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L’écologie industrielle et territoriale : une stratégie pour passer d’une économie linéaire à une économie circulaire !

L’écologie industrielle et territoriale : une stratégie pour passer d’une économie linéaire à une économie circulaire !
Véronique Guiraud, en charge de l’écologie industrielle et territoriale au sein de Macéo

Pour tenir compte des limites de notre planète, l’idéal serait de créer un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades de vie des produits (biens et services), viserait à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement. Pour évoquer le sujet, le Journal de l’éco a rencontré Véronique Guiraud, en charge de l’écologie industrielle et territoriale au sein de Macéo.


Macéo est une association loi 1901 ayant pour ambition d’imaginer et d’expérimenter un développement économique durable à l’échelle du Massif Central. Pour ce faire, 21 personnes sont à pied d’œuvre. Le cœur de métier de Macéo est la gestion des projets innovants et interrégionaux dans des thématiques variées. Ingénieure de formation, Véronique Guiraud a rejoint Macéo après avoir travaillé durant 20 ans dans l’industrie. Titulaire d’un Master en management de l’environnement et du développement durable, elle s’est spécialisée en écologie industrielle et territoriale.

Aucune définition officielle de l’écologie industrielle et territoriale n’existant, Véronique Guiraud nous propose de considérer qu’il s’agit d’une « stratégie collective de développement économique durable qui s’inspire des modèles des écosystèmes naturels pour repenser les flux entre acteurs économiques d’un territoire, permettant de dégager des bénéfices économiques et sociaux pour le territoire et ses acteurs, tout en limitant les prélèvements de ressources et impacts environnementaux. »

Le territoire du Pays de Saugues, en Haute-Loire, constitue un bel exemple de coordination et de mise en œuvre de cette stratégie. Sur ce territoire, sur lequel l’élevage ovin est très présent, deux activités lainières subsistent aujourd’hui : un des derniers laveurs de laine et un chantier d’insertion qui fabrique du feutre. Les éleveurs tendent aujourd’hui à favoriser la qualité de la viande au détriment de celle de la laine qui est de fait quasiment devenue un déchet, son prix d’achat couvrant à peine celui de la tonte. Les acteurs du territoire, misant notamment sur de nouveaux usages de la laine (isolation thermique et phonique,…) lancent le projet Pôle Laine, qui va impacter aussi bien les éleveurs, qui vont trouver une meilleure rentabilité dans leur production de laine, que les activités de transformation, et même les activités touristiques, ce territoire se trouvant sur les chemins de St-Jacques de Compostelle et accueillant de nombreux pèlerins.

Prochaine rencontre sur l’économie circulaire, consacrée à l’écoconception, le 11 décembre à Clermont Ferrand

Cet exemple illustre bien le fonctionnement de notre système économique actuel qui, plutôt que d’utiliser une ressource renouvelable, coproduit d’une autre activité, ici la laine, pour produire localement (articles de literie, isolants, etc.), va préférer considérer ce produit comme déchet et utiliser des ressources non renouvelables (mousses et fibres synthétiques), pour produire, parfois à l’autre bout de la terre.

Ce système a des conséquences : dommages sur l’environnement, raréfaction et hausse des prix des matières premières, délocalisation des emplois, appauvrissement de nos territoires… L’écologie industrielle et territoriale propose de passer de cette économie linéaire (extraire, produire, jeter) à une économie circulaire afin de faire en sorte qu’un maximum de flux soient échangés et valorisés entre les acteurs d’un territoire. « Le but de l’écologie industrielle et territoriale est de repenser ces flux de manière à les rationaliser et à relocaliser la valeur ajoutée. », précise encore Véronique Guiraud, en ajoutant : « Pour lancer ce type de démarche, il faut l’engagement d’un groupe d’acteurs, portant, idéalement, un projet commun pour le développement de leur territoire. Macéo a alors un rôle d’animation auprès de ces acteurs, pour les aider à faire émerger une vision commune du projet, à mobiliser les partenaires économiques, industriels, artisans,… et à travailler ensemble sur les actions à mettre en œuvre. » Tout cela exige un grand travail de coordination entre tous les acteurs locaux auquel Macéo contribue. « Ce qui est important pour unifier ce type de démarche, c’est le fait de la mettre au service d’un objectif de développement territorial. Qui dit projet de territoire, dit démarche collective et construction de la confiance entre les partenaires du projet», conclut Véronique Guiraud.

Pour aller plus loin sur cette thématique, Macéo organise, en partenariat avec la CCI Auvergne et le CNFPT, dans le cadre de la Plateforme 21, un cycle de rencontres sur l’économie circulaire : faisant suite à une première session, consacrée en juin à l’écologie industrielle et territoriale, la prochaine de ces rencontres, sur le thème de l’écoconception, aura lieu le 11 décembre à Clermont Ferrand.

(Programme et inscription en ligne sur le site de Macéo)



Publi-rédactionnel

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