Industrie

Compétitivité et financement des industries technologiques d’Auvergne 

Compétitivité et financement des industries technologiques d’Auvergne 
Jean-François Pilliard, Délégué Général de l’ Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) nationale, Vice-Président du MEDEF en charge du Pôle Social et François LEMASSON, Président de l’UIMM Auvergne

Jean-François Pilliard, Délégué Général de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) nationale, Vice-Président du MEDEF en charge du Pôle Social et François Lemasson, Président de l’UIMM Auvergne ont organisé une réunion d’information pour les entreprises industrielles d’Auvergne sur le thème : « Compétitivité et financement des industries technologiques d’Auvergne »
Cette conférence a été l’occasion de faire un point sur les actions menées par l’UIMM nationale, sur la situation économique et sociale et le nouveau projet global de l’UIMM Auvergne.


Accompagner la performance des industries technologiques d’Auvergne

Créée par les industriels pour agir en leur nom, l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) Auvergne a pour vocation de représenter les Entreprises régionales industrielles et technologiques au nombre de 1210 (soit 80 % des PME). Ces entreprises emploient 26 267 salariés répartis sur 7 grands secteurs : Métallurgie et transformation des métaux (53% des effectifs), l’électricité, électronique et numérique (24 %), Mécanique, matériels et équipements ( 21%), l’automobile (9%), aéronautique, spatial et défense (2%), et le ferroviaire ( 1%).

En tant qu’acteur clé du dialogue social, elle les représente auprès des partenaires sociaux et négocie les accords et conventions collectives territoriales de branche. L’UIMM Auvergne met à la disposition de ses 244 adhérents un service juridique avec accompagnement technique, documentation, veille juridique, informations, conseils. Dans son nouveau projet pour se mettre plus à l’écoute des besoins des entreprises, l’UIMM veut soutenir la compétitivité dans des secteurs complémentaires comme la santé, la sécurité, l’environnement. Tout en continuant à proposer une offre en matière de droit social, son « cœur de métier », l’UIMM souhaite également offrir des services dans d’autres domaines comme les Ressources Humaines, la gestion des compétences, l’insertion des jeunes.

« Notre volonté est de faire progresser le champ du social au sein des entreprises industrielles. Ce qui est innovant c’est d’aller sur le terrain industriel. On ne peut faire du social sans aller sur le champ de l’économique » explique Jean-François Pilliard, Délégué Général de l’UIMM nationale.

Dans des TPE qui ne disposent pas d’un département Ressources Humaines, l’UIMM, comme toute chambre syndicale, fonctionne comme un centre ressource : « C’est un lieu d’animation qui irrigue le terrain, un lieu d’expertise. »

Des dispositifs pour aider les entreprises à se moderniser

Les industries technologiques françaises comptent parmi les plus performantes du monde dans de nombreux secteurs représentés par des petites et moyennes entreprises extrêmement dynamiques et reconnues internationalement dans leur domaine.

Premier volet de cet accompagnement des entreprises au développement de leur compétitivité, la formation professionnelle : l’AFPI (Association de Formation Professionnelle de l’Industrie ) Auvergne et le CFAI (Centre de Formation d’Apprentis de l’Industrie) d’Auvergne proposent aux salariés de l’industrie un large éventail de formations pour tous les niveaux et à tout moment de la vie professionnelle. Ce qui est visé est l’élévation des qualifications : «  la question du coût du travail en tant qu’élément de compétitivité nous interroge ; pour nous cela passe par la production de haute valeur ajoutée. Les enjeux : avoir les compétences en temps et en heure » précise Jean-François Pilliard. L’observatoire des métiers et la veille qui est observée au sein de l’UIMM sur l’évolution des qualifications et des emplois est un des outils mis en place par la profession pour alerter les entreprises mais aussi l’éducation nationale et pôle emploi « pour faire connaître les besoins ».

L’autre outil présenté aux chefs d’entreprises par François Lemasson, Président de l’UIMM Auvergne, lors de cette matinée d’informations est un fonds d’aide aux entreprises : UIMM Invest. Mettre en place un projet d’innovation ou de développement au sein d’une PMI nécessite souvent le recours à des financements supplémentaires que les organismes bancaires sont frileux à accorder. Le dispositif UIMM Invest, structure nationale décentralisée permet à des PMI d’accéder à des prêts participatifs pour se lancer dans des projets de développement nécessitant la réalisation d’études et des investissements, notamment immatériels.

