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BREXIT : Comment les entreprise peuvent se préparer au choc ? par Adil Lahlou, Associate Principal REL France, Belgium & Luxembourg

BREXIT : Comment les entreprise peuvent se préparer au choc ? par Adil Lahlou, Associate Principal REL France, Belgium & Luxembourg



Le référendum Britannique marque un tournant dans l’histoire de la communauté européenne, puisque le Royaume-Uni est devenu par son référendum la première nation à quitter l’Union.

 

Quel impact du Brexit sur les pays européens toujours membres

 

Ce résultat inattendu a eu pour conséquence de relancer les énergies des eurosceptiques sur tout le continent et de déclencher des remous dans les économies en provoquant un « Vendredi Noir » sur tous les marchés financiers. Les bourses Allemandes et Françaises ont terminé la journée en baisse respectivement de 6,8 et 8%. Dans la foulée, les marchés anglais, italiens et espagnols ont connu une baisse de plus de 12% ce qui en fait la plus forte baisse depuis la crise de 2007-2008.

 

Même si depuis les marchés ont remonté la pente, l’Union et l’Angleterre semblent plongés dans l’incertitude quant à savoir comment s’organiseront leurs relations dans le futur.

 

Si l’on s’en tient à la vision de l’Union envers son voisin britannique, celui ci a toujours été un membre important et influent. L’Angleterre a toujours fait figure de lien entre l’Europe et le reste du monde, particulièrement en raison de la présence du Commonwealth et la présence politique du Royaume Uni sur l’ensemble du globe. Maintenant que cette relation particulière se fragilise et qu’elle dépend des orientations politiques qui verront le jour, les acteurs économiques et les organisations craignent une conclusion dommageable aux deux parties et ne cachent pas leur nervosité.

 

Certains argumentent que le Royaume Uni est un partenaire plus vital à l’Union que son contraire. Toutefois quand on considère la dépendance importante du Royaume Uni aux importations de produits de santé et manufacturiers venant d’Europe, il est important de se livrer à une analyse approfondie.

 

En matière d’excédent commercial, seuls quelques pays  de l’Union concentrent la majorité des volumes de transactions. L’Allemagne par exemple compte l’Angleterre comme son 3ième plus important client en matière d’importations, avec plus de 120 Md d’Euros de produits et machines industrielles exportés chaque année.

 

L’après Brexit devrait donc provoquer une dégradation des conditions d’exportation pour le voisin allemand en durcissant les conditions et en renchérissant le prix des produits et machines exportées. En conséquence le secteur automobile et des machines outils subiront un impact direct. Pour rappel une voiture sur 5 exportée d’Allemagne est envoyée en Angleterre pour y être vendue.

 

Actuellement on ignore encore si le BREXIT provoquera un impact à long terme sur les échanges économique entre l’Union et le reste du monde ou une simple secousse. Néanmoins il est vital pour toutes les organisations concernées de se préparer à se montrer souple et à s’adapter aux modifications de ces conditions. En capitalisant sur l’amélioration de leur BFR afin de libérer davantage de liquidités, les entreprises peuvent espérer adoucir leur situation tout en investissant librement afin de faire évoluer leur situation.

 

Optimiser le Cycle de Conversion des Liquidités afin de générer des liquidités

 

Le CCC ou Cash Conversion Cycle s’exprime en nombre de jours et indique pendant combien de temps l’argent reste immobilisé dans les processus d’achat, de production et de vente d’une entreprise.

Le calcul du CCC est basé sur :

·                     le nombre de jours crédit-clients (DSO – Days Sales Outstanding) = le nombre de jours moyen durant lesquels l’entreprise doit attendre le paiement après qu’un produit ou service a été livré

·                     le nombre de jours de rotation des stocks (DIO – Days Inventory Outstanding) = le nombre de jours moyen dont l’entreprise a besoin pour transformer ses stocks en ventes ;

·                     le nombre de jours crédit-fournisseur (DPO – Days Payable Outstanding) = le nombre de jours moyen dont l’entreprise a besoin pour payer ses fournisseurs.

Plus le cycle est court, moins longtemps le capital reste immobilisé dans le processus d’exploitation. Ce qui vous permet de faire face à vos obligations à court terme et de développer vos activités

 

Les entreprises européennes disposent déjà de nombreuses opportunités en matière d’amélioration de leur situation mais également pour rejoindre leurs pairs les plus performants.

 

D’ailleurs sur une valeur de 1 milliard d’Euros de ventes, les entreprises pourraient générer jusqu’à 229 millions d’euros de liquidité si elles géraient parfaitement les encours client, fournisseur et leurs stocks.

 

Les entreprises dont les performances sont actuellement qualifiées de moyenne ont une marge de progression d’environ 50% en mettant en place les mesures nécessaires à l’amélioration de leur cycle de liquidités. Les liquidités libérées peuvent leur permettre d’envisager des rachats d’action, des acquisitions ou le développement de futurs produits.

 

Au-delà des performances c’est souvent la culture de l’entreprise qui peut évoluer vers plus de rigueur dans la gestion de ses fondamentaux financiers et le respect des délais de règlement et aussi d’encaissement. Au final l’entreprise est plus souple et plus réactive aux changements…

 

comme l’arrivée du BREXIT !

 

Même si les effets exacts ne sont pas encore totalement connus (surtout en comparaison avec la crise de 2007 / 2008), certaines leçons peuvent être tirées de cette période mouvementée. En effet les entreprises qui géraient mal leurs liquidités ont été les premières touchées par les liquidations. En effet elles ne disposaient pas d’assez de trésorerie pour faire face au trou d’air économique.

 

Comment le Brexit risque-t-il d’impacter le monde des affaires ?

