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Focus sur les nouveaux enjeux du thermalisme avec Pierre Jal, directeur général de Thermauvergne

Focus sur les nouveaux enjeux du thermalisme avec Pierre Jal, directeur général de Thermauvergne
Pierre Jal, directeur général de Thermauvergne

Créée il y a tout juste 30 ans à l’initiative des maires des stations thermales d’Auvergne, Thermauvergne a toujours pour but aujourd’hui de faire la promotion du thermalisme médicalisé. Cependant, l’exploitation de l’eau thermale revêt aussi de nos jours un aspect lié aux loisirs et à la prévention santé, entrainant de nombreuses répercussions sur le mode de fonctionnement des stations. Le Journal de l’éco fait le point avec Pierre Jal, directeur général de Thermauvergne, sur ces profondes mutations.


Agé de 48 ans, Pierre Jal est diplômé de Sup de Pub Paris et de l’ESC Clermont. C’est à Paris qu’il a mené la première partie de sa carrière en gérant les budgets de communication de grandes marques internationales de l’agroalimentaitre appartenant à Mars ou encore à Danone. Clermontois d’origine et très attaché à l’Auvergne (sa mère tient un hôtel à La Bourboule), Pierre Jal découvre une annonce proposant un poste au sein de Thermauvergne. S’estimant sensibilisé depuis son plus jeune âge au thermalisme et à l’ambiance des stations, et fort de son expérience ainsi que de sa formation, il postule. Le voilà donc chargé de la communication et du développement au sein de Thermauvergne, un poste qu’il occupe durant 17 ans avant de prendre la direction générale de l’association depuis 2 ans.

Thermauvergne est une association Loi 1901 qui rassemble 11 stations thermales et qui a la particularité, fait unique en France, de regrouper l’ensemble des orientations thérapeutiques liées au thermalisme. « Nous sommes une structure relativement atypique, déclare Pierre Jal, puisque depuis 1985 nous mettons en place des actions de promotion nationale du thermalisme en Auvergne par le biais d’une marque collective AUVERGNE THERMALE, Terre de Santé. Depuis 1998, nous menons également une réflexion autour de la diversification des stations. Il existait en effet à cette époque un risque de déremboursement et nous étions axés quasiment sur un mono-produit médicalisé pris en charge par la sécurité sociale. Même si nous avons mené depuis des études SMR (Service Médical Rendu) qui ont prouvé l’efficacité des cures thermales, cet épisode a montré qu’il était urgent d’envisager un renouveau et d’autres formes de thermalisme. »

La Route des Villes d’Eaux du Massif Central

Partant du constat que les clients ne souhaitent pas forcement venir en vacances sur un lieu n’ayant qu’une image médicale, il a fallu développer des produits à base d’eau thermale mais à des fins de loisirs et de bien-être. D’où la mise en place aujourd’hui dans toutes les stations thermales d’Auvergne de spas et de centres thermoludiques. Thermauvergne a donc participé à la création d’une structure de développement de cette nouvelle offre touristique baptisée « La Route des Villes d’Eaux du Massif Central ». « Tout cela permet de redynamiser les stations, de redévelopper l’activité hôtelière et même de développer une clientèle locale pour des visites à la journée, ce qui est très important d’un point de vue économique. », constate encore Pierre Jal. Autre avantage non négligeable : les stations thermales sont bien moins tributaires qu’autrefois des saisons qui, en parallèle, s’élargissent de plus en plus.

Aujourd’hui, « La Route des Villes d’Eaux du Massif Central » travaille en partenariat avec le CRDTA (Comité Régional de Développement Touristique d’Auvergne) mais aussi avec de nombreuses agences de voyages et tour-opérateurs spécialisés. «Le bien-être est le premier volet de la diversification touristique des stations. Le deuxième volet est la valorisation du patrimoine et de l’histoire des stations thermales. », explique Pierre Jal. Toutes ces initiatives ont mené l’Auvergne à participer à la création d’une association européenne qui est aujourd’hui un itinéraire culturel au même titre que celui des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ainsi, l’EHTTA, pour European Historical Thermal Towns Association, a pour vocation de valoriser l’histoire et la culture des stations thermales européennes. Le directeur de Thermauvergne tient à ajouter : « Le principe de nos structures est finalement de mutualiser les moyens autour d’une activité commune très spécifique. Nous avons aussi créé un GIE (Groupement d’Intérêt Economique) appelé Auvergne Thermale Qualité qui gère un laboratoire de contrôle des eaux minérales au service des établissements thermaux. Ce laboratoire est labellisé COFRAC.»

Récemment un cluster thermal d’excellence labélisé par le Conseil Régional d’Auvergne et baptisé «Innovatherm» a vu le jour et permet aux établissements thermaux de mettre en place des projets collaboratifs avec des laboratoires de recherche notamment sur le thème de la « Prévention Santé ». Les dernières assises régionales du thermalisme qui se sont tenues le 5 février 2015 à Royat-Chamalières, sous l’égide du Préfet de Région et du Président du Conseil Régional d’Auvergne, se sont révélées particulièrement intéressantes car elles ont permis de se projeter dans l’avenir avec la perspective de nouveaux marchés. Le thermalisme curatif et préventif, associé aussi à une utilisation de l’eau à des fins de loisirs et de bien-être devrait permettre aux stations thermales de changer de statut en se rapprochant de plus en plus d’un concept de « stations de pleine santé » à développer dans les années qui viennent.



Publi-rédactionnel

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