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Marc Halévy : Entre 2016 et 2018, qu’est-ce qui se prépare pour 2017 ?

Marc Halévy : Entre 2016 et 2018, qu’est-ce qui se prépare pour 2017 ?

Une chronique de libre opinion de Marc Halévy : Depuis longtemps, je prédis que 2017 sera une année de grandes turbulences. Résumons.


1. Les vieux gros dinosaures financiaro-industriels profitent d’une immense manne de monnaie sans valeur, émise par les banques centrales, pour consolider leur propre acharnement thérapeutique en se greffant les cellules souches de milliers de petites start-up inventives, qu’ils phagocytent avec de l’argent qu’ils ne paient pas. Pour sauver l’économie en émergence contre les dinosaures, il faudrait donc dynamiter le système boursier et toute la finance spéculative qui sont le cancer de l’économie réelle. Heureusement, cette manne se vide pour deux raisons : les taux des banques centrales doivent augmenter rapidement et les prix du pétrole ont commencé une remontée qui sera spectaculaire : les deux vaches à lait sont épuisées… Il faut de plus cesser de se laisser fasciner par les gesticulations de pur marketing et par les vitrines de gadgets des GAFA qui, jusqu’à présent, n’ont produit aucune hausse de productivité économique globale : ils font des jeux de divertissements, pas des robots de production qui, eux, sont conçus et mis au point en Europe et en Extrême-Orient. L’industrie du gadget ludique made in California n’est pas et ne sera jamais une vache à lait…

2. Les PME qui sont l’avenir économique de nos pays (c’est là que se créent les idées, les produits, les savoir-faire, les talents et les métiers de demain) étouffent sous le poids exorbitant de technologies inutiles, de normes et réglementations absurdes, de financements confidentiels, d’un droit du travail obsolète, de fiscalités paralysantes, de syndicats obsolètes et parasitaires qu’il faut dynamiter au plus vite. Il faut surtout acter la fin du salariat (chaque travailleur devient sa propre petite entreprise autonome, responsable de soi, de sa clientèle et de ses savoir-faire) et faciliter l’avènement de l’allocation universelle (accompagnée de la suppression pure et simple de toutes les autres subventions, aides et assistanats … et des fonctionnaires, administrations et ministères qui vont avec).

3. Les Etats-nations sont morts. Ici encore, l’acharnement thérapeutique est la règle. Le Brexit, le désaveu cinglant d’Obama (le plus grand menteur et manipulateur de la Terre), l’élection de Donald Trump et la déconfiture de cette folle d’Hillary Clinton, l’éviction de ce pitre de Hollande et de ce clown de Renzi, l’affaiblissement de Merkel et de Marine Le Pen, la montée de Poutine et d’Erdogan, les succès de Fillon et Macron, l’hégémonie chinoise de Xi Jinping … tout cela pointe un seul phénomène : l’effondrement des establishments politico-affairistes et des idéologies social-étatiques et social-démocratiques, bref, de la politique à la petite semaine comme on l’a faite depuis 1870, c’est-à-dire depuis l’instauration d’une longue guerre mondiale (parfois militaire, parfois idéologique, parfois technologique, parfois monétaire, parfois commerciale, parfois numérique…) de tous contre tous qui perdure encore de nos jours, sous la baguette des Etats-Unis en pleine déliquescence. Cela fait un siècle et demi que les Etats-nations nous imposent un paradigme de guerre mondiale au nom de concepts absolument crétins comme nationalisme, patriotisme, chauvinisme, souveraineté nationale, et autres billevesées. A titre d’exemple, il est essentiel de se rappeler que le concept « France » a été imposé par les hussards de la République à partir de 1870, à des gens qui étaient Morvandiaux, Alsaciens, Provençaux, Flamands, Bretons ou Basques, et n’avaient strictement rien à fiche des gesticulations parisiennes (et c’est toujours le cas !).

4. La mondialisation qui n’était que l’américanisation des codes mondiaux est à bout de souffle et recule partout. « US go home » pourrait devenir le nouveau slogan que Trump a parfaitement compris. Les grands problèmes restent globalisés : pollutions, pénuries des ressources, pandémies, réchauffement climatique, migrations, islamisme, monnaie internationale (en remplacement du dollar qui est devenu une monnaie de singe), collaboration scientifique, etc …, mais, en ces matières, si les géopolitiques seront globales, les mises en œuvre seront continentales. Nous assistons à une continentalisation du monde humain parfaitement en phase avec les thèses – si décriées par le gauchisme culturel, confit d’universalisme, d’égalitarisme et d’humanisme – de Samuel Huntington. En ce sens, il est urgent, en Europe, de démanteler les Etats-nations afin de construire, enfin, une Europe fédérale de Régions autonomes : une Europe « réseau » au-delà de l’obsolète Europe « pyramidale » actuelle.

5. On l’a compris : Daesh est mort et Al Qaïda est moribond … même s’ils gardent encore tous deux de vraies capacités de nuisance au travers d’attentats spectaculaires à venir, fonctionnant par viralité. Le problème de fond est ailleurs : c’est le salafisme ! Une forme d’islamisme particulièrement agressive et haineuse, prônant un retour à la « pureté » d’un Islam qui n’a jamais existé, basé sur des interprétations fallacieuses et tronquées de la lecture la plus primaire du Coran. Cette déviance religieuse n’aurait été que ridicule si elle n’était devenue le wahhabisme, c’est-à-dire la religion d’Etat de l’Arabie Saoudite qui utilise l’argent du pétrole pour financer et propager tout le mouvement djihadiste dans le monde … avec le soutien total de son ami de toujours : les Etats-Unis (dont l’intérêt est de garder la main sur la nébuleuse pétrolière). En conséquence, l’Europe doit se faire des alliés de la Chine et de la Russie, rompre radicalement le cordon ombilical qui la lie aux Etats-Unis (sortir de l’OTAN, du TAFTA, voire de l’ONU, du FMI, de l’OMC, de l’OIT, etc …) et boycotter et combattre, systématiquement, sur tous les plans, l’Arabie Saoudite et les pays arabo-musulmans qui lui sont amis ou inféodés.

Joli menu en perspective pour 2017. Bonne année !
Ah ! Une dernière chose …
En 1978, dans « Le Pouvoir des sans-pouvoir », Vaclav Havel lista cinq critères pour débusquer le totalitarisme : la surveillance généralisée, l’amnésie historique, le cynisme politique, la manipulation médiatique et l’anesthésie consommatoire.

Nous y sommes !

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