Hélène Depailler : “pour qu’Issoire affirme sa position dans la grande agglomération clermontoise”

La Ville d’Issoire est une sous-préfecture du Puy-de-Dôme de 15 000 habitants située au sud de Clermont-Ferrand et au bord de l’autoroute A75. Sa mairie regroupe près de 350 agents. Le service Communication compte une directrice, Hélène Depailler, chargée de faire rayonner les actions de la mairie auprès des administrés de cette municipalité dont la campagne environnante est qualifiée de Toscane d’Auvergne tant il est vrai que Catherine de Medicis en avait fait son domaine royal puisque ce petit coin d’Auvergne lui rappelait tant le Chianti. « Je travaille avec les services municipaux pour les aider à établir leurs actions de communication. Je suis aussi au service des élus pour les assister dans la retranscription de leurs idées politiques et de leurs projets dans des termes, disons, plus institutionnels . En tant que fonctionnaire, je me dois de m’adapter à la sensibilité politique des élus en place », déclare Hélène Depailler.

La mission n’est pas toujours facile à accomplir, mais Hélène Depailler possède une solide formation en communication. Ayant tout d’abord passé un BTS en communication des entreprises au Lycée de Presles à Cusset, elle a enchaîné par un DEUG de médiation culturelle et communication à l’Université Paul Valery de Montpellier. Hélène Depailler complète ensuite ses études par un master de communication des organisations obtenu à l’IUP Infocom de Lyon. A la suite de quoi, elle enchaîne des métiers différents pour finir par se fixer un temps au Service Culturel de la mairie de Clermont-Ferrand où elle travaillera pour le festival des Contre-plongées de l’été et pour les Escales clermontoises. « Cela m’a ouvert les portes de la communication publique et je me suis très vite rendue compte qu’il était beaucoup plus intéressant de travailler dans le public en termes de communication car nous touchons à tous les domaines. »

chaque agent de la municipalité qui le souhaite peut disposer d’un accès au site Internet pour y publier des articles

En 2008, une place se libère au sein du service Communication de la Ville d’Issoire. Hélène Depailler postule et obtient le poste. « J’ai tout de suite été passionnée par la créativité qui peut s’exprimer dans la communication publique. J’aime beaucoup écrire et c’est vrai qu’une grande partie du travail en communication est en lien avec le rédactionnel. Rencontrer des gens, échanger, font partie également du quotidien d’un service comme celui dans lequel je travaille. C’est très enrichissant. » La place que représente la fonction communication au sein de la mairie d’Issoire est plutôt large : journal municipal, publications en tout genre, guides, annuaires et brochures. Il faut tout gérer. Sans oublier les nouveaux outils multimédias que constituent le site Internet de la Ville et les réseaux sociaux tels que Twitter ou Facebook. Hélène Depailler travaillant seule au service Communication, a décidé de largement déléguer. Ainsi, chaque agent de la municipalité qui le souhaite peut disposer d’un accès au site Internet pour y publier des articles. Le service Communication se contentant de les valider. « C’est l’occasion de laisser un peu plus de liberté et de donner la parole aux différents services. Cela encourage la créativité et enrichit le contenu, bien plus que si tout était centralisé au service Communication. »

Le rôle d’Hélène Depailler est également lié aux relations presse et aux relations publiques. Un de ses prochains chantiers sera de travailler sur l’image de la Ville pour renforcer l’attractivité du territoire. « Issoire est bien placée, non loin de l’autoroute A75, avec une gare SNCF, mais malgré cela les gens pensent encore que la ville est loin de Clermont-Ferrand. Ce qui n’est pas vrai du tout. C’est pourquoi nous serons présents lors de la prochaine Foire Internationale de Clermont-Cournon, auprès des villes de Clermont Communauté pour affirmer notre position. Issoire a beaucoup de ressources, nous sommes très bien équipés au niveau sportif, nous avons des centaines d’associations, un bowling, un centre aqualudique, un aérodrome, un circuit automobile. Bref, nous avons énormément d’atouts. Mais ce n’est pas forcement bien connu sur l’agglomération de Clermont-Ferrand. »

Pour Hélène Depailler, les qualités d’un bon communicant sont d’être à l’écoute des administrés et de ne pas se limiter à faire uniquement de l’information. Il convient, selon elle, de solliciter l’avis des habitants pour adapter sa communication, être polyvalent et réactif. Pour 2014, un enjeu de taille se profile : la fusion des services entre la Ville et la Communauté de communes, dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales. « Je vais devoir m’adapter pour travailler avec mon homologue de la Communauté de communes. L’idée étant de créer, à terme, un service commun aux deux collectivités. C’est une nouveauté car, désormais, le président d’Issoire Communauté est aussi le Maire de la Ville d’Issoire. Il va ainsi falloir restructurer, penser une communication globale et logique entre les deux collectivités. »

Pour le moment, Hélène Depailler travaille aux grandes lignes de sa stratégie de communication. Ceci est en train de se mettre en place au fur et à mesure de l’arrivée des nouvelles équipes au sein des services puisque la mairie a connu un changement de majorité aux dernières élections municipales. Ce qui ne l’empêche pas de s’imprégner de ce qui se fait dans la région en matière de communication institutionnelle. « J’apprécie tout particulièrement le magazine ZAP de l’agglomération clermontoise. C’est une publication qui sort un peu du lot. Ils ont toujours une ligne éditoriale un peu décalée. » Et lorsque l’on demande à Hélène Depailler ce qu’elle pense des évolutions de la communication face aux mutations technologiques, elle répond avec sagesse : « A mon avis, il ne faut pas tout miser sur les mutations technologiques. On ne peut pas s’en passer aujourd’hui, certes, mais cela reste un outil complémentaire, une facette du métier de communicant. Il faut savoir maîtriser les supports papier et multimédias, mais les deux restent subsidiaires. C’est ce qui fait toute la richesse du métier de communicant. »