Institutions, collectivités

Laurent Wauquiez à la rédaction du Journal de l’éco pour échanger avec des entrepreneurs de la région

Laurent Wauquiez à la rédaction du Journal de l’éco pour échanger avec des entrepreneurs de la région

Jeudi 3 décembre 2015, le candidat « Les Républicains » à la présidence de la future grande région Auvergne-Rhône-Alpes s’est entretenu avec un panel de chefs d’entreprise, soucieux de lui poser une série de questions sur les mesures qu’il entend mettre en place afin de répondre à leurs préoccupations.


Pendant plus d’une heure, accompagné de Frédéric Bonnichon, Maire de Chatel-Guyon, de Brice Hortefeux, de Jean-Pierre Brenas, Président du groupe d’opposition au Conseil Municipal de Clermont-Ferrand  et de Marcel Aledo, Maire de Royat, au cœur de la rédaction du Journal de l’éco, Laurent Wauquiez ne s’est dérobé à aucune des questions posées par les entrepreneurs s’attachant à répondre à chacun d’eux avec énergie.

Grande région, menaces… mais opportunités

Dès la première question, le ton est donné par Raphaël Berardi (fondateur de Buroclass et président du club Réflexe Brézet, la plus grande zone d’activité du massif central regroupant près de 600 entreprises), qui déclare s’inquiéter de l’évolution démographique de la capitale auvergnate et de la délocalisation des centres de décision à Lyon.

Pour Laurent Wauquiez « La grande région est à la fois une opportunité et un défi. Une opportunité, puisque l’Auvergne s’apprête à changer d’échelle en faisant partie de la deuxième plus grande région économique de France. C’est un défi aussi, auquel l’Auvergne doit répondre par une affirmation de ses atouts dans le cadre d’une stratégie de spécialisation. Par exemple avec son pôle de recherche, son pôle universitaire, ses pôles de compétitivité ou encore sa place forte dans le secteur agro-alimentaire. »

Hormis l’affirmation du territoire sur certains secteurs spécifiques, le candidat aux régionales insiste sur la nécessité de développer les échanges entre acteurs locaux : « Dans les régions allemandes, italiennes ou encore catalanes, les entreprises favorisent souvent les partenaires locaux. J’aimerais insuffler le même état d’esprit pour la future grande région. Il faut mettre en relation les différents silos d’activité d’un même territoire. Par exemple, pourquoi le pôle aéronautique d’Issoire s’adresserait-il à une entreprise de décolletage éloignée, quand il en existe de très performantes en Auvergne ? »

A Raphael Berardi, qui suggérait l’utilité « d’un lieu dédié au développement des jeunes pousses auvergnates, situé au cœur de la capitale économique lyonnaise », Laurent Wauquiez répond par l’affirmative, visiblement séduit par l’idée.

Enfin le candidat « Les Républicains » insistait sur un rééquilibrage des forces sur l’ensemble du territoire du développement à travers un axe de collaboration entre des villes comme Grenoble, Saint-Etienne ou encore Valence. Plus globalement, Laurent Wauquiez  rappelait « que les Lyonnais, s’ils ne partagent pas les inquiétudes des Auvergnats, voient la région Auvergne-Rhône-Alpes comme un ensemble assez fort pour contrebalancer la prédominance économique de l’Île-de-France. »

Formation et recrutement au cœur des préoccupations

Gérante de la société de fret Europa Courses, Virginie Garcia a exprimé ses difficultés à recruter plus de personnels à l’occasion de périodes de hausse d’activité.

Virginie Imbert, qui vient de lancer sa société de vente de vin, VinPro, a témoigné des problèmes auxquels sont confrontés les jeunes entrepreneurs en matière de création d’emplois.

Un thème sur lequel l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche s’est longuement exprimé « Nous savons tous à quel point une phase de recrutement peut être délicate, d’où la nécessité de faciliter les premières embauches, avec des dispositifs d’exonérations de charges les deux premières années. De même, l’enseignement supérieur et la formation sont des thématiques fondamentales pour les futurs emplois. En matière de formation, la Région dispose des pleins pouvoirs. Elle dispose des moyens d’agir. A mon sens, on ne consulte pas assez les chefs d’entreprise sur leurs besoins car le but d’une formation est d’arriver à répondre à une demande afin de favoriser l’employabilité.»

Équiper, désenclaver, ouvrir…

Les équipement structurants, le désenclavement du territoire et l’ouverture à l’international ont tenu une place importante lors du débat. Pour Norbert Chalvet de l’entreprise Resintel, spécialisée dans l’intégration en téléphonie, et basée dans le Cantal  « Il y a beaucoup de choses à faire en matière de transport, il faut investir sur les routes et améliorer les liaisons ». Un témoignage conforté par Nuno Dos Reis, Directeur de la société Delta Mu spécialisée dans la métrologie, pour qui « seule la route permet de travailler correctement depuis et avec Clermont-Ferrand. Il témoigne également des difficultés à être performant sans l’accès à la fibre optique.

Pour Laurent Wauquiez  « L’aide à l’export et à l’équipement n’est pas suffisant, mais sur ce thème, précisément, la fusion des régions sera l’occasion d’obtenir plus de moyens afin de faire avancer certains projets d’aménagements, tel que l’amélioration des routes dans le Cantal ou encore l’accompagnement des entreprises à l’international. Répondant à Brice Hortefeux qui n’a pas manqué de faire remarquer que « le projet de ligne de TGV a été repoussé de 10 ans, si ce n’est abandonné », Laurent Wauquiez a insisté sur l’urgence du développement d’une ligne Clermont-Ferrand / Lyon en moins de 2 heures, et d’une amélioration significative de la ligne Clermont-Ferrand / Paris.

Les prises de paroles et les échanges ont été nombreux entre l’ensemble des participants, à l’exemple de Philippe Vigneron (Itineris Building) qui insistait sur la notion  d’une région « réaliste, crédible, et fière d’elle ». De son coté Jean-Yves Resche, avocat expert au cabinet FIDAL qu’il dirige et Président du MEDEF Puy-de-Dôme, rappelait combien, en matière de formation, l’action conjuguée entre les partenaires sociaux et la région était fondamentale pour ré-équilibrer la relation avec l’état, trop souvent en décalage avec la réalité du besoin des entreprises.

Fierté…

Au terme d’une heure d’échanges au cœur de la rédaction du Journal de l’éco, il ressortait un point unanimement partagé par l’ensemble des chefs d’entreprises présents : pérenniser l’identité auvergnate, source de fierté, tout en souhaitant développer les liens déjà naturels avec Rhône-Alpes.

Étaient présents lors de cet échange : 

Laurent Wauquiez
Brice Hortefeux
Frédéric Bonnichon (Maire de Chatel-Guyon)
Jean-Pierre Brenas
Marcel Aledo (Maire de Royat)

Raphaël Berardi (Buroclass – Président du club Réflexe Brézet)
Norbert Chalvet (Resintel)
Antoine Darboit (METabolic EXplorer)
Nuno Dos Reis (Delta Mu)
Virginie Garcia (Europa Courses)
Virginie Imbert (VinPro)
Jean-Yves Resche (Fidal)
Philippe Vigneron (Itineris Building)
Frédéric Coureau (Président Le Journal de l’éco)
Philippe Cornet (Directeur associé Le Journal de l’éco)
Thomas Fauveau (Journaliste Le Journal de l’éco)
Laurène Laval (Rédactrice en chef Le Journal de l’éco)
Photos : Pierre-Thomas Deniel – Le Journal de l’éco


Un article de la rédaction du Journal de l’éco

Si vous avez aimé cet article,
partagez le !