Industrie

Souplesse et réactivité grâce au numérique

Souplesse et réactivité grâce au numérique

Près de Clermont-Ferrand, la société Sotres personnalise avec succès les logiciels de dessin et de gestion des données tout en restant vigilante par rapport aux limites des outils numériques.


« Pour un bureau d’études comme le nôtre, le numérique apporte davantage de souplesse de conception et une meilleure réactivité vis-à-vis des clients », lance d’emblée Bernard Raturat, PDG de Sotres. Cette PME de 40 personnes qui occupe depuis cinq ans des locaux flambant neufs sur 2,5 ha à Riom, près de Clermont-Ferrand, ne cache pas son ambition. Créée en 1980, elle réalise aujourd’hui 40% de son chiffre d’affaires à l’international et peut se prévaloir de clients comme Lafarge, Vicat, Soletanche Bachy, Cemex, Cevital, Hocim, GSM, Casagrande, Profond…

Matériel innovant et optimisé

Spécialisée dans la conception et la réalisation des installations personnalisées pour le traitement des sables, des eaux et des boues dans l’industrie minérale et le recyclage, Sotres se partage entre trois domaines d’activité : les carrières sablières (55%), le recyclage (25 %) et les grands travaux (20%). Aucun de ces domaines n’échappe à la conjoncture économique difficile. Pour faire face à cela, l’entreprise auvergnate cherche à développer l’export, tout en poursuivant sa démarche R&D avec l’objectif de proposer du matériel novateur et optimisé. L’industrie du recyclage étant un secteur d’activité croissant dont les réglementations sont de plus en plus exigeantes, cet axe représente un véritable enjeu pour la société. Cette dernière doit également répondre à l’exigence de ses clients en faisant preuve d’une très grande réactivité en termes de délai de réalisation et à des besoins de plus en plus spécifiques. De plus, la forte concurrence dans le secteur l’oblige à maîtriser ses coûts, tout en restant très attentive à la qualité de conception et de fabrication de ses installations. Une condition indispensable pour véhiculer cette image de savoir-faire et de fiabilité qu’elle recherche.

En avance sur la 3D

La place est primordiale en ce qui concerne des outils de production performants et innovants. « Le numérique est depuis plusieurs années un élément de notre quotidien, affirme M. Raturat. Au sein de la société Sotres, il a remplacé dans un premier temps les planches à dessin avec le passage à la 2D en1994, puis en 2003, à la 3D. Les dessins de dimension étant au cœur de notre métier, l’introduction de la 3D a contribué à une mise en plan plus rapide, plus juste et avec une meilleure visibilité. Nous sommes également plus réactifs. Quand les clients nous demandent d’apporter une modification sur un équipement existant, celle-ci est prise en compte et mise en plan plus rapidement ».

Tous sur SOLIDWORKS

Aujourd’hui au sein du bureau d’études, tout le personnel travaille sur des postes de conception SOLIDWORKS PDM (product data management), un logiciel développé par Dassault et intégré grâce à la société Axemble (filiale de Visiativ). « Un bon nombre de nos partenaires commerciaux sont dans le bâtiment et utilisent encore la 2D, contrairement au secteur de l’automobile qui a fait sa transition vers la 3D depuis longtemps, explique M. Raturat. Notre entreprise a fait le choix de se tourner vers la 3D, ce qui nous donne une petite avance. Aujourd’hui notre bureau d’études dispose d’outil de conception 3D performant et d’un système de gestion des pièces fiables. Afin de terminer notre mutation numérique, il nous faut déployer un outil transverse avec les autres services de la société. Le numérique est inscrit dans notre stratégie de développement pour les années à venir.»

Des logiciels adaptés sur mesure

Une autre spécificité de la production de Sotres : ses installations de grandes tailles (plusieurs dizaines de mètres) comportent des pièces dont certaines sont assez petites (quelques centimètres). Cela nécessite de très bonnes capacités ressources pour la gestion des assemblages. C’est pourquoi la société renouvelle chaque année deux machines équipées des dernières évolutions en la matière. De plus, travaillant sur des PC professionnels adaptés à l’industrie qui disposent d’une importante capacité de mémoire, les collaborateurs avaient besoin d’être guidés dans la configuration du logiciel afin qu’il fonctionne de manière optimale.

« Les équipes d’Axemble nous ont beaucoup apporté dans ce sens. Ils nous ont accompagnés dans notre migration de la 2D vers la 3D. Des journées de formation ont été effectuées pour que nous puissions rapidement monter en compétence sur les outils SOLIDWORKS. Par ailleurs, lors de la mise en place de l’outil de gestion PDM, nous avons dû définir ensemble les règles qui définissent le cycle de vie de nos pièces en prenant en compte les spécificités de nos produits. A la différence de produits de grandes séries, les pièces ont des cycles de vie dans lesquels les évolutions sont nombreuses pour s’adapter aux différents besoins. D’où un cycle de conception différent qui exige d’adapter les logiciels utilisés. Axemble a réalisé cette adaptation indispensable pour paramétrer le logiciel en fonction de nos besoins. Plusieurs réunions ont été organisées pour affiner ce travail ».

Automatisation de la migration des données

La filiale de Visiativ a également assuré la migration sans difficulté des anciennes pièces dans la base de données PDM. Elle a mis en place une méthodologie de routine spécifique pour automatiser cette migration des fichiers d’origine vers la nouvelle base. Parfaitement rodé, l’outil démontre aujourd’hui « son efficacité pour suivre l’évolution des pièces, pour mieux maîtriser la base des données, l’archivage et l’organisation». Cette meilleure gestion des pièces dans une base structurée permet aux 11 collaborateurs qui l’utilisent « d’aller plus vite, de ne pas refaire des pièces, de disposer d’une meilleure gestion des indices et version des pièces, tout en supprimant les doublons. Leur travail est plus rapide et rentable ».

Le facteur humain

Si le numérique a largement démontré ses atouts, il n’en reste pas moins à l’origine quelques dysfonctionnements. Comme, par exemple, certaines incompréhensions entre les collaborateurs. L’absence de formation suffisante sur les nouveaux produits et la méconnaissance des contraintes de l’équipe technique peut conduire à des tensions avec l’équipe commerciale qui considère que « désormais tout se fait automatiquement ». « Axemble a beaucoup facilité l’intégration, mais aujourd’hui, avec ses 40 salariés, c’est-à-dire, une taille critique, notre société ne peut pas se permettre d’avoir un responsable informatique pour aider les gens, comme dans les grands groupes, ni de bénéficier de la souplesse d’une TPE ».

Quant à la gestion administrative et les relations avec les clients que les logiciels favorisent indéniablement, il ne faut pas perdre de vue la qualité du contact humain. Aussi, Sotres marque sa différence. Si un bon nombre de ses concurrents réalisent le démarchage de nouveaux clients via internet, ici on s’en sert uniquement pour initier le contact, car « rien ne remplace la rencontre physique pour convaincre et gagner la confiance ». Les relations immatérielles reprennent ensuite le relais pour entretenir les collaborations déjà bien installées.

« En revanche, nous devons améliorer notre communication en ligne afin de mieux démontrer notre savoir-faire. Le numérique est un outil irremplaçable pour valoriser et faire connaitre une structure, démontrer sa qualité et sa valeur ajoutée », conclut Bernard Raturat.

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Publi-rédactionnel

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