Auvergne

Altruisme, coopération et autorité au cœur du management

Altruisme, coopération et autorité au cœur du management

Au quotidien, dans la gestion et la gouvernance de nos entreprises, nous prenons le temps de réfléchir et nous agissons ensuite. Paradoxalement, si l’on observe ce qu’il se passe quand nous nous sommes confrontés à des problèmes humains, nous sommes souvent contraints à faire tout l’inverse : décider et faire avant de réfléchir puis accepter d’en assumer ses conséquences.


Le discours ambiant teinté de politiquement correct enjoint les cadres à abandonner séance tenante leur façon de faire et leur devoir d’autorité pour adopter de nouveaux comportements et des idées qui ne sont pas exempts de simplisme et de pièges. C’est ainsi qu’ils sont incités à pratiquer le culte immodéré de la vertueuse autonomie et le rejet définitif des mauvaises contraintes qui nuiraient gravement à l’expression de la créativité et à l’esprit de coopération au sein de l’entreprise.

De l’altruisme et de la coopération… avec un cadre flexible et structurant

La réalité en matière humaine est complexe, elle nécessite une approche plus subtile et nuancée qui est enclin à donner un cadre structurant aux valeurs de l’altruisme et à la coopération au sein des groupes.

A la suite des travaux d’Adam Grant, professeur en psychologie de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie qu’il expose dans son livre Le triomphe des généreux : comment l’altruisme peut conduire au succès, nous pouvons émettre l’hypothèse que l’altruisme volontaire : le souci de l’autre et la tendance à aider et faciliter, renforce la capacité de coopération.

Adam Grant définit dans son livre l’altruisme en équipe comme : l’ensemble des actions volontaires et coûteuses des membres d’une équipe dont les autres bénéficient sans pour autant qu’elles soient imposées par l’organisation. Il décline en trois catégories « les ambitieux » (personnes qui veulent réussir) : le donneur, le preneur et l’échangeur.

Pour l’entraîneur… Sa réussite, c’est aussi la réussite des autres

Pour l’entraîneur ou le manager, réussir n’est pas une équation à somme nulle. Sa réussite, c’est également la réussite des autres. C’est un “mentor”, une personne d’exception qui amène les autres autour de lui à gagner et à se dépasser. Quel manager ne cherche-t-il pas à être ce genre de personne ? Le vrai leader qui entraîne l’équipe avec lui et que tous ceux de l’équipe le respectent.

La générosité est un puissant moteur de succès

Remercions Adam Grant de nous avoir révélé une découverte surprenante : au-delà du talent, de l’effort et de la chance, la générosité est un puissant moteur de succès.

Tout en étant conscient de cette découverte d’Adam Grant, le management doit cependant abandonner les idées trop simplistes sur les bons comportements, la vertueuse autonomie ou les mauvaises contraintes pour admettre enfin que la vie sociale rythmée et en perpétuel mouvement est essentielle tout en lui apportant ajustement et dosage.

La grande leçon de François Michelin…Nous demander pardon

Faut-il pour autant être égoïste, individualiste, prétentieux pour être le numéro 1 ? François Michelin, par la voix de son fils Étienne lors de ses obsèques, nous envoie un clin d’œil et nous donne une leçon magistrale de simplicité et de vérité. Au moment où il nous quitte après son incroyable parcours fait de conquêtes, d’innovations et de réussites, il nous demande humblement de le pardonner, « conscient d’avoir pu blesser, d’avoir été parfois trop dur, et de ne pas avoir été suffisamment à l’écoute de ses interlocuteurs »

Pourtant, si, pour François Michelin, comme pour bien d’autres, la réussite et le partage sont indissociables, ce n’est le cas pour tout le monde. Et bien malheureusement, nos sociétés sont souvent rongées par l’égoïsme, l’individualisme et la cupidité.

Pour pallier cet écueil et retrouver la confiance, la mobilisation de vos équipes, je vous invite à suivre les pas de François Michelin, pour cultiver au quotidien avec agilité et fermeté, le paradoxe difficile et complexe qui associe à la fois l’autorité et la bienveillance. Pour ce faire, je vous propose de retrouver, au-delà des modes managériales, le sens et la pratique des valeurs humaines qui font grandir : la patience, la gentillesse, la bonté, l’humilité, la gratitude, le respect, la courtoisie, l’empathie, la générosité, la persévérance et le courage.

 

Voir plus de chroniques de Gilles Flichy
gilles-banniere



Une chroniquede Gilles Flichy

Si vous avez aimé cet article,
partagez le !