Commerce et Distribution

Vichy : Hassenforder et Fils, l’exigence du bon

Vichy : Hassenforder et Fils, l’exigence du bon

Germain et Aimé Hassenforder ont puisé dans l’Alsace natale de leur père le meilleur du terroir et de la gastronomie. Les deux frères tracent naturellement leurs carrières dans le négoce d’animaux et la filière viande. Présente depuis 1991 dans la zone de Vichy-Rhue, la société Hassenforder et Fils a fait du commerce de gros et de la découpe de viande sa spécialité. Rachetée en 2011 par la coopérative d’éleveurs SICABA, l’entreprise familiale participe plus que jamais au développement d’une filière d’excellence, respectant les éleveurs et consommateurs, autour de produits Label Rouge, IGP et Bio.


Dès leur plus jeune âge, les frères Hassenforder sont baignés dans l’univers des bouchers traditionnels, respectueux des éleveurs et très attentifs à la qualité des viandes présentées à leurs clients. Historiquement marchands de bestiaux, principalement négociant d’ovins et bovins vivants, on leur demande de réaliser l’abattage des bêtes proposées à la vente. Ils créent également un atelier de transformation pour vendre des charcuteries alsaciennes typiques. Suite à la fermeture de l’abattoir de Moulins se présente en 1991 l’opportunité pour Aimé Hassenforder de cogérer l’abattoir municipal de Vichy, avec la société Livrozet Viandes de Jean-Luc Livrozet. Crée en 1965, cet outil, propriété de Vichy Val d’Allier, voit donc se structurer autour de lui une société d’exploitation, la SOVIAB.

Située dans la Zone Industrielle de Vichy-Rhue, loin des riverains, la structure bénéficie d’un emplacement idéal aux côtés de la société Convivial, spécialiste de la viande surgelée haut de gamme et notamment de l’effeuillé de Charolais.  Livrozet Viandes (viande bovine très haut de gamme) et Hassenforder et Fils apportent aujourd’hui encore l’essentiel du tonnage annuel (85%) de l’abattoir. Les 15 % restants sont dédiés à un service public permettant à qui le souhaite d’abattre dans ces locaux. Ovins, bovins, porcins, et équins peuvent ainsi être abattus ici pour un tonnage annuel de 7.000 tonnes. Des bouchers abatteurs ou éleveurs viennent ainsi toute l’année compléter l’activité des lieux. Le loyer et la taxe d’abattage versés par les co-gérants dans le cadre du contrat d’affermage, permettent de réaliser les travaux nécessaires au maintien de l’agrément par les services vétérinaires. Ainsi 1,8 à 2 millions d’euros vont être débloqués pour une refonte de l’abattoir sous 2 ans.

La SICABA au service du développement d’Hassenforder

À la création de la SOVIAB, la société Hassenforder achète à côté de l’abattoir des terrains et y construit un gros atelier de découpe de viande de porc, bœuf, veau et agneau. Lorsqu’ils décident de passer la main en 2011, son activité, rayonnant sur 200 km autour de Vichy ne passe pas inaperçue. La coopérative d’éleveurs SICABA de Bourbon-l’Archambault, qui connait bien la société vichyssoise, est vite intéressée par le potentiel du site et du marché. ‘’La coopérative était dans une dynamique de développement après le rachat d’une société de transports pour la livraison de nos carcasses et de la boucherie Bourbonnaise de Vichy pour la vente directe de nos produits. Nous sommes limités à l’abattoir de Bourbon l’Archambaud par un agrément de 3.500 tonnes annuelles, le maximum que puisse supporter la station d’épuration. Délocaliser une production à Vichy était une vraie opportunité pour notre développement’’ explique Luc Mary, actuel directeur de la SICABA et d’Hassenforder et Fils, devenu filiale du groupe. Avec 5.800 tonnes abattues chaque année à Vichy sur les 8.000 possibles, la marge de progression était donc belle. Une occasion saisie par la SICABA qui délocalise alors sa production porcine à Vichy. Déjà très engagée dans la démarche Label Rouge et appuyée par une belle renommée, la transition de propriétaires chez Hassenforder se fait en douceur : ‘’ Nous avons gardé les mêmes équipes avec une évolution en interne et beaucoup de nos clients ne se sont même pas aperçus du changement’’ se félicite Luc Mary. Connu et reconnu depuis de nombreuses années Hassenforder et Fils a ainsi continué sa belle progression auprès de clients fidèles. ‘’La qualité des produits, leur préparation et une logistique de 22 camions livrant sur un rayon de 200 km, ont fait la force de cette société. Aujourd’hui nos clients sont à 65% des artisans/bouchers, 15% des salaisonniers, 5% GMS et à 15% des grossistes, restaurateurs et particuliers. ’’

