Industrie

Le poids de la feuille de papier

Le poids de la feuille de papier
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Si la feuille de papier standard ou de type A4 est certainement l’objet usuel le plus léger, elle n’en demeure pas moins l’une des composantes industrielles les plus volumineuses. Journaux, magazines, livres, prospectus publicitaires, emballages, cartons, ouate de cellulose à destination des composants phoniques et thermiques des bâtiments… le papier est partout dans nos vies. N’en déplaise aux papetiers, cette réalité représente un poids économique et environnemental réel. Des solutions existent, le recyclage du papier usagé qui permettrait une diminution des volumes utilisés, tout comme un développement de l’industrie papetière vers le numérique. Certains professionnels de l’impression en ont conscience puisqu’ils organisent déjà des mutations indispensables à la survie des services facturés mais aussi au devenir de la planète.


Si la consommation de papier a chuté d’environ 20% entre 2007 et 2012, la France en utilise toutefois plus de 4 000 000 de tonnes chaque année. Trois secteurs représentent 80% de ces tonnages : la presse (25%), les éditions publicitaires (31%) et les produits de bureautique (24%), et trois autres emploient les 20% de matière restante : la production d’annuaires, de papiers et de livres réutilisés par la filière emballage.

Les Français ne boudent pas le plaisir de la lecture des essais ou romans. Ici, plus près de nous, la fréquentation du salon du livre Royat-Chamalières atteste de cette tendance positive à consommer des livres, en papier et surtout à les acheter. L’observatoire de l’économie du livre et de la lecture l’assure « depuis le début de l’année 2017, le nombre de livres imprimés et books disponibles en librairies et site internet représente 756.360 références différentes, soit une progression de + 3,8% au regard de 2015« . Dans le détail, on retrouve la majeure partie des références pour les ouvrages papier. Néanmoins, la vente des livres numériques progressent de 26% sur deux ans. Dire que le papier dans son ensemble ne séduit plus, est une erreur. Lorsque la vente du livre régresse, il convient de s’interroger sur le contenu de l’ouvrage tout autant que sur la modernité du support qu’il véhicule.

 

Crise de contenu et de format

La crise de la presse en est un exemple flagrant, notamment en ce qui concerne la presse quotidienne nationale. On a souvent tendance à l’imaginer au bord du gouffre avec des ventes en chute libre, des kiosques qui ferment les uns après les autres, mais il ne faut pas oublier qu’il y a le numérique. Certes, les ventes papier continuent à baisser mais celles de l’information numérique explosent. Elles sont en hausse de 47% sur l’exercice de 2016, ce qui permet même à certains titres comme l’Equipe, le Monde, les Echos de gagner des lecteurs par rapport à 2015.

Le nombre d’exemplaires gratuits distribué par an a plus que doublé pour atteindre 523 millions d’exemplaires entre 2003 et 2007.

Bien que les gratuits fassent de l’ombre à la presse écrite, ce ne sont pas les seuls responsables de cette chute des ventes. Depuis quelques années, effectivement, le coût du papier et les frais de distribution ne cessent d’augmenter. Cela correspond aujourd’hui, en France, à plus de 40% du prix moyen du numéro.

Le lecteur semble de plus en plus préférer l’écran de son smartphone ou de son ordinateur plutôt que de déployer un journal ou de tourner les pages d’un magazine pour y lire les informations du jour. Si le format est en jeu, les coûts de production compliquent aussi les parutions.

 

Déforestation et hausse du prix du papier

Si le coût du papier augmente, c’est que la denrée se fait rare ! Une feuille de papier-carton est un support fabriqué à partir de fibres de cellulose. Ces fibres sont principalement extraites du bois provenant des arbres issus des forêts de la planète. L’une des causes est la déforestation plus ou moins maîtrisée. Chaque année, nous détruisons en forêt, l’équivalent de la surface de la Belgique, soit environ 15 millions d’hectares d’arbres aux fins de l’industrie du papier. De 1990 à 2010, la déforestation a représenté 4 fois la superficie de l’Italie. Toutes les minutes, 2400 arbres sont coupés. En 2015, ce sont 18 millions d’hectares de forêts qui ont été perdus dont plus de la moitié dans les zones tropicales.

Globalement donc, les forêts replantées sont très loin de remplacer les forêts naturelles primaires. Ces nouvelles forêts sont souvent composées d’une ou deux essences dédiées à l’industrie papetière. Les forêts replantées seraient donc d’une pauvreté écologique sans nom. Selon les études de la FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture « Au siècle dernier, le monde a perdu plus de 80% de ses forêts originelles. Chaque jour, l’équivalent d’un terrain de football d’espace forestier disparaît, et environ 2000 arbres sont coupés chaque minute. L’exemple de la Tasmanie, région de l’Australie grande comme l’Irlande, est révélateur. Les forêts primaires de Tasmanie, notamment les forêts d’eucalyptus, uniques au monde, sont détruites méthodiquement par des sociétés autant privées que publiques dans le seul but de replanter une seule espèce d’arbre destiné à faire de la pâte à papier« .

 

Recyclage et innovation

Des solutions existent, le recyclage du papier usagé qui permettrait une diminution des volumes utilisés et un développement de l’industrie papetière vers le numérique.

