Industrie

Céréales Vallée : une mission exaltante pour fêter les 10 ans

Céréales Vallée : une mission exaltante pour fêter les 10 ans

Après 10 ans d’existence, Céréales Vallée a fait le bilan en assemblée générale, le 10 mars, avant d’écrire une nouvelle page de son histoire. Lancé en 2005, le pôle de compétitivité est plus que jamais au centre de l’actualité, avec la création d’un Laboratoire d’Innovation Territorial, annoncé par Stéphane Le Foll, lors du salon de l’Agriculture. Cette année marque également un changement à la tête de la structure, le départ à la retraite de Grégoire Berthe, directeur général, remplacé par Bernard Béjar.


« Le pôle est dans une vraie dynamique. Il y a une forte attente et un effet d’attraction », lance d’emblée Grégoire Berthe. Après 10 ans passé à fédérer les acteurs de la filière céréalière autour de Céréales Vallée, la mayonnaise semble prendre. A voir les projets en cours et ceux à venir, difficile de contredire le jeune retraité.

Un changement de direction dans la continuité

Ingénieur agronome passé par la recherche et la mise en marché chez Limagrain, avant de se consacrer aux relations institutionnelles, Grégoire Berthe laisse la place en ce début d’année à Bernard Béjar, avec qui il travaille en binôme depuis quelques mois. Passionné de métiers au sens large, Bernard Béjar a débuté par les systèmes d’information avant de créer sa société d’accompagnement. Il découvre les sciences du vivant lors de son arrivée chez Limagrain en 2005. Entrepreneur, il passe ensuite un MBA stratégie et finance et prend la tête d’une des filiales du groupe, en Angleterre, avant de revenir en France en 2014.

 L’usage au centre de la réflexion de Céréales Vallée

« La spécificité de Céréales Vallée est de s’inscrire dans une verticalité. Nous partons des usages pour identifier des points d’améliorations et remonter la chaîne », présente Bernard Béjar. Connecté aux acteurs de la filière céréalière (agriculteurs, chercheurs, collecteurs, industriels et formateurs) et aux institutions, Céréales Vallée a accompagné plus de 300 projets de R&D et industriels depuis 2005. « Les projets émergent des discussions avec les adhérents. Nous allons à leur rencontre au minimum une fois par an, ce qui nous permet de très bien les connaître », indique Grégoire Berthe. Le pôle compte actuellement 89 adhérents, dont plus de la moitié d’industriels, et parmi eux plus 50% de PME.

Co-présidé par la Région et l’Etat, le pôle de compétitivité permet de lever des financements publics. Sur les 500 millions d’euros de financement total, 39% ont pour origine des aides publiques. Le pôle s’appuie notamment sur le Fond Unique Interministériel, BPI France, et l’Agence Nationale de la Recherche au niveau national. Au niveau international, la structure souhaite accroître sa notoriété afin de coordonner des projets d’envergure européenne.

A l’origine d’une filière cornflakes française

Parmi les réussites, le projet « GranoFlakes » devrait permettre la création d’une filière de production de cornflakes exclusivement française. Issue d’un travail mené sur la plante et avec les industriels, des variétés seront bientôt cultivées sur le territoire. Le pôle pourra compter dans les prochaines années sur le Plan d’Investissement d’Avenir 3, doté dans son ensemble de 10 milliards d’euros, avec comme projet phare, le Laboratoire d’Innovation Territorial (LIT). Ce « laboratoire vivant dédié à l’agro-écologie en grandes cultures », sera porté par la coopérative Limagrain et animé par Céréales Vallée.

 Un living Lab de 200.000 ha

« Le LIT est la concrétisation d’un travail qui a contribué à montrer que la région comptait et avait beaucoup d’atouts », indique Bernard Béjar Dans la continuité des actions menées, ce projet vise l’innovation en privilégiant l’expérimentation et en gardant l’usage et l’agriculteur au centre de la réflexion. « Le laboratoire va s’étendre sur une surface de 100.000 ha et regrouper 2.000 agriculteurs, sur plusieurs types de sol et de climats, à l’échelle d’un bassin versant », détaille Bernard Béjar. Il sera ainsi possible d’optimiser la production avec une gestion sur l’environnement et la société. « L’une des particularités de ce projet pilote, est son approche territoriale, avec des composantes environnementales, économiques et sociétales », souligne Grégoire Berthe. Tous les acteurs des filières seront donc concernés.

Le pôle n’est toutefois pas en reste sur ses trois autres thématiques, la nutrition animale, l’alimentation humaine et les agro-matériaux. De nombreux projets sont en cours, comme une réflexion sur le gluten ou la création d’outils et de base de données pour la caractérisation des grains, en vue de leur affectation directement en sortie de champ. Enfin Céréales Vallée accompagne ses adhérents dans la détection des sujets de demain. « Notre métier est aussi de détecter où est ce que ça bouge, métier par métier », conclut Grégoire Berthe.



Un article de Yvan Guilhot

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