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Clermont Auvergne Métropole, compétente en matière d’eau et d’assainissement, a débuté fin 2021, les travaux d’extension de la station d’épuration des Trois-Rivières, à Clermont-Ferrand. Ce projet répond aux objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau (2000) en particulier l’atteinte du « bon état des eaux et milieux aquatiques » et du schéma de transition énergétique et écologique de la Métropole.
Ce projet entre dans le cadre du schéma directeur d’assainissement de Clermont Auvergne Métropole. Celui-ci prévoit de réduire par temps de pluie les rejets excédentaires d’eaux usées et pluviales dans le milieu naturel grâce à la construction sur l’ensemble du territoire de 6 bassins de stockage-restitution d’un volume de 80 000 m3 au total. Pour traiter ces eaux supplémentaires tout en valorisant les boues en énergie, un chantier d’envergure d’une durée totale de 36 mois est mené actuellement à la station d’épuration des Trois-Rivières.
Les travaux consistent en la construction d’un bassin de stockage-restitution de 21 000 m3 (20m de profondeur et 45 mètres de diamètre), de bassins de décantation primaire des eaux pour l’adaptation de l’installation aux nouvelles charges de pollution, d’une nouvelle unité de désodorisation de l’air et d’un nouveau système de contrôle et de commande. Et conformément au schéma de transition énergétique et écologique de la métropole et à son plan de sobriété, la station sera équipée de méthaniseurs permettant de valoriser les boues en produisant une énergie locale renouvelable : le biométhane. La production pourra atteindre jusqu’à 14 GigaWattheures/an de gaz renouvelable, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 1400 logements existants chauffés au gaz ou 60 bus roulant au BioGNV.
Ce biométhane sera injecté dans le réseau de gaz local exploité par GRDF. Un contrat a été signé en ce sens en septembre 2022. Le développement des énergies renouvelables passera en outre par l’installation début 2025 d’une centrale photovoltaïque d’une puissance d’environ 0,75 Gigawattheures/an et d’une surface d’environ 4 000 m2 répartis sur plusieurs supports (ombrières, bâtiments, terrain). Cette énergie sera auto consommée par l’installation.Une stratégie de développement des énergies renouvelables qui trouve pleinement son sens dans un contexte d’augmentation très forte de la facture énergétique de tels équipements. Clermont Auvergne Métropole a confié cet ambitieux chantier à un groupement d’entreprises ancrées sur le territoire.
Ainsi, une soixantaine d’entreprises travaillent sur le chantier avec près de 200 personnes. Le groupement est également engagé dans l’emploi et l’activité économique du territoire : 9 600 heures d’emplois d’insertion ont déjà été générées par ce chantier. Ces programmes de travaux font l’objet de contrats de financement avec l’Agence de l’Eau Loire- Bretagne. Le projet d’extension de la Station d’épuration des Trois-Rivières, présenté par SUEZ Consulting, a été récompensé par un BIM d’argent en 2021, dans la catégorie “Projet de plus de 30 000 m2”.
Le Building Information Modeling (BIM) ou « Modélisation des Informations du Bâtiment » est un processus de création et de gestion des informations sur un projet de construction tout au long du cycle de vie du projet. Il se caractérise principalement par des méthodes de travail et les usages de maquettes numériques.
Chiffres clés
- 2 millions de m3 d’eaux usées qui ne seront plus déversées au milieu naturel
- Réduction de 50% des rejets de pollution dans le milieu naturel
- Production de 14 GWh par an de biogaz, l’équivalent du chauffage de 1400 logements
- Production à terme de 0,75 GWh par an d’électricité par des panneaux photovoltaïques
Plan de financement : 53,9 millions € HT (marché conception réalisation)
- Clermont Auvergne Métropole : 33,7 millions €
- Agence de l’eau Loire-Bretagne : 19,4 millions €
- Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes : 700 000 €
- ADEME : 142 000 € (sur le volet injection de biogaz dans le réseau)
Les recettes de vente de biogaz sont estimées à 1,5 millions € par an (valeur 2019).
Un article de la rédaction du Journal de l’éco