En centre de tri, les papiers et cartons usagés d’emballage sont compactés sous forme de ballots, puis broyés dans un mixer géant avec de l’eau. La bouillie de fibres de papier ainsi obtenue est débarrassée de ses impuretés, puis des encres. La pâte est ensuite essorée, égouttée et séchée entre des cylindres chauffants. Après le traitement final, de grosses bobines de papier recyclé sont prêtes pour une nouvelle utilisation. Environ 40 % du papier utilisé dans le monde provient de cette méthode de recyclage. Néanmoins, il est important de noter que les papiers-cartons ne se recyclent pas à l’infini. Ainsi, au fil des opérations de recyclage du papier, la qualité de la fibre diminue. Selon la qualité que l’on souhaite obtenir, on estime qu’une même fibre peut être réutilisée en moyenne de 5 à 7 fois. Pour atteindre cette limite, il faudrait que 80% des papiers utilisés sur la planète soient recyclés. Nous en sommes encore loin car le recyclage et la valorisation du papier ne concernent pas tous les types de papiers (ex : papiers sanitaires, papiers alimentaires souillés). Il est donc indispensable d’introduire dans la fabrication de la pâte à papier des fibres vierges en complément des fibres naturelles.

La donne change du côté des distributeurs de documents publicitaires, puisque les recycleurs récupèrent auprès d’eux un certain pourcentage de matière non-distribuée (prévu par les conditions générales de vente) ou fournie en trop grandes quantités par les imprimeurs. La collecte s’effectue alors par bacs, et non par bennes, pour ajouter une certaine souplesse de stockage et de collecte au processus de gestion des déchets, dont le volume utile est bien souvent optimisé afin d’améliorer la qualité de service. Au terme de ces opérations, le recyclage du papier peut entamer un nouveau cycle.

 

Produits dérivés à base du papier

Le recyclage permet de réutiliser de la matière usée ou abîmée que l’on a jetée, en de nouveaux objets neufs et utilisables. Dans le domaine de la construction et de la rénovation de bâtiments, l’Ademe précise en 2015 que, hormis le bois, « les principaux produits biosourcés sont : la ouate de cellulose, le chanvre, le lin, la paille (de blé), la laine de mouton, les plumes de canard, les textiles recyclés comme le coton ou la ouate de cellulose. » Leur utilisation est encore peu développée dans le secteur du bâtiment. Ils trouvent leur application majoritairement dans le domaine de l’isolation thermique et phonique. L’ouate de cellulose est fabriquée de papiers recyclés ou de chutes de papiers neufs d’imprimerie.

 

Nécessaire adaptation

La crise qui traverse le pays depuis plusieurs années en termes de consommation de presse, mais aussi au nom d’un plus grand respect du développement durable, touche tous les secteurs y compris celui de l’impression traditionnelle. Devant ces constats, le secteur de l’imprimerie connaît une diminution de son volume de production annuel. Cependant, le marché a changé. Les attentes des entreprises et éditeurs faisant appel aux services des imprimeurs ont évolué. Ce phénomène n’est évidemment pas étranger à cette baisse générale que l’on note aussi bien chez les grandes entreprises que dans les PME. Les baisses les plus notables concernent les périodiques, les imprimés publicitaires adressés et non adressés, et enfin les imprimés administratifs. De plus, cette chute se manifeste un peu partout en Europe, avec par exemple un recul en France de 5.4%, en Allemagne de 6% et de 11% en Italie. Paradoxalement, le marché publicitaire est lui en légère hausse, mais fait de moins en moins appel aux imprimeurs. Il en va de même pour le marché du livre et a fortiori les maisons d’édition, qui misent de plus en plus sur le livre électronique dont les appareils de lecture font depuis quelques années des ravages et dont l’usage se démocratise de plus en plus. Pour les imprimeurs, l’enjeu est à ce niveau. Savoir maintenir une offre de services papier, notamment basée sur la très haute qualité, comme celle des beaux livres et imprimés dits de prestige, tout en développant une nouvelle offre au numérique.

 

Papier et digital

Si les chuchotements quant au déclin de la filière vont bon train, l’imprimerie n’a pas dit son dernier mot ! L’imprimerie doit actuellement faire face à la montée en puissance de la dématérialisation. Tablettes, liseuses, ordinateurs, smartphones. On appelle cela la dimension numérique ou l’offre des solutions connectées. Dans le secteur de l’imprimerie traditionnelle, le groupe Chaumeil innove pour répondre au mieux aux exigences du digital. Citons pour seul exemple, le document papier connecté, qui par un procédé unique et beaucoup plus moderne que le seul flash code permet de connecter automatiquement des liens URL, des vidéos, des sites associés élargissant d’autant la mise en valeur du client choisie, au départ sur une simple feuille imprimée.

Alors qu’on prévoyait une totale cannibalisation du digital sur l’imprimerie classique, on peut dire qu’aujourd’hui les deux supports ne s’entravent pas et sont parfaitement complémentaires.

 

Chaumeil

Le Groupe CHAUMEIL est un acteur national innovant en gestion documentaire, print, signalétique, numérisation, web & communication et reprographie.

Il propose aux entreprises des solutions et services en imprimerie, gestion documentaire, reprographie, externalisation des impressions, print management, signalétique, plv, numérisation, ged, agence web et communication.

Avec 4 sites sécurisés implantés en Ile-de-France, à Paris, Lyon, Clermont-Fd et un réseau national, CHAUMEIL contribue auprès des entreprises et institutions à optimiser la gestion et la diffusion des informations, moderniser les organisations tout en réalisant de fortes économies, valoriser l’image et les offres, développer les ventes.

Depuis 50 ans, CHAUMEIL base son développement sur le conseil, l’innovation, la transformation digitale, l’accompagnement au changement, la réactivité, la sécurité et la protection des données.

Son engagement Rse, développement durable et environnemental, via plusieurs certifications (iso 14001, pefc…), labels (imprimvert…), chartes (éthique, diversité…) et partenariats (secours populaire, ghw, clubs sportifs…), garantit un partenariat éco-responsable.

10000 entreprises, groupes, eti, organismes du secteur public, pro des arts graphiques font confiance au groupe Chaumeil.

 

Marc-Alexis Roquejoffre 

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Un article de Marc-Alexis Roquejoffre

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