La start-up Permigo donne un coup de jeune au permis de conduire

« Grégory a raté plusieurs fois le permis… quand on est étudiant, on part en stage, on change de région et avec les auto-écoles classiques, il faut quasiment à chaque fois reprendre la formation entièrement. C’est une perte de temps et sur le plan de l’apprentissage, c’est contre-productif puisqu’on oublie ce qu’on a appris. » explique d’emblée Serge Haroutiounian.

Transformer un échec au permis en opportunité pour entreprendre

 « Comme aucune alternative n’existait pour rendre les choses plus simples, on a attendu de finir nos études pour s’associer et lancer un nouveau concept : l’auto-école en ligne. »

Courant 2013, les deux amis commencent par faire une étude de marché qui confirme leur intuition et met en évidence que les jeunes gardent souvent un vécu plutôt négatif du passage du permis. Bien entourés par les incubateurs lyonnais EMLYON et RDI, ils établissent un business plan et constituent un capital à partir de fonds propres et de Love Money (argent donné ou prêté par la famille et les amis) qui leur permet de lever des prêts auprès des banques. Permigo est créée à Lyon en juin 2014 et le premier agrément préfectoral obtenu en décembre permet de lancer l’activité début 2015. L’objectif d’ouvrir l’auto-école en ligne dans 8 villes en 2015 sera atteint au mois de décembre.

Combler un manque sur le marché

« Il y avait un réel besoin, c’est évident, puisque d’autre acteurs ont investi le créneau en même temps que nous. Ce qui nous différencie est le fait que Permigo est une auto-école vraiment hybride, qui essaye de conserver le meilleur des deux mondes. D’un côté, grâce à notre plateforme en ligne, aucun déplacement n’est nécessaire pour les démarches, pour s’entraîner au code ou pour réserver les heures de conduite, et le coût de formation est divisé par deux. Il est également très facile de changer de région grâce à notre réseau. D’un autre côté, nous travaillons toujours sous agrément préfectoral et salarions la plupart de nos enseignants, ce qui constitue un gage de qualité de formation. Par ailleurs, nous avons ouvert une boutique dans chaque ville car certaines personnes préfèrent le contact physique, pour l’inscription par exemple. »

La loi Macron I nous a été favorable

Serge Haroutiounian attend désormais avec impatience de découvrir comment la loi Macron II lui permettra de poursuivre les objectifs de développement fixés. « Nous souhaitons nous implanter dans toutes les villes étudiantes, c’est là que le concept est pertinent. »

Les deux associés sont également attentifs aux tentatives de l’Union Européenne d’uniformiser le permis de conduire et envisagent, en fonction des évolutions réglementaires, d’investir le marché des pays frontaliers. L’entreprise se développe rapidement puisqu’elle compte à l’heure actuelle une quarantaine de collaborateurs.

« Nous avons des équipes pour le développement commercial, le marketing, la pédagogie, la partie web et les questions qui se posent au quotidien sont de savoir s’il faut embaucher ou non, dans quel secteur et surtout, dans quel timing. Nous sommes vraiment contents de l’indépendance que procure le fait d’avoir créé notre propre emploi. Dans une structure comme la nôtre, collaborative et participative, la prise de décision est rapide et c’est très agréable. Notre objectif est vraiment de montrer qu’on peut faciliter l’accès à une formation de qualité, tant sur le plan des démarches qu’en terme de coût. »