Institutions

Le télétravail, ou comment repenser l’organisation du travail

Le télétravail, ou comment repenser l’organisation du travail

Le 3 avril dernier à Clermont-Ferrand, se tenait le séminaire « Télétravail dans la fonction publique dans le Massif Central » à l’Institut d’Aménagement et de Développement des Territoires. A cette occasion, Macéo a présenté le bilan d’expérimentations de télétravail menées dans 11 administrations d’État départementales et régionales en Massif Central.


Macéo a pour credo d’imaginer et expérimenter un développement économique durable à l’échelle du Massif Central, soit une action orientée sur 6 régions et 22 départements. En tant qu’organisme partenaire d’associations, d’entreprises et de collectivités locales, Macéo s’investit dans différents projets, de la prospective à la réalisation concrète d’opérations innovantes.
Répondant à un besoin d’accompagnement grandissant de la part des collectivités locales, Macéo a mené une campagne d’expérimentation du télétravail dans la fonction publique, depuis 2010 dans des collectivités territoriales, et depuis 2013 dans des administrations d’État départementales et régionales.

Le bilan de ces expérimentations ? La mise en lumière de certaines craintes, de tâtonnements, des points forts et des points faibles du télétravail mais surtout, le constat qu’aucune des institutions ayant franchi le pas n’était a priori revenue en arrière. Les bénéfices sont partagés par l’employeur, par le télétravailleur et par les territoires qui attirent ou retiennent des actifs grâce au travail à distance.

Damien Lebret, chef du projet télétravail à Macéo, nous indique : « Il ne s’agit pas que d’une étude sur le télétravail, mais d’une véritable expérimentation basée sur l’action et le test. Nous avons d’abord été sollicités par le Conseil général du Lot, qui souhaitait développer le télétravail. C’était l’occasion de réaliser une action globale sur l’ensemble du territoire, en collaboration avec les départements de l’Hérault, de l’Aveyron et du Cantal, ainsi que des régions Auvergne et Midi-Pyrénées. Tous avaient ce projet en tête, mais un accompagnement était nécessaire ». Concrètement, l’action de Macéo s’est traduite par un accompagnement méthodologique complet de l’idée à la mise en œuvre du télétravail pour des agents et des managers pour une durée moyenne d’un an. Par exemple, en 2010 le Conseil Départemental de l’Hérault a testé avec 20 télétravailleurs ; ils sont aujourd’hui 100, ce qui représente au total plus d’un million de kilomètres économisés.

 Repenser l’organisation du travail

Les raisons de télé-travailler sont diverses et variées. Vaste territoire à faible densité de population, le Massif Central a comme principal enjeu d’attirer les actifs dans des zones rurales. Dans ce cadre, le développement des outils numériques prend tout son sens, et le télétravail se présente comme le moyen idéal pour conjuguer vie privée et professionnelle. Il peut être exercé d’une demi-journée à 3 jours par semaine, et est réalisable chez soi ou depuis des tiers-lieux spécialement aménagés à cet effet. Si le télétravail est souvent associé au bien-être de ceux qui le pratiquent, les entreprises et collectivités ne sont pas en reste : moyen d’épargner de l’espace foncier ou des places de parking, possibilité d’économiser les temps et les coûts de trajet, opportunité de réduire l’empreinte environnementale… La liste est non exhaustive.

Déjà couramment pratiqué dans de nombreux pays, notamment en Europe du Nord, c’est finalement une certaine résistance culturelle, principalement des managers, qui empêche un véritable déploiement du télétravail. Dans le cadre de la vie professionnelle, le contrôle s’exerce traditionnellement à la vue, à la présence et au temps. A contrario le télétravail induit d’apprécier le travail à l’objectif et non pas au temps ou au lieu où l’on a exécuté une tâche. Des modalités d’exécution de la tâche à la tâche elle-même, c’est bien d’une évolution des méthodes de travail dont il s’agit.

« Le télétravail est finalement une modalité de travail comme une autre. Nous cherchons à démystifier le sujet, accompagner, mettre en lumière ce qui marche et ce qui ne marche pas. Il faut maintenant passer de l’expérimentation à la massification, d’autant plus que le télétravail est applicable aux agents comme aux managers. Certaines questions restent en suspens, et mériteraient une étude encore plus globale du télétravail. Par exemple, quelles conséquences a le télétravail en matière de consommation locale, de coûts informatiques, de gain de temps mais aussi d’argent ? Le chemin est ouvert, l’histoire reste à écrire. », nous confie Damien Lebret.

De l’expérience à la massification, le Comité Interministériel aux ruralités du 13 mars a intégré un volet consacré au télétravail avec comme objectif un plan national de développement du télétravail pour 2016. Les décideurs publics du Massif Central ont pour leur part fixé un objectif ambitieux à atteindre sur ce territoire : 10% des agents de la fonction publique territoriale et d’Etat en télétravail 1 à 2 jours par semaine à l’horizon 2020.

Pour plus d’informations:

www.teletravail-massif-central.com

http://www.maceo.pro/2015/teletravail-dans-la-fonction-publique/6189



Publi-rédactionnel

Si vous avez aimé cet article,
partagez le !