L’inscription en école d’art : de plus en plus compliquée ?

Loin des clichés rebutant sur la vie précaire d’artiste, les lycéens d’aujourd’hui osent entreprendre une carrière artistique. Nombre d’entre eux se confrontent aux concours d’entrée dans l’espoir de pousser un jour les portes d’une école d’art.

L’art est à la mode chez la jeunesse. Avec le succès du graphisme et de l’animation des studios français, de plus en plus de lycéens veulent développer leur créativité. Passionnés par le dessin, le graphisme, la peinture ou l’architecture, la palette d’enseignements est large en école, mais pour y accéder, les places sont chères.

Une forte sélectivité

Toutes les écoles d’art recrutent sur un concours d’entrée composé de plusieurs épreuves : réalisation d’une œuvre sur thème imposé, note d’intention, dossier de candidature avec présentation de son book. La 1re étape passée, il faut ensuite se confronter à des épreuves de culture générale, culture artistique et à l’entretien de motivation.

La sélection est très forte compte tenu de la difficulté des épreuves et du nombre important de candidats à se présenter. Avec un nombre de places très limitées dans les cours, les taux d’admission figurent parmi les plus bas des écoles de l’enseignement supérieur : entre 8 à 20 % d’admis en 1re année selon les établissements.

Dans les plus prestigieux comme les Arts décoratifs de Paris ou les Beaux arts, seuls 3,5 % des candidats intègrent les formations. À titre de comparaison, ces taux sont bien inférieurs à ceux des concours en écoles d’ingénieurs ou des instituts de sciences politiques.

Passage obligatoire par la classe prépa ou MANAA

Face à des attentes de plus en plus exigeantes de la part des recruteurs, la créativité et la motivation ne suffisent plus. Il faut savoir se démarquer avec un style personnel, une ouverture sur le monde, une bonne réflexion et analyse et de la technique. Pour avoir toutes les chances de son coté, la case préparation aux concours d’écoles ou mise à niveau en arts appliquées (MANAA) est plus que nécessaire.

Ces deux possibilités post bac permettent de préparer en une année les futurs étudiants en art. Les prépas et MANAA sont dispensées dans des établissements publics ou privés. Elles possèdent de forts taux de réussites, les rendant ainsi incontournables pour les lycéens. Le rythme de travail est soutenu, environ 35 heures de cours hebdomadaires complétées par de nombreux travaux à effectuer en dehors. Ces formations permettent la constitution du book qui sera la base pour se présenter à un concours d’école artistique.

Les prépas apportent des cours théoriques (histoire de l’art, culture générale, mathématiques, langues vivantes) et pratiques (dessins, croquis, perspective, volume, couleur). Les MANAA reconnues par l’État suivent le même programme : cours généraux comme français et mathématiques, fondamentaux en arts plastiques (techniques de dessin) et une découverte des arts appliqués (graphisme, typographie). Davantage d’informations sont apportées dans un site consacré aux classes MANAA : prépa-manaa.com.

Diversification des profils

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La clé pour intégrer l’une des formations proposées par les écoles d’art, dont la liste est disponible sur le site du gouvernement, serait de se démarquer. Face à la similitude des profils sortants des prépas arts, plusieurs écoles ont créé leur prépa intégrée. Elles permettent aux écoles de diversifier l’approche artistique des jeunes étudiants qu’elles vont ensuite former aux métiers d’arts.

Autrefois réservées à une élite, les écoles s’ouvrent davantage à tous types de profils, privilégiant les singularités de chacun et leur personnalité artistique. Les prépas intégrées pourraient alors s’ouvrir aux profils non bacheliers et des passerelles seraient possibles pour les étudiants ayant déjà un parcours dans le supérieur.

Diversifier les profils pour nourrir la créativité artistique, un pari prometteur pour les jeunes générations dans le monde de la culture.