Industrie

France Stratégie | La désindustrialisation en France, le diagnostic

France Stratégie | La désindustrialisation en France, le diagnostic

A l’heure où la crise sanitaire met en lumière nos difficultés d’approvisionnement, France Stratégie publie un diagnostic approfondi de la désindustrialisation en France. Ce rapport pointe notamment l’impact d’une fiscalité pénalisante sur l’industrie, en particulier du fait des impôts de production.


Il présente également un panorama inédit des aides à l’innovation et un chiffrage original des moyens financiers de la politique industrielle en 2019, des focus sur sept secteurs clé de l’économie, ainsi qu’une approche comparative permettant de situer la France par rapport à ses voisins européens.

La France est parmi les grands pays industrialisés celui qui a subi la plus forte désindustrialisation durant les dernières décennies avec le Royaume-Uni. Depuis 1980, les branches industrielles ont perdu près de la moitié de leurs effectifs (2,2 millions d’emplois), et l’industrie ne représente plus aujourd’hui que 10,3% du total des emplois.

Si en 2018 et 2019, le retour à une croissance de l’emploi industriel a pu laisser penser à une interruption de la dynamique de désindustrialisation, le manque de souveraineté industrielle qu’a révélé la crise de la Covid-19, notamment en matière de médicaments et matériels médicaux, remet les choses en perspective. Gains de productivité, emplois, innovations technologiques, ou encore déficit commercial : ce déclin industriel impacte notre économie. En particulier, les entreprises françaises sont devenues les championnes de la délocalisation.

L’industrie française souffre d’un déficit de compétitivité hors-prix, qui explique que les industriels français parviennent moins bien que leurs homologues allemands, par exemple, à exporter des produits à fortes marges.

Elle pâtit également d’un déficit de compétitivité-coût. Celui-ci ne s’explique pas par un dérapage des salaires dans l’industrie, mais par une fiscalité qui pèse lourdement sur ce secteur. Les impôts de production constituent avec le taux facial de l’impôt sur les sociétés un trait distinctif de la France parmi les facteurs qui influencent les choix de localisation des sites de production.

Depuis une dizaine d’années environ, une inflexion très sensible s’est produite. La prise de conscience, notamment avec le rapport Gallois, des handicaps pesant sur l’industrie française s’est traduite par une série de décisions visant à y remédier.

Le CICE, le pacte de responsabilité, la transformation du CICE en allégement de cotisations sociales, le choix de rapprocher le niveau de l’impôt sur les sociétés de ce qu’il est dans les principaux pays comparables, et les orientations récentes vers un allégement des impôts de production vont dans ce sens. Ces évolutions se sont accompagnées de réformes juridiques loi travail, ordonnances travail, loi Pacte – qui ont eu des objectifs similaires.

Au cours de la dernière décennie, la France a revu ses soutiens à l’innovation et à la R&D, notamment avec la réforme du Crédit impôt recherche (CIR) en 2008. Les interventions publiques en faveur de l’industrie viennent aussi des territoires, du fait notamment de l’affirmation des compétences des régions en matière économique.

Le rapport passe au crible sept secteurs industriels – les produits de santé, l’aéronautique, l’automobile, le spatial, le ferroviaire, l’électricité et les télécoms, où l’Etat joue un rôle particulièrement important. Le rapport intégral est disponible à la consultation via ce lien.

 

 



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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