Art, culture, divertissement

Découvrir les « Pépites du Nouveau Monde » dans la culture clermontoise

Découvrir les « Pépites du Nouveau Monde » dans la culture clermontoise

L’Auvergne est une terre d’innovation et de promotion de jeunes entreprises que « Auvergne Nouveau Monde » s’emploie à soutenir en les mettant en lumière. Ces « Pépites  du Nouveau Monde » émergent dans tous les secteurs de l’économie, y compris celui de la culture. En voici quelques exemples.


Arts, artistes et diffuseurs

L’Auvergne est une terre d’accueil pour de nombreux artistes qui ont su y trouver la calme propice à nourrir leur créativité, l’écoute des acteurs économiques locaux, le soutien des élus, le sens du partage de la population. Tous ces ingrédients mixés font un terreau très fertile pour que naissent des projets, surgissent des idées, s’unissent des intérêts et des collaborations indispensables pour que les projets puissent émerger et rencontrer leur public.

Cinq des nombreuses « pépites de la culture » auvergnates ont été présentées au cours d’une soirée organisée par l’équipe des « pionniers » du Nouveau Monde à la jetée à Clermont-Ferrand le 24 avril 2014. L’affiche indiquait :

  • Mr Nô, producteur de musique électro

  • Eric Fayet, co-fondateur de la Bibliocratie – Plateforme de financement participatif Livres

  • Antoine Lopez, co-fondateur du Festival International du Court Métrage

  • Hervé Deffontis, directeur adjoint de La Coopérative de Mai

  • Marie Paccou, présidente du Film bricolé

Les participants n’ont pas été déçu ; ces grands talents auvergnats et professionnels de la culture sont avant tout des gens simples, désireux de faire partager leur passion. La soirée s’est déroulée entre un parler vrai, des témoignages émouvants et des récits d’aventures singulières

Mister Nô et la Coopérative de Mai

Quand il renonce à une carrière d’enseignant pour suivre son intuition c’est vers la Coopérative de Mai que Benoit dirige ses pas, un « sample » 2 titres sous le bras et une méconnaissance totale du monde du spectacle. Car celui qui n’est pas encore Mister Nô ne sait pas même à qui s’adresser et son aventure aurait pu s’arrêter là, devant la billetterie. Or, la Coopérative de Mai n’est pas une salle de spectacle comme les autres : l’hôtesse de caisse le prend au sérieux et le dirige vers les responsables de la programmation. La Coopérative est aussi une « pépinière », un incubateur de talents avec des musiciens auvergnats présents aujourd’hui sur toutes les scènes : New York, Montréal et Dubai.

C’est cette expérience qu’a vécu Mister Nô qui fait défiler les mannequin de Jean-Charles de Castelbajac sur sa musique et vient à son tour de lancer son label pour promouvoir d’autres jeunes après lui.

Décidément l’entraide auvergnate a de beaux jours devant elle et fait des émules et c’est peut-être cela le secret de la réussite de Clermont-Ferrand en matière de diffusion des musiques actuelles, c’est peut-être cela la réponse aux nombreuses questions que d’autres artistes posent à Mister Nô : « mais comment faites-vous à Clermont-Ferrand, dans une si petite ville, pour être aussi connu ? »

Cette reconnaissance à Cermont-Ferrand, Mister Nô la doit à un homme, Didier Veillaud, manager de la Coopérative de Mai que son bras droit Hervé Deffontis présente comme «  plus auvergnat que les auvergnats ! Difficile d’imaginer que ce parisien s’est à ce point fondu dans le paysage qu’il a fait de Clermont-Ferrand la première scène rock de France et aujourd’hui une pépinière de talents qui inonde le monde. »
La diffusion reste toutefois la première vocation de cette salle de spectacles aux dimensions confortables avec 130 concerts par an dont 30 % de groupes et artistes locaux, 70 à 80 jours de résidence , une scène des musiques actuelles de renommée et un accompagnement artistique à la création (Cocoon, Mister Nô, …). Qui plus est, la Coopérative de Mai supporte 8 structures comme Europavox ou la label Kutufolk.