La SICABA, de l’éleveur aux consommateurs

La SICABA a été créée en 1963, avec l’objectif d’abattre et de commercialiser aux meilleures conditions et sous toutes ses formes les bovins, veaux, ovins et porcs produits par ses adhérents. Aujourd’hui le pari est gagné pour les 286 éleveurs adhérents, qui maitrisent tout le circuit de production et commercialisation. Une rareté dans le paysage français : ‘’Le virage important pour la SICABA a été opéré au moment de la crise du veau aux hormones en 71. Tous nos éleveurs ont refusé de faire passer la quantité avant la qualité. En 1974, nous recevions avec fierté le premier Label Rouge de France de viande bovine adulte « Charolais du Bourbonnais », suivi, en 1990, du label ovin « Agneaux du Bourbonnais’’, avec l’Organisme de Défense et de Gestion ADET dont nous sommes adhérents  » précise le directeur.

Avec des cahiers des charges aux exigences de traçabilité très strictes et une alimentation naturelle, interdisent anabolisants et autres hormones et implants de croissance, la SICABA se démarque et rassure aussi lors des crises de la vache folle.  Le porc fermier d’Auvergne, élevé en plein air est également labélisé en 1990. Dès 1991, la SICABA se veut aussi très précurseur en soutenant 8 éleveurs dans une démarche Bio, reconnue depuis 2012 par l’ADET qui créé une Section Bio permettant la promotion de la marque Cœur de Terroir. En 1992, SICABA est même devenu le premier distributeur de viande Bio à être certifié par Qualité France.  L’année 1996 voit quant à elle l’arrivée d’un nouveau signe de qualité pour Le Boeuf Charolais du Bourbonnais et l’Agneau du Bourbonnais qui obtiennent l’IGP (Indication Géographique Protégée) : ‘’Vous pouvez avoir un Label Rouge Charolais élevé dans le Nord ou des Salers en Bretagne. L’IGP est un signe officiel de qualité (SIOQ) européen garantissant la naissance, l’élevage et l’abattage d’une race dans son terroir d’origine’’ tient à rappeler Luc Mary. Il faudra par contre attendre 2012 pour pouvoir afficher une IGP sur le porc fermier d’Auvergne.

Visions d’avenir

Avec un chiffre d’affaires cumulé de 60 millions d’euros, 200 collaborateurs et 11.000 tonnes abattues chaque année, le groupe SICABA se porte bien et souhaite continuer sur sa belle lancée. Avec une marge de 1.000 tonnes restantes sur Vichy, le groupe souhaite introduire une nouvelle activité porcine, l’abattage de Coches, besoin typique des salaisons d’Auvergne. Cette nouvelle activité s’orientera sur des viandes biologiques, des viandes label rouge et des viandes certifiées.

Le groupe Sicaba s’engage à mettre tout en œuvre pour développer les signes de qualité, label rouge, IGP et viandes biologiques. Au service de ses adhérents producteurs, le groupe veille à assurer une plus-value, la meilleure possible, et à mettre en œuvre des dispositifs sécurisant le prix de revient comme dans la filière porc fermier d’Auvergne où le prix payé éleveur dépend principalement des coûts alimentaires.

Le groupe engagé dans la promotion de ses viandes est présent sur les salons régionaux et nationaux (Sommet de l’élevage, le Sihra) et internationaux (SIAL). Il est également présent dans les structures de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes Gourmand, cluster bio d’Auvergne-Rhône-Alpes, pour participer à la dynamique de la nouvelle région, et notamment proposer ses viandes à la restauration collective régionale.

Rédaction : Bénédicte Rollet, NOTA Bene, pour les carnets économiques de Vichy Val d’Allier Développement

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Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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