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Penser les métropoles de demain à l’échelle de la région

Penser les métropoles de demain à l’échelle de la région

Construire des architectures métropolitaines et participer au développement de la région, telle est l’ambition affirmée des Conseils de Développements des quatre métropoles de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, à l’occasion de leur première rencontre de travail à Clermont-Ferrand.


Le Grand Clermont – Lyon – Saint Etienne – Grenoble

Les Comités de Développement sont un lieu de réflexion de représentants de la société civile, acteurs économiques, associations, entreprises relevant de l’Économie Sociale et Solidaire, universitaires. Pour Jean-Marc Monteil, Président du Conseil de Développement du Grand Clermont, ils ont une vertu essentielle : « faire tomber ces murs qui existent entre les élus et la société civile”, et un atout majeur: « Nous avons une grande diversité d’expériences professionnelles et développé, dans nos domaines respectifs, une expertise non conflictuelle ».

Les Comités de Développement de Saint-Etienne métropole, Vienne agglo, Lyon et Nord Isère ont déjà des habitudes de travail et de concertation sur des sujets concrets. Ils continueront à le faire en intégrant désormais celui du Grand Clermont, une communauté de projets composée de 108 communes autour de l’agglo.

Des complémentarités à exploiter

Les Comités de Développement et les villes peuvent ensemble trouver les éléments fédérateurs qui définiront les orientations stratégiques de développement à l’échelle d’un bassin de vie ou d’un secteur économique. L’exemple de la vallée du Gier présenté par Claude Risac, président du Conseil de développement de Saint-Etienne Métropole, illustre cette démarche. Après deux ans d’échanges et de consultations est né de cette concertation un projet de développement territorial pour la Vallée du Gier : « Le Gier demain, stratégie de reconversion pour un territoire en devenir ».

Ce bassin de vie de 120 000 habitants qui relie les agglomérations stéphanoises et lyonnaises entretient des relations avec l’agglomération viennoise et le Nord-Isère. C’est à partir des savoir-faire territoriaux et le développement de la chimie que des projets ont pu être construits avec les CCI pour penser l’usine de demain. Ils ont également cherché des complémentarités dans le domaine de la culture en visitant les lieux marquants des quatre grandes villes pour découvrir un trait d’union dans le cinéma, de celui des frères lumières à tout ce qui caractérise la culture scientifique et technique présente dans ces territoires.

Trouver des synergies avec le grand Clermont

Cette première rencontre de travail des quatre Comités de Développement intègre la recherche des équilibres à l’Ouest de la nouvelle région avec un pole industriel fort et Clermont-Ferrand comme maillon intéressant de la liaison Est-Ouest mais également Nord-Sud avec les deux grands axes structurants qui irriguent la région. Pour les trois présidents des Conseils de Développement présents pour cette première rencontre les objectifs, tels qu’exprimés par jean-Marc Monteil sont clairs : « On est arrivé dans un monde où il faut savoir co construire dans un univers connecté mais aussi reliés les uns aux autres. Nous collaborons pour avoir une approche méthodologique, pour partager une façon de faire, une façon d’être dans une ambiance non conflictuelle. C’est indispensable pour construire des projets dans lesquels les complémentarités peuvent s’exprimer. »

S’agissant de la mise en concurrence des territoires, Claude Rissac (CDD de Saint-Etienne Métropole) estime que chacun peut trouver sa place dans la nouvelle grande région : « La question c’est d’exister et de trouver un vrai équilibre entre complémentarité et concurrence ». Clermont-Ferrand a engagé de projets assez lourds qui alimentent la Stratégie de spécialisation intelligente (S3, voir le site). Dans cette démarche, Clermont-Auvergne métropole est une étape extrêmement importante D’ici janvier elle sera une communauté urbaine et « c’est une excellente nouvelle. Il faut créer des métropoles » se réjouit Jean-Marc Monteil, « nous avons des réseaux de villes mais les métropoles ont des fonctions que le seuil de 440 000 habitants lui permettront d’exercer. » Saint-Etienne est également dans cette démarche. « Cela permet, sur des sujets importants, de retrouver un cadre qui nous permet de nous concentrer sur ce qu’on a en commun. Les pôles métropolitains sont des organismes des destinations qui ont des projets. »

La métaphore du colibri

C’est à la métaphore du colibri utilisée par Pierre Rabhi  que Anne-Marie Comparini, président du Conseil de développement de la métropole de Lyon, fait appel pour expliquer que tout progrès sur un territoire, est comme une goutte d’eau contribuant à faire progresser les idées et des projets du territoire voisin ; Ce n’est pas avec des gouttes d’eau que le colibri va éteindre le feu et cependant, quand on le lui fait remarquer sa réponse est : « Je le sais, mais je fais ma part. ». Comme le colibri : « On s’est entendus, on va travailler ensemble et s’ouvrir à nos deux autres collègues, Annecy et Chambéry : on a décidé de prendre des contacts avec eux pour les associer dans le cadre de l’armature métropolitaine Franco-Genevoise. » Pour construire ensemble en  » compagnonnage de route. »Au menu de la seconde partie de la journée, les infrastructures : « dire qu’on a besoin d’une liaison ferroviaire entre Clermont-Ferrand et Saint-Etienne et que le contournement ferroviaire de Lyon est plus utile à la société civile, c’est mieux de le dire à quatre. »



Un article de Chantal Moulin

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