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Pourquoi l’altruisme est-il plus profitable que l’égoïsme ?

Pourquoi l’altruisme est-il plus profitable que l’égoïsme ?

La science économique met en avant la raison souveraine comme seule alternative possible pour définir et conduire l’action politique et l’activité de production. L’émotion et l’empathie sont exclues de son champ d’investigation et n’ont pas droit au chapitre. Pourtant, à la réflexion et lorsque l’on regarde de plus près aucune décision politique ou économique ne peut se targuer d’avoir été prise sans que l’émotion soit présente de façon significative et déterminante. Pourtant le politiquement correct se croit être plus réaliste et efficace quand il ne fait confiance qu’à la raison au détriment de l’émotion considérée comme secondaire et peu fiable scientifiquement parlant.


La raison nous explique le problème, l’émotion nous pousse à intervenir et l’instinct nous fait agir

La raison, certes, nous dit et nous explique la vraie nature des choses ce qui est appréciable, mais elle est impuissante à résoudre à elle seule la complexité croissante des problèmes économiques sociaux et politiques auxquels nous sommes confrontés. Une fois le problème explicité grâce aux vertus de la raison ; pour avoir l’audace de décider de passer à l’action il est nécessaire de se motiver pour agir ce que permet l’intelligence émotionnelle en introduisant le désir que l’intelligence instinctive se charge de transformer en action.

Des élites doués de raison mais incapable d’oser et d’innover

On comprend mieux pourquoi nos élites formatées à la pensée unique et sclérosante des écoles comme l’ENA se retrouvent dépourvues quand le temps de l’action a sonné. Forts ou plutôt handicapés par leur intelligence rationnelle et conformiste ces élites ne sont plus capables que de répondre aux situations en créant davantage de décrets et de réglementation qui viennent alimenter le mille feuilles administratif anesthésiant alors qu’on attend d’eux de l’audace, du risque et du courage.

Pauvres serviteurs de l’Etat à la fois bouffis d’orgueil, dociles et policés, incapables de s’affranchir des schémas de pensée prêt-à-porter conçus par d’autres et des stéréotypes, qu’ils ont appris avec zèle et application, et qu’ils débitent brillamment en toutes circonstances. Ils me font étrangement penser aux limites de la psychanalyse qui permet sur le long terme de comprendre la nature de son mal mais qui permet si peu de l’éradiquer. Là encore à contrario la psychologie cognitive, beaucoup plus brève dans ses interventions et soucieuse de mettre les émotions au cœur de ses traitements, s’avère beaucoup plus pertinente et efficace. Dans ce cadre, à nouveau, la raison sans l’émotion n’est que ruine de l’âme et source de bien des déconvenues pour le client qui se ruine et s’épuise à ne pas guérir.

Seuls l’entrepreneur et l’altruisme peuvent lutter efficacement contre la pauvreté

On comprend mieux pourquoi le problème de la pauvreté croissante est laissé pour compte, sur le bord de la chaussée, par les politiques à la botte des lobbies économiques et par des acteurs peu soucieux de l’intérêt général. Ce problème crucial nécessite pour être traité la création de richesse que seuls les vrais entrepreneurs sont capables de générer et d’une approche plus altruiste qui remet l’émotionnel au cœur de l’économie. Pour dépasser nos égoïsmes, qui naturellement, nous poussent à la recherche de notre sécurité et de notre intérêt sans se préoccuper du bien commun, l’altruisme s’avère beaucoup plus souple, ouvert et réaliste dans ses décisions et ses actions que la raison pure. L’altruisme et la bienveillance sont donc plus efficaces et pertinents que la raison dans une approche soucieuse de concilier les exigences économiques immédiates et l’intérêt général à long terme.

C’est pourquoi, il est grand temps de faire confiance aux entrepreneurs, aux philosophes et aux artistes quand ils acceptent de sortir de leurs zones de confort et de renforcer leurs points de vue, et leurs réalités différentes comme c’est le cas au sein des clubs APM qui encouragent ce type d’échanges. Ce faisant je vous invite à remettre de l’émotionnel au cœur de vos activités et à vous affranchir du dictat des politiques dont les décisions et les actions sont exclusivement inspirées par la raison et par le soucis de faire réélire au mépris de la chose publique et du bien commun.

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Une rubrique de libre opinionde Gilles Flichy

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