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MACEO : pour un développement économique durable dans le Massif central

MACEO : pour un développement économique durable dans le Massif central
Jacques-Henry Pointeau, Délégué de Macéo et Directeur général de l’UCCIMAC

« Imaginer et expérimenter un développement économique durable à l’échelle du Massif central », la baseline de MACEO est aussi explicite qu’ambitieuse. Jacques-Henry Pointeau, directeur général de Macéo, revient pour le Journal de l’éco sur les orientations et les projets de l’association.


Créée en 2009, sous sa forme actuelle Macéo est une association qui a pour vocation d’accompagner les acteurs du développement économique du Massif central. Héritière de structures qui œuvrent sur le Massif central depuis près de 40 ans, Macéo intervient sur 6 régions (Auvergne, Limousin, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Bourgogne) et 22 départements. « Notre volonté consiste à réunir les territoires qui ne trouvent pas forcément de solutions à d’autres niveaux. La plupart des territoires sont confrontés à des problématiques spécifiques au Massif mais n’ont pas les moyens suffisants pour les traiter : faible densité, préoccupations d’enclavement, problèmes de climat, difficultés d’acheminement dues à l’altitude (les réseaux routiers les plus hauts de France se trouvent en Haute-Loire et en Lozère)… Notre mission est de rapprocher tous ces acteurs, de massifier leurs problématiques et d’y trouver des solutions ensemble. », précise Jacques-Henry Pointeau, Délégué de Macéo et Directeur général de l’UCCIMAC (1).

Macéo est née de la mutualisation des acteurs socio-économiques du Massif central (les Chambres de Commerce et d’Industrie, les Chambres de Métiers et de l’Artisanat, les Chambres d’Agriculture), des territoires (Conseils régionaux et généraux, Parcs Naturels,  communautés de communes, communautés d’agglomération, etc.), des instances académiques (universitaires et établissements d’enseignement supérieur) et des associations à caractère économique (regroupement des parcs, réseaux des villes d’eaux, etc.). « Nous essayons d’identifier des préoccupations émergeantes que nous allons traiter en commun, de faire travailler les acteurs ensemble pour construire des projets interrégionaux dans des thématiques variées telles que l’éco-construction, l’écologie industrielle, les TIC, le tourisme, la transmission/reprise d’entreprises, etc. Les chefs de projets de Macéo fédèrent les acteurs intéressés par le projet et vont aller chercher des financements ainsi que des expertises. La finalité pour nous est d’abord de construire les projets eux-mêmes, de les mener à bien dans une phase expérimentale, puis de faire en sorte que les résultats de ces projets soient récupérés et réappropriés par d’autres acteurs. Nous sommes en quelque sorte des constructeurs et des passeurs. »

Subsidiarité, neutralité, inter-territorialité, telles sont les valeurs portées par Macéo qui mobilise 13 chefs de projets et 7 agents administratifs pour mener à bien sa mission. Pas moins de 30 projets ont été réalisés en 2013. A l’exemple de GreenFrance 2013, projet dédié à la promotion du tourisme de pleine nature et largement soutenu par les CRT (2) et Atout France. Objectif : renforcer la visibilité ainsi que la notoriété des offres touristiques des entreprises et des territoires du Massif central auprès des tours opérateurs français et européens.

Pour le financement de l’association, Macéo peut compter sur le soutien de ses partenaires : l’Europe, l’Etat, les Conseils régionaux et le Comité de massif Massif central apportent leur contribution via des subventions et des financements spécifiques. Les réseaux consulaires, quant à eux, mettent à disposition du personnel. Entreprises, Départements et autres collectivités apportent également des adhésions.

Une économie durable, la volonté de Macéo

Macéo a anticipé les orientations Europe 2020 qui, selon Jacques-Henry Pointeau, sont largement « axées sur l’intelligence avec notamment l’utilisation de la matière grise, le rapprochement entre laboratoires de recherche, territoires et entreprises.  Les autres défis à relever sont environnementaux à caractère économique comme par exemple la réduction des émissions de CO2, la diminution des consommations énergétiques, la recherche d’économies de matières premières, etc. C’est tout un ensemble de démarches qui vise à faire que territoires et entreprises utilisent mieux les matières premières ou l’énergie dont ils ont besoin, et qu’en même temps, ils fassent en sorte de créer du développement économique intelligent et durable. »

Dans son fonctionnement quotidien Macéo tient à montrer l’exemple. Son engagement se traduit par la réduction des déplacements routiers des collaborateurs (télétravail une journée par semaine, mise en place de visioconférences, etc.), par la diminution progressive des impressions ainsi que par le recyclage du papier, carton, verre, plastique, toners d’imprimantes, stylos, piles, etc. Des actions qui devraient s’intensifier au fil des années.

« Le développement durable est une formidable opportunité pour nos territoires. Dans le Massif central, nous avons moins d’excès d’urbanisation, moins de pollution, pas de surproductions agricoles polluantes. Nous possédons par ailleurs des ressources énergétiques ou matières premières (les filières bois et pierre), un cadre de vie privilégié avec des espaces naturels… Ces nombreux atouts nous permettent de casser l’image de territoire enclavé et pauvre qui nous colle à la peau depuis si longtemps et d’inverser l’image. Nous ne tendons pas la sébile des pauvres, nous mettons en avant les richesses que d’autres recherchent et nous envient. Aujourd’hui, nous pouvons exposer un tas d’atouts qui fait que les gens ont envie de venir chez nous.  Nous sommes dans la même dynamique que l’ARDTA par exemple, et nous nous inscrivons dans la même lignée pour valoriser nos territoires.

Massif central, terre d’atouts pour développer la croissance économique

« La caractéristique du Massif central est d’être une montagne habitée où il réside une forte culture du travail en réseau, à la différente des grosses agglomérations, plus puissantes mais plus anonymes.

En outre, ce territoire possède des atouts indéniables qui peuvent porter un développement économique durable. Le Massif central dispose de ressources formidables comme le bois qui est encore mal exploité. Macéo a d’ailleurs organisé, en 2012, à la demande du Préfet de Région et du comité de massif Massif central, les Etats Généraux du bois sur le Massif central. Une dynamique est née et plus de 100 entreprises de la filière sont maintenant engagées dans des projets concrets animés par l’association Vivier Bois Massif central que Macéo a contribué à créer.

Le Massif central possède également des ressources dont la compétitivité reste à optimiser : par exemple, dans la filière viande bovine pour laquelle Macéo et les Chambres d’agriculture conduisent diverses actions. Nous avons aussi une vraie réflexion sur la filière pierre qui peut, comme la filière bois, être accompagnée dans son organisation et dans la reconnaissance de son professionnalisme. Le tourisme de pleine nature bénéficie d’un potentiel fabuleux qui peut encore être développé. Enfin, les filières de pointe comme la mécanique constituent, elles aussi, un levier de développement majeur pour le Massif central. »

Macéo doit rester modeste. Avec des moyens limités, elle doit surtout ouvrir sans arrêt de nouvelles pistes au service du Massif central, de ses territoires et de ses entreprises.

(1)   UCCIMAC : Union des Chambres de Commerce et d’industrie du Massif central

(2)   CRT : Comité Régional du Tourisme

Consulter le rapport d’activité 2013 de Macéo : http://www.maceo.pro/wp-content/themes/maceo_Rewrited/flipbook/sources/indexPop.htm



Publi-rédactionnel

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