aujourd’hui une démotivation forte des jardiniers. Au départ, c’est un métier de passion, mais ils ont de plus en plus de mal à se lever le matin, car on leur demande souvent de pousser des tondeuses ou de tailler des haies… Au bout d’un moment, c’est un peu déprimant ! » La seconde problématique, selon Thomas, vient du milieu urbain, notamment dans les jardins de copropriétés : « C’est un peu le désert biologique : il y a beaucoup de béton et une qualité d’espaces verts et de jardins qui s’amoindrit », explique-t-il.

Pour répondre à cette problématique, Thomas Gentilleau, ingénieur du paysage, décide de lancer sa société. L’objectif ? Fusionner le côté technique des espaces verts avec l’écologie, afin d’améliorer le bien-être des jardiniers et celui des habitants. Et, sur cette question-là, l’entrepreneur possède un allié de taille : Morgan Clément, le psychologue social. « Il a étudié le lien entre l’homme et la nature en ville lors de ses études, relate Thomas Gentilleau. Tandis que moi, j’apporte le côté opérationnel. »

L’essence même d’une SCIC est de créer du lien, de travailler ensemble. « Beaucoup d’associations s’impliquent dans le thème de la nature en ville. L’idée de fond était de construire avec elles, et non pas leur faire de la concurrence. Aujourd’hui, nous travaillons presque tous ensemble.» Créer le lien entre les habitants est essentiel pour Pistyles. C’est ainsi que « le jardinier du quartier devient un peu comme le boulanger du quartier. Les gens le connaissent, le saluent, il y a de l’échange. » Bien qu’en concurrence directe avec les entreprises d’espace verts de l’agglomération lyonnaise, Pistyles offre un service différent : « Nous accompagnons les habitants, pour les faire redescendre dans leur jardin, leur faire redécouvrir les bienfaits de la nature. »

Des jardins qui fleurissent

Depuis sa création, Pistyles possède déjà une trentaine de copropriétés en gestion. Thomas Gentilleau se dit très satisfait du chemin parcouru jusqu’à présent : « Nous avons 27 associés, dont la plupart sont des professionnels du métier, dans des domaines différents : des paysagistes, des apiculteurs urbains… C’est un réseau important. Il y a une forte satisfaction des clients, nous sommes très contents de l’accueil que cela suscite. La confiance des gens, vite donnée, est très valorisante pour nous. »

Boosté par ces débuts prometteurs, Thomas Gentilleau souhaite agrandir son réseau : « Des projets de partenariats, notamment avec l’association « Les Compostiers» sont en cours.» Ce partenariat permettrait aux habitants de posséder des composts en bas de leur immeuble. » La coopérative va proposer également un service aux entreprises. Une vue verdoyante depuis son bureau, pourquoi pas !

Pour l’instant, Pistyles intervient essentiellement dans les quartiers de Villeurbanne, mais souhaiterait étendre son champ d’action assez rapidement : « Le but serait d’acquérir 1% du marché lyonnais. Nous aurions alors 6, voire 7 salariés (nous sommes 5 aujourd’hui), et d’obtenir dans les 500 000 euros de chiffre d’affaires. Et ensuite, pourquoi pas s’étendre au-delà de Lyon ! »

Finalement, il suffit d’une pioche, d’une bonne dose d’envie et de motivation, pour que le retour à la biodiversité devienne possible dans son jardin… en ville !



Un article de Marie Besse

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