Commerce

Confinement | Les commerçants refusent d’être sacrifiés

Confinement | Les commerçants refusent d’être sacrifiés

En réponse à la dégradation de la situation sanitaire, le président de la République a décidé la mise en place d’un nouveau confinement entre le 29 octobre et le 1er décembre 2020. Ce confinement contraint à la fermeture des rayons et des magasins de produits dits « non-essentiels ». Les commerces, fragilisés par cette décision, demandent la réouverture rapide et responsable des points de vente et des mesures de soutien à la hauteur de la gravité de la situation économique. 


C’est ainsi tout un pan majeur de notre économie qui est de nouveau mis à l’arrêt pour la deuxième fois en quelques mois. Commerces de l’habillement, de la chaussure, de la culture, de l’électroménager, du multimédia, du meuble, du sport, du jouet, de l’optique, de la beauté, de la parfumerie, de la bijouterie-horlogerie, des arts de la table, de fleurs, de la coiffure, etc., ce sont plusieurs centaines de milliers de points de vente à travers la France et plus de 1,2 millions d’emplois salariés et d’indépendants qui sont aujourd’hui menacés.

C’est pourquoi la CPME demande solennellement au gouvernement de rouvrir tous les commerces dès le 13 novembre et de mettre en œuvre de véritables mesures de soutien bénéficiant à l’ensemble de ces entreprises, quels que soient leur taille et leur secteur. Si les organisations et fédérations signataires comprennent l’importance de la lutte contre la crise sanitaire, elles dénoncent une décision de fermeture injuste, inéquitable et lourde de conséquences économiques, sociales et territoriales.

Inéquitable car en privant le commerce physique de sa pleine activité, elle laisse le champ libre à la seule vente à distance et fait des géants internationaux les grands gagnants de cette crise. Les ventes en ligne ne représentent en moyenne que 10% de l’activité des commerces de détail. Par conséquent, les solutions alternatives mises en place – click and collect, prise de rendez-vous, livraison – permettront seulement de maintenir une part résiduelle de l’activité des points de vente mais en aucun cas elles n’assureront la survie des commerces.

La période des fêtes de Noël – la plus importante pour la plupart des commerçants – représente entre 20% et 60 % du chiffre d’affaires de l’année. Faute de pouvoir réaliser leur activité, et dans une situation financière déjà extrêmement fragile après 8 mois de crise sanitaire, la survie de milliers de commerçants est menacée, ainsi que des centaines de milliers d’emplois à travers toute la France. Le risque de la disparition massive des commerces est réel, aussi bien dans les petites et moyennes villes que désormais dans les grandes agglomérations.

Dans ces conditions, le succès de la lutte contre la Covid-19 repose tout autant sur l’efficacité des mesures sanitaires que sur son acceptabilité collective. Les décisions prises ne peuvent être acceptées que lorsqu’elles sont comprises et ressenties comme justes par tous. Force est de constater que ces conditions ne sont aujourd’hui pas réunies et que les inégalités et les incompréhensions restent criantes.

Faute de vaccin disponible à court terme, que feront les commerces si dans les prochains mois une 3ème ou une 4ème vague de propagation de la Covid-19 survient ? Devront-ils à nouveau fermer ? Revivront-ils une nouvelle fois ce jour sans fin ? Non, les commerces ne survivront pas à ces fermetures successives. Le président de la République l’a dit : nous devons apprendre à vivre avec le virus.

Au moment où les Français commencent leurs achats de Noël, il est plus que jamais essentiel de mettre en oeuvre, ensemble, les moyens les plus adaptés pour accueillir les clients en toute sécurité. Cela suppose une réouverture responsable des points de vente pour permettre à une partie des Français d’anticiper leurs achats et de ne pas les concentrer sur les toutes dernières semaines de l’année. Les commerçants sont prêts à travailler avec le Gouvernement au renforcement, lorsque cela est possible, des règles sanitaires.

Ce sauvetage du commerce suppose également des mesures d’accompagnement à la hauteur des enjeux compte tenu d’une fin d’année à très haut risque.

Il n’est pas acceptable que des milliers d’entreprises soient toujours exclues de ces dispositifs. Tous les commerces qu’ils soient ouverts ou fermés subissent les décisions prises pour lutter contre la crise. Au-delà des seules TPE, des centaines de réseaux de magasins, PME et ETI, sont en danger, quelle que soit leur taille ou leur organisation juridique. Comme l’a dit le Premier ministre « les mesures d’indemnisation les plus larges seront mises en place car les commerçants n’y sont pour rien, c’est une question d’éthique ».

 

La CPME demande donc au gouvernement d’étendre sans délai les mesures de soutien à l’ensemble des commerces, quelle que soit leur taille ou leur secteur. Cette règle vaut aussi bien pour les loyers, le fonds de solidarité, les charges sociales ou encore les prêts participatifs. Au-delà de l’État, les banques et les assurances doivent également prendre toute leur part à cette crise : les prêts garantis aux entreprises doivent être octroyés autant que de besoin et les délais de remboursements étendus. Les pertes d’exploitations subies par les commerces doivent être indemnisées.

 

 



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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