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Marc Halévy : Regards sur l’école

Marc Halévy : Regards sur l’école

Une chronique d’opinion de Marc Halévy : L’école se meurt faute d’oser la remettre à sa juste place.


Dans le Figaro, Bérénice Levet, professeur de philosophie à l’école Polytechnique, écrivait ceci, en parlant des élèves de l’école républicaine :

« A leur donner la parole sans cesse, on les entretient dans l’illusion qu’ils pensent. Or, pour penser, il faut posséder la langue, une langue qui se cultive au contact de la littérature. Et c’est précisément la mission de l’école que de leur apprendre à former, élaborer une pensée articulée, argumentée. »

La faillite générale de l’éducation nationale – qui aurait dû garder le nom « Instruction publique » -, n’est plus à démontrer. Initialisée par Mai ’68, théorisée par Pierre Bourdieu et sanctifiée par Najat Belkacem (avec l’appuis total de Valls et Hollande), l’idéologie du pédagogisme égalitariste et gauchisant, est aujourd’hui imposée à tous ; non seulement, à l’école républicaine publique que fuient les familles conscientes et responsables, mais aussi aux réseaux libres et alternatifs qui sont de plus en plus placés sous le joug étatique – au fallacieux prétexte de lutter contre le salafisme.

Il existe quatre regards sur l’école :

Le regard populaire qui veut l’école de l’amusement et qui cherche le diplôme sans l’effort.
Le regard politique qui veut l’école de la citoyenneté et qui cultive le débat démocratique.
Le regard économique qui veut l’école de la compétence et qui distille des savoir-faire utiles et rentables.
Et le regard noétique qui veut l’école de la connaissance et qui prône la transmission culturelle avec de vrais professeurs qui savent et qui enseignent à des élèves qui se taisent et écoutent pieusement.

Séparé et isolé, chacun de ces quatre regards enclenche une école boiteuse et absurde. L’actuelle idéologie du pédagogisme « progressiste » oublie, tout à la fois, la connaissance et la compétence au profit du « tout ludique » et du « café du commerce ».

Cette orientation, poussée depuis le couple infernal Mitterrand-Lang, est en train de saccager le reste des ruines de l’éducation nationale.
Le classement PISA, relevant de l’OCDE et au service de l’économie marchande et financière, fait office, à la fois, de credo et de baromètre. Il en va de même, au niveau universitaire, du classement de Shanghai. Tout cela s’est mis en place aux fins de l’apologie de l’inculture et du crétinisme américains. Tant pis pour cette vieille Europe qui croit encore à la vraie culture et aux « humanités ».

En revanche, agglomérés, les quatre regards se complètent assez bien ; question de dosage.
Selon moi, le bon dosage serait : connaissance : 55%, et les trois autres : 15% chacun. Pourquoi ?

Parce que sans connaissance, les trois autres sont superficiels, vides et vains.

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Une rubrique de libre opinionde Marc Halévy

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