Cette structure dont le démarrage en 1998/99 était très attendu contribue incontestablement à la notoriété de la ville mais elle contribue également, par son poids dans l’économie locale, au développement de la ville. Avec un chiffre d’affaires de 2 600 000 euros, elle fait travailler 300 fournisseurs locaux et assure le salaire de 23 permanents auxquels viennent s’ajouter une centaine d’intermittents du spectacle à l’année.

L’Auvergne, « terre de cinéma »

Marie Paccou n’est pas auvergnate, elle l’est devenue grâce aux Auvergnats qui l’ont accueillie à bras ouverts : « La magie de l’Auvergne c’est que, chaque fois qu’un créatif frappe à une porte, il y a quelqu’un prêt à aider. Lorsque j’ai monté les journées du film bricolé en 2003, j’ai rencontré une écoute attentive, j’ai reçu de l’aide et très souvent une proposition de collaboration. » Sauve qui peut le court métrage, vidéoforme et Cinéfac ont pour ainsi dire été ses parrains. Aujourd’hui, Marie Paccou, présidente de l’association « maison de l’image », anime des ateliers  de découverte du « cinéma bricolé », films d’animation « image par image ». Elle-même réalisatrice a pu présenter ses films au Festival International du Court métrage de Clermont-Ferrand.

Ce soutien que connaissent les jeunes créateurs aujourd’hui n’a pourtant pas toujours été là et c’est à la seule volonté de 3 étudiants fans de cinéma et désargentés que Clermont-Ferrand doit sa réputation de capitale internationale du Court métrage.

L’histoire de la création de ce festival est édifiante et écouter Antoine Lopez raconter cette saga est un régal : rien de manque à leur aventure, l’ambition, la jeunesse, la persévérance, la passion, les retours de fortune, les déboires et les réussites, et puis les amis de plus en plus nombreux qui rejoignent ces trois mousquetaires pour que naisse le festival.

Aujourd’hui, Clermont-Ferrand est devenue « the place to be » pour réalisateurs et acheteurs de courts métrages mais Sauve qui peut le Court métrage se retrouve aujourd’hui face à un nouveau défi, le défi du numérique, « une véritable révolution qui va nous amener à devoir équiper les salles » constate Antoine Lopez. Pour sauver le Festival, l’intervention des collectivités territoriales devra se faire plus présente mais les entreprises auvergnates ont aussi leur rôle à jouer. L’association pourrait faire appel au mécénat pour les aider à mener tous ces projets : « c’est un combat permanent. Rien n’est jamais gagné dans la culture. Le centre de documentation est trop petit et mérite un large espace pour accueillir un fonds unique en Europe et peut-être dans le monde »

Il y va de l’attractivité de Clermont-Ferrand et de la renommée de l’Auvergne toute entière.

Livres en ligne

« Dix sept pour cent des personnes vivant en France écrivent.» C’est Eric Fayet qui le dit. Mais combien sont publiés ? Trouver un éditeur ou publier à compte d’auteur étaient les seules alternatives jusqu’à ce que cet Auvergnat d’adoption créé « Bibliocratie », la première plateforme participative d’édition de livres.

« On  a l’ambition de créer une alternative crédible à l’édition. On supprime les intermédiaires et c’est le lecteur qui décide si le livre sera imprimé ou pas. Les livres sont présentés sur la plateforme de crowdfunding pendant 60 jours  » Un partenariat gagnant/gagnant puisque l’auteur n’a aucune avance financière à faire et que le lecteur trouvera des livres qui, sans lui, n’auraient peut-être jamais été mis sur le marché.

Pour Eric Fayet, il n’y a pas de hasard à son installation en Auvergne : « Paris ou Clermont-Ferrand à l’ère du numérique c’est égal mais ici nous avons été soutenus par le fonds d’investissement du Conseil régional. C’est un booster pour nous accompagner. Oui, quand on est en Auvergne on peut entreprendre. Ici on aide les gens. »… et la réussite est au rendez-vous

Pour voir sur le site de Auvergne Nouveau Monde l’intégralité de ces témoignages :

Pepites de la culture



Un article de Chantal Moulin

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