Auvergne - Rhône-Alpes

Kairosens à Lyon 2 : accompagner et former les managers et chefs d’entreprise

Kairosens à Lyon 2 : accompagner et former les managers et chefs d’entreprise

A l’occasion de l’événement Entreprise du futur à Lyon du 14 janvier dernier, le Journal de l’éco a rencontré Pierre Silvestre, fondateur de la société Kairosens. C’est une démarche originale que nous livre cet entrepreneur, qui cible principalement les organes de direction d’une entreprise pour en résoudre les difficultés.


Kairosens : une méthode d’investigation de l’entreprise et des hommes singulière et transversale

« Remettre en mouvement les situations figées »

Pierre Silvestre a consacré une partie de sa carrière au monde de l’informatique. En 1988, il se lance dans l’aventure de l’entrepreneuriat et crée sa propre société d’informatique. Il témoigne : « Comme peut-être beaucoup de chefs d’entreprise, je me sentais seul mais j’étais plein de certitudes, je ne remettais que très rarement en cause ma façon de travailler. C’est à cette époque que j’ai intégré le Centre des Jeunes Dirigeants, qui met l’accent sur l’humain. Ce fut une véritable prise de conscience, puisque j’ai compris que quand une entreprise rencontre des difficultés, le chef d’entreprise a souvent une grande part de responsabilité. » Cette prise de conscience, Pierre Silvestre l’a utilisé pour prendre un nouveau départ professionnel : pendant huit ans, il suit de multiples formations dans les domaines de la thérapie et du coaching, vend son entreprise en 2005 et lance Kairosens en 2007.

Spécialisée dans l’accompagnement en entreprise, le coaching de direction, la formation et le recrutement, Kairosens s’adresse autant aux PME-PMI qu’aux grands comptes, dans le but d’améliorer durablement l’efficacité de chacun. L’entrepreneur s’appuie sur les concepts de la Gestalt-thérapie, qui s’intéresse à la manière dont chacun se situe avec son environnement dans l’ici et maintenant. L’idée est de remettre en mouvement une situation jusqu’alors figée ou répétitive.

« L’entreprise, c’est comme une réunion de famille »

C’est avec conviction que Pierre Silvestre affirme que pour « amorcer le changement, il faut d’abord confronter un peu plus la hiérarchie ». Il précise sa démarche : « Lors de mes premières expériences de groupe, j’avais remarqué qu’accompagner le comité de direction et le chef d’entreprise en même temps n’était pas la meilleure solution. Mon rôle étant d’interroger l’humain, cela pouvait très vite mettre le leader en « danger. » Depuis, je prends soin d’accompagner ces deux entités en parallèle. Une fois que tout le monde est prêt, nous pouvons entamer l’accompagnement et la formation tous ensemble. » Avec humour, il compare le monde de l’entreprise à la traditionnelle « réunion de famille ».

Nourris de nombreux non-dits, les individus se côtoient et s’apprécient, mais le fonctionnement du groupe peut être entaché par des incompréhensions, souvent dues aux interprétations subjectives ou projections de chacun : « Pour un même mot, un premier individu interprète « noir », et le deuxième comprend « blanc », je travaille donc beaucoup sur la« comm-union » ou « communication authentique ». Finalement ma démarche est à mi-chemin entre le développement personnel et le management pragmatique. »

« Le digital oui, mais au service de ce que l’humain  est capable d’intégrer »

Quand on l’interroge sur la transformation numérique, le dirigeant de Kairosens nous livre une vision en demi-teinte, entre enthousiasme et questionnement : « Je pense qu’en France principalement, les entreprises travaillent sur la base d’outils et de modèles de management dépassés et avec des technologies actuelles complexes et sophistiquées. D’où l’insatisfaction générale. Par exemple avec les mails, qui instaurent l’obligation de répondre quasi instantanément, les gens sont dépassés par cette contraction du temps, et l’on constate de plus en plus de burn-out. »

Pour éviter cela, il faut interroger l’individu sur sa part de responsabilité, sensibiliser et impliquer le leader, et mettre la technique au service de ce que l’homme est capable de faire individuellement et surtout collectivement. » Pierre Silvestre s’intéresse également aux plateformes collaboratives : « Je crois beaucoup au travail en réseau. Avec un vrai leader étiqueté chef de projet, on peut faire participer tout le maillage de l’entreprise, sans se limiter à un certain poste de responsabilité ou de fonction.  »



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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