Industrie

Enjeux d’une implantation industrielle en Chine pour les entreprises françaises… et auvergnates

Enjeux d’une implantation industrielle en Chine pour les entreprises françaises… et auvergnates

La manufacture Michelin avait donné rendez-vous aux dirigeants du monde des transports à Chengdu en Chine. Au total 4000 invités, dont 350 journalistes internationaux et chinois. Il s’agissait pour le premier fabriquant mondial de pneus d’organiser le challenge Bibendum Michelin.
Correspondant lors de ce voyage pour RCF et le Journal de l’éco, Marc-Alexis Roquejoffre, revient sur cet évènement aux travers plusieurs articles d’analyses et interviews exclusives publiés chaque matin jusqu’au vendredi 21 novembre…


Avec plus de 1,3 milliards d’individus et une croissance qui avoisine ces dernières années 7 % par an, la Chine est en pleine expansion économique et industrielle.
Le revenu moyen par habitant de 473 dollars, continue de s’accroître à un rythme soutenu ( cf plan quinquennal pour la période 2011-2015 qui prévoit le minimum salarial rehaussé à 13 % en moyenne par an).
Ces éléments font du marché intérieur chinois un des plus attractifs pour les entreprises étrangères. La Chine ambitionne de devenir à l’horizon 2020 le laboratoire du monde et de faire évoluer l’industrie nationale vers des secteurs de haute technologie.

En s’installant en Chine, les entreprises françaises accèdent au premier marché mondial potentiel ou en devenir. Tout en s’associant aux entreprises locales, elles participent aussi au développement des capacités technologiques chinoises. Sur place, par la formation des techniciens, elles contribuent au développement du tissu industriel.
Revers de la médaille, le problème réside dans la gestion de la propriété intellectuelle qui nécessite une attention particulière. En chine, nombreux sont les produits copiés. Les brevets déposés par les entreprises chinoises peuvent être des freins pour les entreprises françaises. Un des moyens pour les entreprises françaises de s’en protéger est de n’implanter, en Chine, qu’une partie des composants ou des systèmes qu’elles commercialisent.

Pour les entreprises françaises, le premier enjeu stratégique est clairement l’accès à ce marché et le développement sur le marché mondial grâce à la croissance chinoise. Sur le plan fiscal, la Chine a adopté une réforme importante en 2007 en fixant un taux unique d’imposition à 25 % pour les revenus d’entreprises chinoises et étrangères. S’implanter en Chine nécessite pour une entreprise française de comprendre l’environnement chinois à fin d’y réussir son intégration. En Chine, les relations ou « guanxi » ont une importance extrême dans le monde des affaires et forment une des dynamiques majeures de la société chinoise. Ainsi, aucune entreprise ne peut véritablement réussir à moins qu’elle ne possède un large réseau.
La conséquence est une véritable surenchère sur les rémunérations et un turnover des ressources humaines qui peut atteindre suivant les secteurs et les sociétés commerciales plus de 30 %. La fidélisation du personnel passe par une politique de ressources humaines très développée et un soin particulier au management. Les entreprises françaises présentes sur place proposent également aux plus jeunes des salariés chinois, des formations-diplômes dans les domaines de la vente à l’étranger, notamment pour les postes d’ingénieurs ou de chercheurs.

Point de vue

Laurent Malvezin, spécialiste de la question et co-fondateur de la Lettre de Chine (www.lalettredechine.com) explique  » Le développement de la présence française en Chine prend un nouveau chemin avec dans le domaine financier le soutien des fonds franco chinois, soutenus par la caisse des dépôts  et la China’s Development Bank.
À moins que le déclic ne vienne de l’étage au-dessus, au niveau des relations sino-européennes, avec un possible accord sur les investissements ouvrant la voie à d’autres négociations plus difficiles, comme un futur traité de libre échange entre les deux puissances économiques.
En parallèle à la recherche de la meilleure méthode en France pour aller à l’international, côté chinois on mise sur une remise en cause profonde de la politique d’internationalisation des entreprises chinoises qui ne possèdent pas toutes, ni la culture, ni les attributs pour réussir leurs investissements en Europe.
Tant et si bien qu’une volonté commune entre la France et la Chine, d’étudier leur complémentarité et leurs intérêts communs sur des marchés tiers, à défaut de s’obstiner à partager une fusion commune, semble avoir fait son chemin et s’inscrit désormais noir sur blanc dans les comptes-rendus des chancelleries. »

Un reportage de Marc-Alexis Roquejoffre – RCF – Le Journal de l’éco



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

Si vous avez aimé cet article,
partagez le !