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Auvergne-Sénégal, des rencontres économiques prometteuses

Auvergne-Sénégal, des rencontres économiques prometteuses

Organisé par L’ARDE Auvergne, à l’initiative d’entreprises auvergnates, Clermont-Ferrand a accueilli le premier forum Auvergne Sénégal pour un grand rendez-vous d’affaires composé de près de 200 décideurs dont une délégation de 50 représentants sénégalais du monde économique, politique, universitaire, institutionnel.
La formule a séduit les chefs d’entreprise auvergnats qui parlent déjà d’une deuxième édition.


Le Sénégal, pourquoi?

Tous les indicateurs économiques et démographiques le démontrent : l’Afrique Subsaharienne, et plus particulièrement le Sénégal,  est composée de pays en forte croissance avec lesquels il faut compter pour le développement des entreprises françaises. Le Sénégal, partenaire privilégié de la France avec laquelle il réalise 45 % de ses échanges, a atteint un taux de croissance de 5% en 2014 et s’est fixé un objectif de 7 à 8 % dans les prochaines années. Qui plus est, comme l’a rappelé son ambassadeur, Bassivou Sene, les prévisions démographiques sont un autre encouragement pour les entreprises auvergnates qui voudraient investir dans ce pays : le Sénégal affiche une estimation de 20 millions d’habitants pour 2050 ; Des habitants « qui partagent  une même langue, le français, facilitant l’échange, la solidarité et le développement des réseaux. »
Enfin, souligne son ambassadeur, « c‘est un pays apaisé, un pays de démocratie «  où les garanties de « multipartisme, solidité des institutions, reconnaissance des droits politiques et sociaux, liberté d’expression «  sont des arguments auxquels les investisseurs auvergnats peuvent être sensibles. Le Sénégal est prêt à les accueillir :  » Depuis 2000, le gouvernement s’est résolument orienté dans une dynamique de mise à niveau de ses infrastructures offrant de nombreuses opportunités d’affaires et d’investissements. »

Un programme de développement structuré

Le Sénégal a décidé d’adopter un nouveau modèle de développement pour accélérer sa marche vers l’émergence. Cette stratégie, dénommée Plan Sénégal Émergent (PSE), va servir de ligne directrice pour aller vers une transformation structurelle de l’économie basée sur 2 piliers : la consolidation des moteurs actuels de la croissance et le développement de nouveaux secteurs à forte capacité d’exportation et d’attraction pour les investisseurs.
Le PSE affiche trois ambitions commerciales : une politique d’attractivité avec recherche de développeurs, un développement des PME et TPE et la formation de la jeunesse.

C’est pour présenter ce cadre que chefs d’entreprises et décideurs économiques sénégalais (1) sont venus à la rencontre des chefs d’entreprise auvergnats pour une journée entière consacrée à des visites d’entreprises, des témoignages d’experts, des ateliers avec échanges  BtoB  animés par des chefs d’entreprise. Des rendez‐vous individuels avec Business France au Sénégal avaient été programmés en amont, permettant de répondre aux questions de l’entreprise : « Nous avons voulu mettre en relation des chefs d’entreprise pour qu’ils puissent se connaître, trouver des intérêts communs et développer ensemble » soulignent les organisateurs. Pour qu’ils puissent également découvrir que le Sénégal est prêt à accueillir des investisseurs étrangers. Des réformes clés sont en cours afin d’améliorer l’environnement des affaires : automatisation des procédures administratives, mise en place d’un dispositif fiscal et juridique incitatif et simplifié :  » Nous offrons un investissement sécurisé, des avantages fiscaux, l’exonération des taxes douanières. Il est facile d’investir au Sénégal. Le pays s’est doté d’outils pour accueillir les investisseurs avec une politique de guichet unique : il suffit de démontrer la pertinence de son projet. Cela prend 48 heures » rassure Bassivou Sene.

« Nous sommes venus avec le patronat sénégalais mais également avec des représentants de l’université et l’ensemble des acteurs clés. nous sommes venus vous faire passer le message ». Pour s’engager avec une « région extrêmement dynamique sur le plan économique, disposant d »un potentiel énorme sur le plan universitaire, d’une expertise dans le domaine médical ».

