Auvergne

Les incroyables affinités de la méditation et de l’action

Les incroyables affinités de la méditation et de l’action

Il est de bon ton et communément admis que l’action et la méditation ne font pas bon ménage et il n’est pas rare de s’adonner en public à la satisfaction toute personnelle de jouer au psychologue averti en cataloguant d’emblée ses propres enfants, ses amis ou collaborateurs soit de rêveur soit d’entrepreneur ce qui n’est pas sans nous offrir en retour une aura sociale de grande perspicacité, au demeurant, largement usurpée et non méritée.


Du « doux artiste » à… « L’hyper actif »

Et voilà notre rêveur gratifié de la mention de  « doux artiste » relégué au rôle de chantre amusant ou dérangeant comme le barde d’Astérix et notre intrépide « hyper actif » poussé à la poursuite du « podium perdu » et auréolé de tous les lauriers de la gloire et de la reconnaissance publique.

La méditation au service de l’action

Et si l’attention empathique de notre « doux rêveur » s’avérait plus nécessaire que convenu, à notre intrépide conquérant et entrepreneur pour agir plus rapidement, plus surement et plus efficacement. Justement l’avancée de la recherche en la matière nous donne matière à réfléchir sur cet apparent contre-sens. En effet, Antoine Lutz qui a mené des recherches expérimentales sur les effets de la méditation au niveau de l’activation des zones cérébrales en est arrivé à concevoir l’état de méditation comme un mécanisme d’intégration globale des activités de différentes régions cérébrales. C’est dans ce sens, que l’on peut découvrir, à notre corps défendant, que la méditation centrée sur la compassion engendre, contre toute attente, une attitude d’entière disponibilité qui prépare résolument au passage à l’acte. En renforçant dans la durée et l’intensité notre qualité d’attention aux autres et à notre environnement, la pratique de la Méditation nous permet de mieux percevoir et déchiffrer les innombrables signaux faibles qui nous entourent. Elle nous permet de développer ainsi notre discernement qui conditionne la qualité et l’efficacité de notre engagement spontané dans l’action. Surprenante découverte qui balaye en un clin d’œil tous nos préjugés et certitudes en la matière et, qui nous ouvrent des voies inespérées pour repartir à la conquête exaltante de nouvelles aventures, cette fois-ci, tout aussi bien intérieures qu’extérieures.

Réconcilier méditation et profit dans l’entreprise

Mais, de là à oser franchir le Rubicon et à s’imaginer sereinement répandre les bienfaits de la pratique de la méditation en entreprise pour contribuer au bien-être des salariés, booster l’action et doper ses résultats, il n’y a qu’un pas auquel le bon sens et le pragmatisme consentent mais que nos préjugés tenaces rechignent à mettre en œuvre, criant « leur Grands Dieux » qu’il y a péril en la demeure et dérive éthique à chercher à manipuler nos collaborateurs pour notre plus grand profit. Laissons donc jacasser, jérémier et se répandre en anathèmes et condamnations en tous genres tous ces tartuffes et ces dévots surannés, démodés, et acceptons de comprendre enfin que le bien-être des salariés et le profit des entreprises ne sont pas spontanément des concurrents acharnés ou des ennemis héréditaires.

Devenir des « Janus » bienveillants

Acceptons-nous tels que nous sommes, ni tout à fait des « doux rêveurs », ni tout à fait des « hyperactifs » et acceptons de réconcilier en nous et autour de nous ces deux composantes de notre singularité. Pour ce faire, je vous invite à consentir à devenir une fois pour toute des « Janus » à double faces afin de vous confronter avec bienveillance, au cœur de vous-même et de vos entreprises, à ce paradoxe de la méditation et de l’action si troublant, de but en blanc, mais si riche et créatif, généreux quand il a été compris, accepté et intégré.

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Une rubrique de libre opinionde Gilles Flichy

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