 

Le départ du Royaume-Uni de l’Union pourrait occasionner une chute des volumes de ventes pour les sociétés européennes. La chute du cours de la Livre Sterling face aux autres devises a déjà eu pour conséquence de creuser le pouvoir d’achat des britanniques. Pour cette raison de nombreuses sociétés anglaises vont chercher à se fournir sur leur marché intérieur ou sur des marchés étrangers sur lesquels leur pouvoir d’achat n n’est pas dégradé.

 

Même si l’article 50 n’a pas encore été actionné et que les négociations sont toujours en cours, le Royaume Uni a déjà commencé à se tourner vers le Commonwealth et Theresa May a dors et déjà engagé des discussions avec l’Inde après sa visite de fin 2016. Elle a également déjà rencontré Donald Trump.

 

Les pays les plus fragilisés sur leurs exportations sont dans l’ordre l’Allemagne, les Pays Bas et la France.

 

Un impact qui varie selon les secteurs

 

Il est probable que Londres conserve son statut de Capitale financière de l’Europe, même après son départ de l’UE. Ceci est du au fait que ni Francfort, Paris ou Dublin ne disposent des moyens techniques ou humains, ni même de la culture métier ou des formations adéquates dans leurs système universitaire pour rivaliser avec Londres. Les relations fortes qu’entretient Londres avec le reste du monde lui confèrent encore pour longtemps la capacité de recevoir des capitaux en provenance du monde entier.

 

En conséquence on anticipe une érosion faible des emplois dans la sphère financière dans la capitale britannique. Par contre dans le secteur manufacturier et dans celui de la pharmacie des pertes d’emploi sont à prévoir en raison de la perte de part de marché sur le Royaume Uni et la dégradation du cours de la Livre Sterling.

 

En raison de sa sensibilité aux échanges financiers et à la nature instable de son environnement économique, les exigences en matière de gestion des liquidités des secteurs de la pharmacie et des produits manufacturiers sont plus fortes que dans d’autres segments métier comme le secteur des services ou des biens de consommation. Vu la complexité de la chaîne d’approvisionnement pour les secteurs pharmaceutiques et manufacturiers en raison de l’omniprésence de la sous traitance (le plastique, métal, machines outils, chaînes de production et emballages) ils sont suivis de très près afin d’optimiser leurs liquidités. La vente de ces produits à des prix élevés a également un impact sur le suivi des paiements et des stocks.

 

C’est un suivi rapproché de ces différents constituants du CCC qui pourrait permettre d’éviter trop de volatilité des liquidités.

 

Une inflation basse dans l’Eurozone

 

Après la crise financière de 2008 la zone euro a connu une baisse conséquence de ses taux d’intérêt et est rentrée dans une période d’inflation maîtrisée et qui est tombé à des plus bas historiques. Cette décision prise par la Banque Centrale Européenne et son Président Mario Draghi a été prise afin de stimuler l’emprunt dans toute la zone euro. Les taux d’intérêt sont restés actuellement bas en raison d’un taux d’inflation de 2% non atteint par les pays de l’Union.

 

Le Pétrole bas est un des facteurs avancés à cette inflation restée à un niveau bas. Le Pétrole est le produit le plus importé en Europe. La remontée de ses cours pourrait avoir comme conséquence d’augmenter les taux d’inflation et de faire remonter les taux d’intérêt par la même.

 

En conséquence de ces taux d’intérêts bas de nombreuses entreprises préfèrent emprunter à des taux bas plutôt que d’optimiser leurs cycles de conversion de liquidités. Si cette situation peut être satisfaisante à court terme, les entreprises ne pourront pas conserver cette démarche en cas de retournement des marchés. Au delà de la sécurisation des liquidités, les entreprises pourront donner confiance à des investisseurs et libérer du cash afin d’investir.

 

Conclusion

 

Le manque d’information sur les effets du Brexit sur les économies du Royaume Uni et du reste du continent européen ajoute à la nervosité des entreprises qui doivent déjà agir dans des environnements fragilisés. Même si la Royaume Uni est susceptible de retenir une partie des activités des entreprises installées sur son territoire, certaines sociétés et certains secteurs vont être plus sensibles à l’observation des évolutions de la situation.

 

Avec une inflation et des taux d’intérêts historiquement bas et un pétrole bon marché, les entreprises seraient tentés de profiter des ces aubaines mais à long terme cela pourrait se révéler une mauvaise affaire pour les entreprises car il ne pourra pas exister de rétroactivité et seule leur pro activité à créer des conditions de bonne gestion financière leur permettra de ne pas être dépendante des perturbations du Brexit.

 

Le Brexit est finalement une excellente opportunité pour les entreprises de remettre le CCC au centre du jeu et de penser aux bénéfices d’une bonne gestion de celui-ci sur leur souplesse financière, leur agilité stratégique, leur avantage compétitif, leur croissance durable et leur efficacité opérationnelle, tout en faisant évoluer leur culture d’entreprise vers le bon sens.

 

 

 

 

 

 

 

A propos de REL : REL, division de The Hackett Group est une activité de consulting d’envergure mondiale, agissant sur les problématiques d’amélioration durables des Besoins en Fonds de Roulement et cela au travers de toutes les divisions d’une entreprise. Via une méthodologie unique mettant en œuvre une présence sur le terrain, une rigueur analytique et une approche collaborative avec ses clients, nous avons permis de libérer plus de 25 milliards de dollars de cash flow, permettant aux entreprises de pratiquer des politiques d’acquisition, de développement ou de réduction de leur dette grâce à cette valeur retrouvée. www.relconsultancy.com



Une news de Fréderic Dafonti


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