Etudes, conseil, expertise

EDS Conseil à Clermont-Ferrand, un cabinet qui donne du sens

EDS Conseil à Clermont-Ferrand, un cabinet qui donne du sens
Claire Migne et Emmanuelle Neuville

Claire Migne et Emmanuelle Neuville se sont rencontrées sur les bancs de la faculté de psychologie à Clermont-Ferrand au début des années 2000. A la tête du cabinet conseil Enquête de sens (EDS) depuis 2009, le binôme développe une ingénierie sociale auprès de collectivités, d’établissements médico-sociaux, et conduit des actions de formation. Issues du Laboratoire de Psychologie Sociale et COgnitive (LAPSCO), elles tracent un réel trait d’union entre université et entrepreneuriat…


L’idée a germé en 2007 dans leur esprit suite à leur thèse au laboratoire clermontois de psychologie sociale et cognitive (LAPSCO). « L’avenir tracé de Maître de conférence ne nous convenant plus, nous avions envie d’appliquer sur le terrain les théories apprises en cours. Inscrite comme demandeuse d’emploi à Saint Flour (Cantal), j’ai rencontré une conseillère en charge d’accompagner les porteurs de projet. Nous avons intégré la couveuse d’Altitude BGE pendant un an, le temps de tester et créer l’activité » se rappelle Claire Migne. « Au démarrage, nous avons aussi reçu une aide de la cellule de valorisation de la recherche de l’université Blaise Pascal, sous le regard bienveillant de l’incubateur BUSI » ajoute Emmanuelle Neuville. Un « chapeau » facilitant la confrontation à la réalité du terrain économique. Première mission grandeur nature avant d’aller plus loin dans la démarche créative. Une formation à l’Institut de la PME complètera le bagage des codirigeantes.

En 2009, le cabinet Enquête De Sens est créé pour de bon, proposant des enquêtes basées sur la psychologie sociale. La recherche de sens, l’interrogation est à la base de leur offre. « Nous développons une offre à trois volets : la formation, l’ingénierie sociale et la collaboration scientifique, notamment avec le LAPSCO. » Docteurs en psychologie sociale (bac +8) et reconnues organisme de formation, les deux compères interviennent régulièrement auprès des étudiants de l’UFR de Psychologie, de l’UFR Langues appliquées, commerce et communication, au sein du DU de Médiation dans les organisations/écoles, auprès des cadres de santé et des infirmiers anesthésistes etc… « L’offre d’ingénierie sociale est elle centrée sur les évaluations externes dans les établissements médico-sociaux (centre médico-social et éducatif, foyer occupationnel, maison d’accueil handicap/retraite) et les enquêtes d’opinion (acceptabilité de la voiture autonome, sous-emploi des femmes dans le Cantal etc…). Nous bénéficions d’une collaboration avec le cabinet Guérard Conseil, très expérimenté dans ce domaine et possédant une très bonne connaissance du territoire ». L’enjeu est d’établir les liens de causalité, comprendre le comportement de l’individu dans la société ou au sein d’un groupe. Historique dans la construction d’EDS, le lien partenarial avec le LAPSCO est plus que d’actualité puisqu’elles collaborent régulièrement sur des travaux de recherche et des enseignements auprès des étudiants de psycho. Lien a/effectif entre le cabinet et l’université…

La création d’entreprise, une belle aventure, un formidable apprentissage sur soi…

Les étudiants, les établissements médico-sociaux et les collectivités sont les cibles clairement définies. « Dernièrement, nous avons travaillé avec Riom Communauté pour définir les besoins des seniors en matière de logement (cohabitation, habitat intergénérationnel, résidence senior). » Elles réfléchissent aussi avec le parc naturel des Volcans sur les énergies renouvelables, avec le parc des Grands Causses sur les besoins en services à la personne, et s’orientent doucement mais sûrement vers le monde de l’entreprise. « On a des choses à dire, on peut apporter un regard, des outils, des pistes, des sensibilisations sur les thématiques sociales, notamment le climat sur l’entreprise » affirment-elles à l’unisson. A l’heure où les Français attendent des mesures sociales de l’entreprise en matière de santé, bien être, développement local et emploi (étude Institut RSE), le binôme est à la croisée des chemins. « Notre activité se porte plutôt bien, nous sommes paradoxalement plus à l’aise actuellement en dépit du contexte économique mais nous ne sommes pas pour autant en mesure d’embaucher. Nous souhaitons d’abord profiter de cette période » admettent-elles de concert. Envie de grandir, de se développer ? « Nous ne serons jamais une grosse structure. Gérer des salariés, c’est un autre métier. Maintenons déjà notre activité… Demain peut-être passerons-nous à 3, mais nous sommes conscientes qu’un salarié est une responsabilité de plus. » Un signe de développement et de nouvelles charges à assumer.

Pas commerciales pour un sou, elles ont bien conscience de leurs qualités. « Nous avons commencé en bas, parfois sans rémunération ou assez faibles. Nous avons eu la chance de pouvoir nous appuyer sur le réseau universitaire pour lancer l’activité, rencontrer les bonnes personnes avec qui on travaille encore aujourd’hui ». Elles ont su saisir les opportunités issues de leur entourage. Les « affaires », ce n’est pas trop leur jargon.

Humbles et à l’écoute, Claire et Emmanuelle incarnent une nouvelle catégorie de chefs d’entreprise : des psychologues patronnes d’elles-mêmes et tout en contrôle. « Dans les responsabilités, nous affichons fièrement la casquette d’entrepreneures, moins dans le fonctionnement. Nous avons su transformer notre diplôme en une création d’entreprise. Une belle aventure, un formidable apprentissage sur soi et une capacité à relativiser et à prendre les devants pour trouver du travail et ne pas subir. » Dans leur rythme de croisière actuel, elles s’ouvrent progressivement à de nouveaux projets. « Pour continuer à se remettre en cause, inventer et avancer. »

Libre des contingences hiérarchiques, les deux amies affichent des mines épanouies. « Notre envie commune est bien plus facile que dans d’autres métiers. Notre statut de chef d’entreprise n’est pas pour autant sûr, mais nous sommes gagnantes parce que nous choisissons, nous travaillons en toute liberté, avec autonomie et sans horaires. » Trait d’union entre l’université et l’entreprise, EDS Conseil donne un sens concret aux sujets de la vie en société.

 



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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