Des besoins en recrutement importants

C’est un paradoxe qui pose un défi aux recruteurs : alors que notre pays connait depuis plusieurs années un contexte difficile avec des pertes d’emplois conséquentes dans l’industrie, ces dernières ont des besoins importants en compétences qu’elles peinent à trouver. Les besoins en main d’œuvre qualifiée dans l’industrie sont estimés entre 80 000 et 100 000 personnes par an d’ici 2020 d’après les études menées par l’Observatoire Prospectif des Métiers et des Qualifications de la Métallurgie. Dans notre région confirme Aline Picarony, Déléguée Générale de l’UIMM Auvergne, la relève n’est pas assurée dans plusieurs secteurs : « la coutellerie est très nettement en déficit de compétences » et accuse un manque chronique de polisseurs. De même dans l’aéronautique ; les chaudronniers et surtout les soudeurs aéronautiques sont rares.

Ce n’est pas faute d’être entendus par les pouvoirs publics : le Conseil régional d’Auvergne travaille en étroite collaboration avec la filière : « nous vivons dans une région dans laquelle l’entreprise est très écoutée. Sur le champ de la formation et de l’alternance  nous bénéficions d’une coopération assez atypique. Alors que les autres régions privilégient l’insertion, le Conseil Régional d’Auvergne privilégie l’alternance et la qualification des personnes les moins qualifiées. La réponse de la région Auvergne est un soutien important comme le prouve le très bel outil qu’est l’aérocampus pour la formation des jeunes ; il pourrait aussi servir pour la formation des salariés des entreprises. » reconnaît Aline Picarony.

« C’est une question d’attractivité. Pendant longtemps on a vécu avec un système éducatif qui se préoccupait peu des besoins des entreprises. Par ailleurs l’entreprise n’a jamais été beaucoup aimée en France. On n’aime pas beaucoup l’apprentissage non plus. Cumulé à une image déficitaire, difficile de trouver des jeunes qui acceptent d’aller se former dans ce secteur.» déplore Jean-François Pilliard.

Entre départs à la retraite et nécessité de relever les défis mondiaux de l’innovation, de la compétitivité et de l’évolution des métiers industriels, l’enjeu du programme de communication de l’UIMM, est de permettre aux entreprises de convaincre les jeunes d’acquérir les compétences dont elles ont besoin pour se développer : « Pourtant tout le monde vous dira la diversité des métiers, l’intérêt du travail, l’absence de routine. Aujourd’hui travailler dans l’industrie pour un jeune « c’est participer à l’aventure industrielle », particulièrement dans le domaine de l’industrie technologique. « c’est à la filière de montrer que l’industrie offre de belles opportunités de carrière pour attirer plus de jeunes » car elle souffre d’un déficit d’image.

Promouvoir les métiers de l’industrie

Depuis plusieurs années la filière multiplie les campagnes de communication pour attirer les jeunes, non sans un certain succès. La dernière en cours, « Les Industries Technologiques, l’avenir on y travaille » exprime la volonté de parler de la métallurgie sous l’angle de l’innovation tout comme le Pro-Pulsion Tour. En partenariat avec le Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et de la Vie Associative, cette tournée événementielle au sein de deux caravanes spécialement aménagées part à la rencontre des collégiens, des lycéens et du grand public pour faire découvrir les métiers industriels.

L’UIMM gère aussi une fondation pour l’insertion, l’emploi et la formation. Agir pour l’insertion dans l’industrie ( A2I), présidé par Anne Lauvergeon, est le 1er opérateur dans le champ de l’insertion depuis 2009. Ce fonds de dotation dédié à l’insertion des jeunes éloignés de l’emploi représente à la fois un engagement citoyen, combattre l’exclusion en construisant des parcours vers l’emploi, et une réponse aux besoins des entreprises industrielles en matière de recrutement.

A l’initiative du Ministère du Redressement Productif, la Semaine de l’Industrie a pour objectif de faire découvrir au grand public l’Industrie, ses métiers et ses formations. Voir le site de la Semaine de l’Industrie. L’UIMM Auvergne participe activement à cette opération de promotion des entreprises industrielles dont la prochaine édition se déroulera du 30 mars au 7 avril avec un focus particulier sur les métiers en tension en Auvergne.

Reste à savoir si les jeunes emprunterons ces chemins que la filière s’ingénie à baliser à leur intention.
Voir le film : « Les Industries Technologiques, l’avenir on y travaille »



Un article de Chantal Moulin

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