Industrie
DIETAL | Les salariés de l’entreprise mobilisés pour sa reprise en SCOP
permaliensArticle publié le
Après avoir été mise sous procédure de sauvegarde par le Tribunal de Commerce de Clermont-Ferrand, l’entreprise DIETAL, à Saint-Georges-de-Mons (63), a finalement été placée en liquidation judiciaire en novembre dernier. 76 salariés de DIETAL se sont positionnés pour une reprise sous forme de SCOP.
Au total, 4 structures se sont proposées pour la reprise de DIETAL. D’abord, les salariés de DIETAL ; mais aussi le fabricant d’éclairage professionnel VELUM, implanté à Strasbourg ; le groupe de sociétés multitechniques reprises à la barre de tribunaux de commerce ASSMANN ; et enfin Marc Dietschi, fils du créateur de DIETAL qu’il a vendu au début des années 2000.
Au-delà des offres financières et de maintien de l’emploi, ce sont deux philosophies qui vont se confronter à la barre du Tribunal de Commerce. Pour ASSMANN et DIETSCHI, la poursuite du même modèle économique avec le maintien des mêmes actionnaires, voire de l’usine en Roumanie, est le socle du projet. C’est pourtant ce modèle qui avait fait subir à DIETAL une hémorragie de clients et de marges induisant un passif lourd et une première vague de licenciements en 2019.
Les salariés repreneurs en SCOP et VELUM, pour leur part, entendent renouer avec une stratégie industrielle française. Par contre, VELUM, dont le centre décisionnel se trouve à 600 km, aura une vision des enjeux du territoire forcément différente de celle de repreneurs vivant sur les Combrailles, maîtres de leur outil de travail et qui seront plus enclins à tout mettre en œuvre pour y pérenniser une activité essentielle.
Le projet des salariés consiste à prendre en main le nouveau destin du site de Saint-Georges-de-Mons pour faire de cette pépite industrielle un des acteurs majeurs français de la conception et de la fabrication de luminaires professionnels, désinfectants ou non, « made in France », de haute technicité, à diffuser sur la scène nationale et internationale dans le cadre d’une SCOP.
La rencontre d’autres dirigeants organisés en SCOP a rapidement emporté l’adhésion des repreneurs pour ce modèle dont l’une des vertus est de privilégier un ancrage territorial.
L’Union régionale des SCOP Auvergne-Rhône-Alpes a, dès lors, soigneusement analysé la viabilité du projet industriel, les motivations des repreneurs et l’équilibre économique. Selon elle, le projet porté par les salariés réunit tous les ingrédients nécessaires. Parmi les 40 dossiers de reprise qui lui sont soumis chaque année, elle a ainsi pris la décision de venir en appui à celui de DIETAL.
Fort de l’expertise des collaborateurs en place, un nouvel élan pour un développement national voire international pourrait dès lors être impulsé. L’équipe est capable de gérer des produits complexes tant en matière de R&D, que de production ou de gestion.
L’Union régionale a mobilisé ses partenaires financiers pour donner au projet les moyens de son ambition et pérenniser son activité. Si leur offre est retenue, les repreneurs salariés rejoindront un réseau qui a prouvé son succès à de nombreuses reprises sur le territoire auvergnat.
Un article de la rédaction du Journal de l’éco