Formation, éducation

Travail & réalisation personnelle

Travail & réalisation personnelle

Les risques psychosociaux et leur corolaire, la disparition du « Bien-être au travail », occupent le devant de la scène et un grand nombre d’experts et de doctes acteurs s’efforcent de trouver des palliatifs honorables à ce mal étrange venu d’ailleurs.


Sont alors proposés à notre réflexion, tel un inventaire à la Prévert, un kaléidoscope de remèdes et solutions variées, d’ordres relationnel, organisationnel ou médico-sportif. Ainsi défile sur le grand écran de notre imagination débordante tout un catalogue de mesures qui promettent, l’une de restaurer chez nos collaborateurs un certain degré de vitalité physique comme meilleure antidote à la dépression nerveuse et aux troubles musculo-squelettiques, l’autre de réintroduire le sens de la fête sur le lieu de travail comme source de motivation, la troisième de célébrer le culte de l’intelligence émotionnelle au dépend de l’intelligence rationnelle si chère aux staffs de nos entreprises, et la dernière de renverser nos organisations pyramidales dans l’espoir d’accéder à la terre promise de « l’entreprise libérée », nouveau graal versus entreprise de la philosophie du « New-âge ».

Et si nous décalions quelque peu notre regard pris dans le tumulte de notre activisme débordant en retournant du côté du « Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley qui lui-même en son temps, pas si éloigné, s’en est allé en croisé éclairé sur les chemins du bonheur à la recherche de ce qui pourrait bien créer les conditions du bien-être et de l’excellence au travail.

L’essor du consumérisme a été rendu possible par une mécanisation effrénée qui a permis d’optimiser la performance et d’assurer l’uniformité de la qualité des produits entrainant ainsi le recul de la pauvreté et l’accroissement de notre niveau de vie. Hélas ! Tout progrès génère simultanément la perte d’autre chose et force est de constater que la mécanisation nécessaire pour produire à grande échelle à bas coûts est malheureusement incompatible avec l’inspiration qui donne le sel de la vie. Regardons attentivement du côté des artistes et des artisans inspirés et cherchons à déceler ce qui rend irrésistible le fruit de leur travail rare et précieux.

L’homme aux prises avec un tel système de production, de plus en plus fiable et compétitif mais automatisé, devient imperméable à toute forme d’inspiration esthétique ; or « l’industrie sans art n’est que brutalité ». Il perd, de ce fait, la possibilité de se réaliser en coopération harmonieuse avec les autres dans son travail à travers l’expression de son talent personnel et la souffrance au travail apparaît sous la forme de troubles psychosociaux.

Avant d’explorer les pistes visant à éradiquer les symptômes de cette triste situation, il faut bien comprendre qu’au-delà d’une façon de gagner sa vie, le travail possède une vertu inestimable dans la mesure où il nous offre la possibilité de nous réaliser pleinement et de transformer ainsi notre angoisse existentielle en plaisir de s’accomplir au travail. Cet accomplissement n’est possible qu’à la condition d’avoir pu au préalable identifier ce qui fait la singularité de sa propre personnalité professionnelle, ce que nous révèle un remarquable outil « l’analyse CGP », conçu par Robert JOURDA.

Les solutions préconisées par les experts et les entreprises sont pour beaucoup entachées d’un vice caché, celui de chercher désespérément à toujours faire plus de la même chose en ignorant délibérément leur responsabilité dans l’origine du problème et en reportant la culpabilité de l’échec des mesures proposées sur la victime. En conséquence, la victime le devient doublement du fait des conséquences de son mal être persistant et de son impuissance inexcusable à atteindre le bien-être recherché en dépit de la bonne volonté manifeste de son employeur.

Il s’agit donc de changer de paradigme en permettant à chacun de redonner un sens à son travail et en s’éloignant du « toujours plus » pour s’orienter vers le « toujours mieux » dans le respect de la personnalité professionnelle de tous. C’est à ce prix que l’on redonnera à chacun le pouvoir de se dépasser en se distanciant des souffrances engendrées par son égo et de ré-enchanter son travail au quotidien en renouant avec l’inspiration, la coopération et la créativité. Dans ces conditions chacun pourra enfin se réaliser pleinement en trouvant par lui-même les ressorts du bien-être et le bonheur au travail.

Une chronique libre signée : Go-between
Chroniqueur au Journal de l’éco



Publi-rédactionnel

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