Commerce

Relance | L’urgence du « Made in local »

Relance | L’urgence du « Made in local »

2020 restera à jamais l’année des incroyables bouleversements. À travers le confinement imposé, les citoyens ont été nombreux à regarder autour d’eux, sans aller très loin, afin de se redonner de renouer des liens dans une logique de proximité. Il en va de même pour notre économie. Son développement ne passera que par le local.


En quelques semaines, le monde entier est entré dans une léthargie sociétale. Avec elle, l’économie quasi planétaire fut stoppée. Nombreuses ont été les entreprises, quel que soit leur taille, à devoir se réinventer pour survire. Aujourd’hui, force est de constater que ce sont principalement les entreprises qui ont misé sur la notion de proximité qui s’en sortent le mieux.

Le covid aura eu un impact positif sur la nécessité des Français à consommer local

Certes, les plateformes internationales ont un savoir-faire et des solutions qui peuvent répondre à des attentes précises. Mais en 2020, le covid nous aura également mis dans l’ardente urgence de davantage nous soutenir. Il ne suffit pas de planifier des « apéros Visio » pour faire exister les relations humaines. Il en est de même pour l’économie locale. Elle ne peut vivre et se développer que si la demande incite à une offre de proximité. Précisément, les Français sont aujourd’hui dans la logique de réorienter leurs choix. Ils veulent des réponses locales à des besoins locaux.

Consommer local

D’après un sondage IFOP de septembre 2017, 74% des Français étaient prêts à payer plus cher un produit fabriqué dans l’Hexagone. Ce chiffre a largement progressé depuis quelques semaines. Si les Français veulent consommer local, les entreprises entendent cette volonté du « consommer local ». Ils sont en effet 91% à penser que cela serait synonyme de la préservation des savoir-faire en France, et 86% à estimer que c’est la garantie d’avoir un produit fabriqué selon des normes sociales respectueuses des salariés.

Quel que soit le secteur, les entreprises sont nombreuses à se lancer dans le « Made in France ». Cette position a été largement mise en avant par les TPE et PME lancées par la jeune génération. Le savoir-faire artisanal né à l’époque de nos grands-parents est devenu une force, voire une fierté. Les consommateurs en veulent, les entreprises le revendiquent et le marché s’en porte mieux.

Dans une période où l’environnement est plus que jamais au centre des préoccupations, consommer français reviendrait aussi à diminuer l’impact écologique. Ce nouvel argument qui n’est pas des moindres est régulièrement mis en avant par les entreprises. Parfois l’argument devient le prétexte à des prix plus élevés justifiant ainsi le rapatriement par ces mêmes entreprises, de leurs chaînes de production délocalisées quelques années auparavant.

Quoiqu’il en soit le « Made in local » comme le « Made in France » satisfont de plus en plus les consommateurs exigeants, notamment sur l’origine des produits.

Sauver nos emplois
Le sujet concerne tout ce que nous pouvons acheter au quotidien : alimentation, vêtements, appareils technologiques, documentation, enseignes, équipements de maison, produits de beauté… pratiquement tout ! Consommer local, n’est pas l’unique rapport aux produits alimentaires cultivés sur le sol de nos campagnes. C’est d’abord la volonté de faire travailler son voisin, son père, ses enfants, ses amis….

Pour que chacun d’eux puisse vivre dignement, dépenser ici l’argent gagné et qu’à notre tour nous puissions nous aussi être des consommateurs.

De plus en plus, le « Made in France » figure partout parmi les plus beaux avantages pour vendre un produit. Pour beaucoup d’entre nous, un produit estampillé « Made in France » représente un produit français et l’acheter est même un acte citoyen.

Pour soutenir les producteurs locaux durant cette crise dont les conséquences financières sont inévitablement présentes, de nombreuses initiatives ont été lancées par des entreprises et collectivités. En Auvergne-Rhône-Alpes, la campagne « J’achète local, je soutiens mon producteur régional » mise en place par la Région facilite la mise en relation des producteurs locaux avec les habitants du territoire via une carte interactive.

Cette même initiative incite les supermarchés de la région à proposer des produits locaux et régionaux et agir ainsi dans l’intérêt des producteurs en difficulté.

Ne pas dépendre des autres

Dans une majorité de secteurs, se tourner vers une production et une consommation locale semble donc être la solution appropriée non seulement pour soutenir les acteurs économiques de notre territoire, mais aussi pour réduire notre dépendance envers les productions d’autres pays.

Au-delà de la crise sanitaire que traverse la France depuis plusieurs semaines, le pays pourrait connaître un nouveau tournant au cœur de son économie et un nouveau rapport à la consommation centré vers les circuits courts et non plus nécessairement dans une approche de mondialisation.

Durant son allocution du 31 mars dernier, Emmanuel Macron annonçait que certains grands groupes français comme Michelin seraient le théâtre d’une production massive et immédiate de masques.
« Il nous faut aussi et avant toute chose produire davantage en France, sur notre sol, car cette crise nous enseigne que sur certains biens, sur certains produits, certains matériaux, le caractère stratégique impose d’avoir une souveraineté européenne. Produire plus sur le sol national pour réduire notre dépendance et donc nous équiper dans la durée », affirmait le Président de la République lors de son allocution.

En cette période de crise sanitaire liée à la progression du Covid-19, l’importance pour les citoyens de se tourner vers les circuits courts et d’acheter français n’a jamais été autant d’actualité. La crise du Covid-19 nous amène à reconsidérer nos futurs achats dans une véritable logique du « Made in France » au nom de la qualité, de l’emploi et de la préservation de notre souveraineté.



Un article de Marc-Alexis Roquejoffre

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