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Dr PENAULT-LLORCA : « Pour une approche plus globalisée de la lutte contre le cancer »

Dr PENAULT-LLORCA : « Pour une approche plus globalisée de la lutte contre le cancer »
Crédit photo : Jean SEPPAK

Invitée du petit déjeuner du Club de la presse Auvergne, Frédérique Penault-Llorca, directrice générale du Centre Jean Perrin, a expliqué la politique médicale et d’investissement qu’elle conduit depuis fin 2013. A l’aide du plan cancer 3, elle espère bien mettre en œuvre de nouvelles avancées scientifiques et poursuivre les collaborations avec les entreprises, les autres centres de cancérologie et l’international. L’entreprise de toute une vie au service de la médecine.


Docteur née à Chamalières et formée à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand, la brillante et expérimentée oncologue a pris la direction du Centre de lutte contre le cancer Jean Perrin (CJP) depuis fin novembre 2013. Elle dirige également ERTICa, une équipe de recherche de 60 personnes qui travaillent notamment sur un type de cancer du sein très agressif, le Triple négatif. Son travail consiste à mettre en œuvre la politique médicale et d’investissement de l’établissement clermontois, en harmonie avec le projet médical. Fort d’un budget de 70 millions d’€uros, financé par les recettes de l’activité hospitalière et les dotations de l’Agence régionale de santé (ARS), elle précise néanmoins « l’impossibilité de recevoir des dons des sociétés pharmaceutiques pour appuyer notre action, rejetant un éventuel conflit d’intérêt, en tous cas pour le centre que je dirige. » Les idées ne manquent pourtant pas à financer.

Concernant les projets en cours de développement, elle met en avant le nouveau plan cancer 2014-2019, « portant sur les patients, la formation professionnelle, l’innovation thérapeutique, la recherche, le dépistage et la lutte contre le tabac. Il est nécessaire de prioriser les facteurs de risque. On estime que 40 % des cancers seraient évitables si l’hygiène de vie était bonne. Il faut donc agir sur les consommations de tabac et d’alcool, l’alimentation, l’exposition au soleil, l’activité physique… A Clermont, notre plateforme de diagnostic moléculaire permet de caractériser 900 cancers/an, pour 8 000 nouveaux cas chaque année, soit 11 % des cas. Nous avançons sur plusieurs fronts, notamment pour affiner les traitements » précise-t-elle.

Malgré les progrès notables, « on ne doit pas remettre en cause le dépistage du cancer du sein ! » [ndlr : gratuit pour toutes les femmes à partir de 50 ans] affirme la DG. Les innovations sont le nerf de la guerre contre la maladie, l’investissement indispensable pour concrétiser cet ambitieux combat. Deux nouveaux appareils devraient bientôt rejoindre le site Montpied à Saint-Jacques. Hypofractionnement (dose de traitement chimique densifiée mais sur une plus courte période), chirurgie ambulatoire (entrée le matin, opérée l’après-midi et sortie le soir), radiologie interventionnelle (traitements multiples et bien ciblés) sont les preuves d’avancée thérapeutique remarquable pour le quotidien des patients.

En France, le CJP collabore avec le Cancéropôle de Toulouse, au contact de start up pour développer notamment des médicaments sur certains récepteurs mis en évidence dans le cancer du sein. Plusieurs contrats très encadrés sont en cours de signature, avec une portée internationale. L’Institut Gustave Roussy à Villejuif, premier centre anti-cancer européen, travaille avec le CJP sur la recherche pathologie pulmonaire et plusieurs essais cliniques. Le CJP fait désormais partie des 12 centres « Clip 2 » d’essais précoces (habilité à réaliser la première utilisation de médicament sur l’Homme), avec de prochains essais sur les tumeurs cérébrale et ovarienne. Le centre clermontois collabore même avec le très réputé Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York. Des collaborations essentielles à l’international pour décupler les progrès.

Au rang des projets en tête, « je souhaite que nous développions une approche plus globalisée du suivi, en intégrant notamment l’étape de l’après cancer. L’accompagnement doit être élargi aux soins de support, comme par exemple la diététique, la pharmacie clinique, la psycho-oncologie, la médecine dentaire, mais aussi l’acupuncture, le thermalisme… ». Une vision tournée vers l’avenir et la promesse de progrès toujours plus importants pour les patients en soin.

 Jean SEPPAK

 

 

 



Publi-rédactionnel

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