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Préserver l’Assurance Maladie par la responsabilisation des patients et la pratique de pleine conscience

Préserver l’Assurance Maladie par la responsabilisation des patients  et la pratique de pleine conscience

Les dépenses d’assurance Maladie, quoique maitrisées en 2014, ne cessent de s’accroître et ne cesseront de le faire eu égard aux besoins croissants de sécurisation de chacun face à une réalité de plus en plus incertaine et tourmentée et compte tenu du nombre toujours plus important de personnes âgées.


Parallèlement, la part croissante des entreprises en difficultés et la contraction de l’emploi sur lequel repose le calcul des cotisations, ne peuvent que continuer à tarir davantage la principale source de revenus de l’assurance maladie.

La recherche fébrile du toujours plus de soins et d’investigations comme solutions à notre angoisse existentielle se heurte brutalement sur le mur de la réalité qui nous rappelle que les soins médicaux prodigués ne contribuent que pour moins de 15% au maintien de notre santé et à notre guérison.

78 % de salariés désignent le stress pour qualifier ce qu’ils ressentent au travail et la Dépression majeure se profile à l’horizon 2020 comme la 2e cause d’invalidité, après les maladies cardio-vasculaires. Ces deux tendances lourdes nous apportent des indications précieuses pour agir sur deux causes les plus importantes du déficit de l’assurance santé.

Dans une période où les organismes de santé publique sont mis à mal du fait de l’inflation galopante de leur coût socio-économique, il devient en effet urgent de réfléchir aux moyens efficaces à imaginer et à mettre en œuvre pour inverser la tendance. Il s’agit d’abord d’éradiquer les incidences négatives dues au stress qui se traduisent par l’évolution inquiétantes des absences en entreprises (13 jours/an en moyenne représentant 2/3 M€/an).

Pour contribuer à rester en bonne santé et à assurer durablement notre bien-être, il nous faut reconnaître que beaucoup d’entre nous en viennent à s’ouvrir, au-delà de la médecine traditionnelle, à des voies alternatives et moins rationnelles telles que les médecines parallèles. Ces approches qui vont de l’homéopathie, à l’ostéopathie, à la sophrologie, au yoga et à la méditation… restent souvent contestées car elles se situent pour partie hors du champ de la validation scientifique, en dehors des dogmes de la médecine traditionnelle et donc exclues du champ de l’Assurance Maladie.

S’affranchir des dogmes et des stéréotypes

Si nous nous tournons vers les États-Unis nous observons que l’accès aux soins y est plus problématique, discriminant et couteux qu’en France et que face à cette difficulté ils ont su développer depuis plus de 30 ans, en appui des soins traditionnels, des approches plus impliquantes et responsabilisantes pour le patient comme la « Mindfulness » ou pleine conscience dont les résultats sont aujourd’hui probants et validés scientifiquement. Des expériences dans ce sens sont d’ores et déjà possibles sur Clermont-Ferrand en s’appuyant sur l’expertise et les connaissances et le savoir-être de Laurie Mondillon, docteur en psychologie, maître de conférences à l’Université Blaise-Pascal et chercheuse au laboratoire de psychologie sociale et cognitive qui animera un premier stage « Mindfulness » pour dirigeants d’entreprises début janvier à Orcines.

En écho avec le professeur Jean Chazal, doyen de l’Université de Médecine d’Auvergne, qui propose de s’affranchir des dogmes et des stéréotypes et de désenclaver la médecine et ses enseignements en les ouvrant largement à toutes les autres disciplines, il devient urgent de penser autrement le déploiement de l’Assurance Maladie. Pour ce faire, il est nécessaire de coupler entre elles les actions menées par l’Assurance Maladie en direction de ses différents publics : patients, entreprises, professionnels de santé, salariés et professionnels du transport… afin d’aller plus loin dans la recherche de pistes et de solutions plus innovantes, complexes et efficientes. Pour y parvenir, les acteurs de l’Assurance Maladie et de la santé doivent s’engager toujours davantage sur la voie de la prévention et de la responsabilisation en prenant soin de préserver la qualité des soins et les équilibres de gestion.

Dépassé le temps de l’assistance passive et du toujours plus de soins dont l’issue conduit incontestablement à une impasse médicale et financière. Il nous faut désormais faire confiance au désir des patients de plus se responsabiliser et s’impliquer au niveau de la gestion de leur santé en apprenant à mieux se connaître et à se gérer avec davantage de discernement et de frugalité face à la souffrance et la maladie. C’est en acceptant de changer leurs représentations sur eux-mêmes et la médecine et en faisant confiance à leur ressenti et leur intuition qu’ils pourront contribuer progressivement et de façon significative à leur bien-être, à leur santé et à la survie de l’Assurance Maladie à laquelle nous sommes tous très attachés.

Une chronique de Go Between



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