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Laurent Vial : « La filière laitière est livrée au marché sensible de l’offre et de la demande »

Laurent Vial : « La filière laitière est livrée au marché sensible de l’offre et de la demande »

Face à la crise agricole qui touche tous les secteurs, les producteurs tentent de s’en sortir. La filière laitière a subi des changements significatifs. Laurent Vial, secrétaire général de la Fédération Nationale de la Coopérative Laitière et président de la section laitière Coop de France Rhône-Alpes, nous explique les points d’amélioration possibles pour rééquilibrer le marché.


Le marché sensible de l’offre et de la demande

Après l’arrêt des quotas laitiers annoncé en 2015, la filière laitière est « livrée au marché sensible de l’offre et de la demande », explique Laurent Vial. « Le marché est complètement déséquilibré, car la production de lait est trop grande par rapport à la demande. » En août 2016, Stéphane Le Foll annonçait de nouvelles réformes européennes, censées rétablir un juste équilibre du marché laitier. « C’est arrivé trop tard » déplore-t-il. La filière était déjà très affaiblie par l’embargo russe, qui nous a privé de 5 milliards de litres de lait. » Mais pour le producteur laitier, la bataille n’est pas perdue, malgré les contraintes naturelles liées aux zones de montagne. « En montagne, le coût de collecte est doublé par rapport aux zones de plaine. C’est pourquoi nous devons travailler sur la valorisation de nos produits laitiers en région, même si cela ne suffira pas à gommer la totalité des surcoûts. » 

Jouer sur les spécificités de la région Auvergne-Rhône-Alpes

Selon Laurent Vial, il faut tout d’abord « consolider le bon positionnement des fromages AOP ». La région Auvergne-Rhône-Alpes dispose de 22 AOP laitières, ce qui la place au premier rang au niveau national. « C’est une véritable carte de visite pour l’international, qu’on sous-estime trop en France. Il faut continuer à valoriser ce type de produits, mais également créer de nouvelles segmentations, de nouvelles niches. Nous devons continuer à développer les ventes à l’international. L’idée est de tendre vers de nouveaux registres. Par exemple, favoriser la poudre de lait, qui se vend très bien à l’étranger. » Le marché du lait biologique est également une piste intéressante. En pleine croissance, il représente seulement 5% du marché laitier en Auvergne-Rhône-Alpes. Pour le producteur laitier, « il faut capitaliser le lait bio. » 

Explications de la filière laitière en vidéo (Source : Fédération Nationale des Coopératives Laitières) :

La coopérative laitière en Auvergne-Rhône-Alpes : repères

– 500 000 vaches laitières
– 9 000 producteurs laitiers
– 22 AOP laitières
– 25% du lait de la région est sous signe qualité IGP et AOP.
– Un producteur de lait est rémunéré 300 euros pour 1 000 litres

Source : Chambre d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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