APB : le portail d’orientation en ligne ouvre ses portes

C’est une étape importante de la vie d’une jeune : le choix de son orientation et de sa formation supérieure. La plateforme APB est un outil de sélection des formations qui va les aider dans cette démarche. Elle vient d’ouvrir ses portes. Zoom sur un procédé parfois contesté…

Des zones d’ombre dans les recrutements

Admission Post Bac, cet outil mis en place par le ministère de l’Éducation nationale pour faciliter l’inscription dans les filières d’enseignement supérieur, connaît parfois des périodes d’orage… En effet, des questions autour des processus de sélection des jeunes se soulèvent d’année en année.

Récemment, l’association Droit des lycéens a demandé au ministère de publier le code source du site. Le but : en savoir plus sur les modalités de recrutement et identifier, s’il y en a, des inégalités de traitement des lycéens. Après plusieurs mois de bras de fer, le code a été livré sous la forme d’une vingtaine de pages papier, incomplètes et difficilement déchiffrables. Ce n’était pas une mauvaise blague, les spécialistes des algorithmes se sont donc penchés sur ce code version papier…

Après analyses, ces experts ont révélé que les universités avaient la possibilité de présélectionner les candidats sur dossier ou autre prérequis. Une pratique illégale puisque l’ouverture à tous est inscrite dans l’ADN de l’université !

Autre constat issu du code source : les écoles peuvent choisir les candidats selon des critères comme leur sexe, pays de naissance, établissement d’origine ou nationalité… Encore une fois, une pratique peu glorieuse et sûrement l’une des raisons pour laquelle le ministère a traîné des pieds pour révéler le code source.

Des bacheliers sans vœux…

Autre mauvais point pour la plateforme APB : son efficacité. « L’année dernière, des milliers de lycéens se sont retrouvés sur le carreau. 27 % des bacheliers professionnels n’ont obtenu aucun de leurs vœux à l’issue de la procédure complémentaire. La plateforme APB ne parvient pas encore à satisfaire toutes les demandes. De quoi susciter quelques inquiétudes », analyse Wally Bordas, journaliste pour Diplomeo.

En effet, ce sont en majorité les bacheliers de la filière professionnelle qui sortent perdants de la procédure APB. Ils sont encore nombreux à s’inscrire en licence universitaire, alors que leur taux d’échec dans cette voie est élevé… L’histoire, et le ministère surtout, n’expliquent pas cette mauvaise orientation des bacheliers professionnels. Pourquoi se retrouvent-ils dans des choix par défaut, alors qu’ils exprimaient clairement, en s’inscrivant sur APB, une envie de se lancer dans les études supérieures ? Une question parmi d’autres qui ne trouvent pas de réponse puisque le ministère de l’Éducation nationale semble en mode « silence radio » sur le dossier APB…