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Mathieu-Robert Jourda : Notre prochain Président de la République sera Emmanuel Macron

Mathieu-Robert Jourda : Notre prochain Président de la République sera Emmanuel Macron

Une chronique de libre opinion de Mathieu-Robert Jourda : Ce n’est pas de gaité de cœur que je fais ce pronostic. En effet vous savez que je suis candidat à cette élection, mais le problème des 500 signatures est ardu, très ardu, pour quelqu’un qui n’est ni de gauche ni de droite parce qu’il juge périmées ces deux doctrines sur le plan de l’Economie, alors que la domestication de celle-ci est le problème essentiel à traiter. Démuni de tout soutien d’un parti politique, je ne peux faire appel qu’à l’intelligence du peuple, or celle-ci n’a pas été assez développée par notre Education Nationale pour qu’elle puisse accéder pleinement à la définition du vrai problème à résoudre : « changer de modèle ». De surcroît mon appel ne peut avoir les décibels nécessaires pour atteindre les oreilles avant de toucher le cerveau.


Qu’on veuille bien pardonner l’amertume de mon propos car il est  effectivement l’expression d’un dépit, une blessure d’amour-propre, causés par mon incapacité objective de faire entendre ma voix au-dessus du discours politique régnant, un dépit qui s’accentue depuis que j’ai consulté, comme promis, les économistes, les vrais, les scientifiques. Et en effet, je viens ici de promulguer un changement de modèle parce que cette solution a pour auteurs trois membres de mon comité de réflexion : Philippe Aghion, Gilbert Cette et Elie Cohen (*). Et je précise que ce recours n’est pas motivé par une respectueuse admiration préalable mais par un regard critique inspiré par mes connaissances en sciences humaines. Je m’explique.

Ces scientifiques ne naviguent pas dans la théorie à l’état pur, façon Keynes, Schumpeter ou Ricardo, ils observent l’économie réelle et ils ont le bon goût de s’intéresser en premier à ce qui marche sur le plan du bonheur matériel collectif. Leur première constatation est que les pays florissants aujourd’hui sont les pays nordiques, jusqu’aux USA à l’ouest et l’Allemagne au sud. Les facteurs de prospérité qu’on y relève sont l’innovation, la compétitivité industrielle et la qualité de l’enseignement public. Ces facteurs ne sont pas couverts par des brevets, on peut les copier, oui mais justement, nous autres les héritiers de Louis XIV et de Napoléon puis des guillotineurs de princes, nous pensons que nous nous sommes simplement endormis sur nos lauriers. Alors se lèvent les cinq sauveurs de la France avec leurs discours qui font assaut d’originalités. On s’est moqué des « moi je » de M. Hollande mais les cinq programmes 2017 ont tous cet intitulé implicite : moi j’ai la solution, la bonne solution, la meilleure solution.

Cette nouvelle conjoncture électorale est le résultat de l’échec des doctrines politiques sur le plan économique, échec que je dénonce depuis des mois en ces termes : le Politique a perdu le contrôle de l’Economique. Les trois programmes inscrits dans la pensée politique d’autrefois de droite et de gauche misent sur la séduction des mesures proposées. Le programme nationaliste joue la carte du retour à la France arrogante et superbe. Quant au cinquième programme il est une séduisante innovation : il n’a aucune inspiration partisane, il est du style « Podemos » espagnol, « Syriza » grec, Renzi italien, un peu aussi Brexit, et même Donald Trump, au sens de « fuck les politiciens professionnels ».

Alors faisons les comptes sur la base des sondages au 22 février. Au premier tour, Marine Le Pen fera 26 %, Fillon malgré ses failles fera encore 21 %, et la gauche fera 27 % si Hamon 15 % et Mélenchon 12 % fusionnent mais l’ego du second ne peut s’y résoudre. Donc Macron avec ses 22 % pourrait fort bien conquérir la 2e position grâce au dégoût ambiant à l’égard des politiciens traditionnels, et accessoirement au soutien de Bayrou qui avait déjà converti 9 % de nos concitoyens au ni-droite-ni-gauche. Alors nous le verrons hurlant à la tribune : vive le blanc-bec libre !

Tel est mon pronostic. Le facteur causal de ce désastre est double : d’une part l’éparpillement des solutions programmatiques et d’autre part la stature « premier ministre » de tous les candidats. Quel que soit le vainqueur, je m’écrirai certainement le 7 mai à 21h00 : ma pauvre France, t’es mal barrée !

(*) Changer de modèle – Odile Jacob éd. – 2015

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