Auvergne

Manifeste pour une grande mutation mondiale : Pour en finir avec l’idée d’une soi disant crise conjoncturelle

Manifeste pour une grande mutation mondiale : Pour en finir avec l’idée d’une soi disant crise conjoncturelle
Marc Halevy, « physicien de la complexité » et « philosophe de la spiritualité »

A la suite de son intervention au sein du club APM Auvergne Nouveau Monde qui a fait l’objet d’un article publié dans le Journal de l’éco du 11/09/2014, « Complexité, entreprises et management : La physique au service de l’entreprise », Marc HALEVY revient sur l’idée même d’une soi-disant crise et nous explique pourquoi il s’agit en réalité d’une grande mutation mondiale de même ampleur que la « Renaissance » :
« La crise est systémique et, au cœur de son « réacteur », brûlent quatre combustibles …


Il y a quatre causes concomitantes à la mutation paradigmatique que nous vivons :

1- La raréfaction des ressources naturelles bon marché (énergies, eau douce, métaux, terres arables).

2- Le saut technologique irréversible lié à la révolution numérique (comparable au passage, néolithique, de la vie de chasseur-cueilleur à celle d’éleveur-agriculteur).

3- L’effondrement de l’économie financiarisée basée sur l’économie de masse, sur la guerre des prix et sur la spéculation (et passage à l’économie de niche, à la valeur d’usage et à l’autofinancement).

4- L’impasse et l’usure des valeurs « modernes » dues à l’émergence de nouvelles aspirations de vie (qualité de vie, joie, plaisir, bien-être, santé, amour, etc.).

La crise des subprimes et les crises financières à venir sur les CDS, les dettes souveraines, les crédits américains à la consommation, la spéculation Ponzi sur le gaz de schiste, ou par dénonciation du dollar comme fausse-monnaie, etc. contribuent à la troisième rupture, mais ne sont pas le cœur du « réacteur ». Ces quatre tendances forment un tout indissociable. C’est pourquoi il faut parler de crise systémique ou holistique, et c’est pourquoi toutes les approches et mesures analytiques, segmentaires, spécifiques comme les affectionnent les économistes, les idéologues et les politiciens sont condamnées à l’échec. C’est le système entier qui doit « muter » sinon il mourra et disparaîtra.

A ces quatre ruptures lentes mais létales, doivent répondre quatre attitudes radicales qui impliquent un changement fort de nos modes de vie :

1- A la raréfaction des ressources, doit répondre une logique fonctionnelle de frugalité, de simplicité et de sobriété, qui consiste, en tout, à faire beaucoup mieux avec beaucoup moins.

2- A la révolution numérique, doit répondre une logique opérationnelle de développement permanent de toutes les formes d’intelligence au service de l’esprit humain et de la noosphère.

3- A l’effondrement capitaliste, doit répondre une logique économique basée sur des réseaux de petites entités autonomes et autofinancées (sans endettement), ne visant ni la croissance ni la taille, mais visant la valeur ajoutée de l’intelligence pour augmenter, toujours, la valeur d’usage de leurs produits et services, dont la vocation n’est de servir ni des rentes financières à leurs actionnaires, ni des rentes sécuritaires à leurs personnels.

4- A l’impasse des valeurs de la modernité et de la « religion du progrès », doit répondre une logique existentielle basée, au niveau individuel, sur l’intériorité, la joie de vivre, la sérénité et la paix, la tranquillité et le silence. et, au niveau sociétal, sur de multiples appartenances à des communautés librement choisies, loin de l’Etat, des bureaucraties et des « pouvoirs » de pacotille.

Cette mutation vitale ne viendra pas du « haut ». Elle est du ressort et de la responsabilité de chacun à son niveau. Une révolution par l’exemple, en somme ! »

Texte  et photo : Marc Halévy

 



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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