Finance
En déplacement à Montagnac (Hérault) samedi 17 avril, Jean Castex a annoncé la création d’un « fonds de solidarité exceptionnel » d’un milliard d’euros pour les agriculteurs touchés par le pire épisode de gel depuis 30 ans. Ce gel intense qui frappe la France depuis près de deux semaines a détruit plusieurs centaines de milliers d’hectares de cultures. Même si l’impact définitif ne sera connu qu’à la fin de la récolte, au moins 60 départements ont été touchés.
Lors d’une table ronde avec des représentants agricoles et des élus, le Premier ministre a déclaré : « L’Etat doit être à la hauteur de cette catastrophe. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ». Ce fonds s’ajoute donc à toutes les autres aides versées et sera octroyé en fonction des « pertes réelles » subies.
Jean Castex mettra également en place plusieurs mesures d’urgence comme le report et l’exonération de charges sociales, des dégrèvements de taxes foncières sur le non bâti (TFNB), ou encore la mobilisation des dispositifs existants en matière d’activité partielle. Une enveloppe d’urgence sera par ailleurs allouée aux préfets pour apporter un soutien immédiat aux exploitations les plus durement touchées. L’objectif étant d’attribuer ces dernières dès le début du mois prochain.
L’indemnisation des arboriculteurs au titre du dispositif des calamités agricoles sera exceptionnellement portée jusqu’à 40% (contre 35% habituellement) pour les pertes les plus importantes.
Les autres filières qui ne sont pas aujourd’hui couvertes par ce régime de calamités agricoles, notamment les viticulteurs, bénéficieront d’un soutien exceptionnel similaire. Une aide forfaitaire basée sur la perte de chiffre d’affaires mensuel sera également accordée « sur le modèle du fonds de solidarité mis en place pour la crise sanitaire ». Ce fonds sera aussi ouvert aux entreprises dépendantes de ces filières et donc impactées par l’absence de récolte.
Au moins un tiers de la production viticole française sera perdue à cause du gel, ce qui représente à peu près deux milliards d’euros de chiffre d’affaires en moins pour la filière, selon une première estimation communiquée par le secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey. Quant à Bruno Darnaud, président de l’AOP pêche et abricots de France, il s’attend à perdre cette année la moitié de la production, soit un manque à gagner d’un milliard et demi d’euros.
Durant la table, le Premier ministre a insisté sur la gravité de la situation, « l’heure est grave » a-t-il souligné.
Il a ensuite précisé que ces mesures sont « encore partielles et mériteront d’être complétées », notamment dans le cadre de la révision de la politique agricole commune (PAC). « Nous avons besoin d’une agriculture forte, c’est une question de souveraineté, de compétitivité. On va vous aider à vous relever », a-t-il promis aux agriculteurs.
Un article de la rédaction du Journal de l’éco