L’agriculture au premier rang des besoins

Tous les secteurs de l’économie sont concernés mais plus particulièrement les Infrastructures, ( BTP, Energie),  la Santé (Pharmacie, Equipements médicaux et E‐santé),   les T.I.C,  les éco‐industries, les services à l’industrie, l’éducation, la formation et l’agriculture.
La balance commerciale du Sénégal est déficitaire du fait de l’importation de riz, première denrée consommée dans ce pays qui n’en produit pas assez. L’estimation des besoins est à 1,5 milliards de tonnes de riz pour arriver à l’autosuffisance en 2017.
« Nous avons toutes les potentialités pour être autosuffisants »  précise Bassivou Sene : «  Nous avons la terre, l’eau et le potentiel humain, la jeunesse. Il faut de la mécanisation, de l’énergie, de la technique. Nous avons besoin de semences et aussi d’infrastructures pour acheminer la nourriture.  » Il n’existe aucune industrie semencière dans toute l’Afrique de l’Ouest, d’où les attentes vis-à-vis du groupe Limagrain, qui peut participer au développement du Sénégal, en apportant les semences de riz, de maïs pour les aviculteurs, de blé, qui correspondent aux besoins identifiés des Sénégalais.

Des entreprises auvergnates sont déjà présentes au Sénégal

Limagrain Afrique est implanté depuis 2 ans et demi au Sénégal, ALMERYS développement, depuis 5 ans, APAVE internationale,  possède 2 filiales avec 150 salariés et a investit 1,5 ME en 2 ans au Sénégal. Jérôme Martin Directeur adjoint de APAVE internationale confirme « une forte demande d’accompagnement sur des projets car ce pays possède énormément de richesses. Il est important que les entreprises auvergnates s’exportent dans ce pays qui a la confiance des bailleurs de fonds. »

Les laboratoires THEA, leader en ophtalmologie en Afrique, possèdent une société de distribution au Sénégal. Pour Jacques Fournet : « l’Afrique c’est un gros marché. C’est un continent dont on sait qu’il y a beaucoup de besoins. «  Et lorsque THEA n’est pas en recherche d’un marché, il y a encore beaucoup à faire pour venir en aide aux populations. THEA a créé une fondation dirigée par un ophtalmologiste africain et, à la demande de l’OMS, a mis au point un collyre anti-trachome ( maladie liée au manque d’eau et d’hygiène). Ces 4 dernières années, ce sont trois fois 120 000 personnes qui ont été traitées gratuitement au nord du Cameroun. Toujours dans le domaine de la santé, l’Université d’Auvergne et THEA ont un programme d’accueil de médecins africains venus se spécialiser dans les domaines de la bactériologie, et de l’ophtalmologie.

Pour les collaborateurs d’ALMERYS , « les premiers contacts datent de 7 ans. On a démarré il y a 5 ans avec un opérateur telecom ( SONATEL) et mis en place un « appli » permettant l’accès aux soins (le Sénégal dispose d’un système de protection sociale). Il s’agit d’une plateforme type serveur avec accès par carte à puce sur le modèle de la carte vitale. » Des projets sont en cours dans le champ de la télémédecine et le suivi des patients à domicile.

Les entreprises organisatrices de ce forum ne cachent pas leur enthousiasme et veulent le partager :
 » Nous sommes venus témoigner dans ce forum pour dire aux autres PME qu’il faut aller vers ce pays, pour créer un engouement, rendre les choses plus faciles pour tout le monde. »

Un engouement que les sénégalais partagent pour l’Auvergne en venant à Clermont-Ferrand, chercher des partenaires comme cette entreprise GSIE technologie, qui a déjà identifié 3 structures avec lesquelles son dirigeant souhaiterait privilégier des partenariats : « ils ont une expertise qui peut nous intéresser pour trouver des débouchés et internationaliser.  Les premiers contacts sur le forum sont prometteurs. »

 

(1) composition de la délégation :
Des chefs d’entreprises Sénégalais et des représentants des organismes Sénégalais :
Agence de Promotion des Investissements et Grands Travaux au Sénégal (APIX)  o bureau Opérationnel de suivi du Plan Sénégal Emergent (BOSSE)  o Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques du Sénégal (FONSIS :   o Conseil National du Patronat au Sénégal (CNP)  o Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (CNES)  o Conseil des Investisseurs Européens du Sénégal (CIES)  o Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD)  o Agence de Développement et d’Encadrement des PME du Sénégal (ADEPME)  o Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)



Un article de Chantal Moulin

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